L'homme qui voulait vivre sa vie. (réalisé par Eric Lartigau)
L'homme qui devait changer d'avis.
Oui, le sous-titre parle de moi. Quel égocentrique ce type! Mais vous auriez tort de penser cela. C'est par humilité que je me suis comparé au personnage principal Après Harry Potter et les les reliques de la mort, voici ma deuxième surprise du week-end. Je ne pensais pas passer un bon moment devant les aventures du jeune sorcier, je me suis trompé. Je ne pensais pas être ému par un film français, je me suis encore trompé. Tout çà pour dire que oui, je devais changer d'avis sur beaucoup de choses...
Le cinéma français actuel est gangréné par les comédies populaires ras de plancher (Rtt) et les drames plombants. De ce constat, il faut apprendre à passer outre afin d'être surpris par certains films qui savent se sortir de ce carcan et sont capables de proposer bien plus. C'est le cas ici. Le film d’Éric Lartigau est basé sur le best-seller de Douglas Kennedy, The Big Picture. Il raconte la vie de Paul Exben, avocat qui est forcé d'abandonner son identité et de fuir, ce qui lui permet d'enfin vivre sa vie.
Saisir la vie.
La caméra du réalisateur fait des miracles. Suivre le cheminement, la quête identitaire de cet homme qui, malgré lui va apprendre à vivre, est un régal. Il se place comme spectateur, au plus près du visage du personnage mais de manière distante, extérieure à l'action. Il filme ses moments de doute, sa joie retrouvée. Lorsque le nœud de l'histoire pointe, sans même un mot, on ressent l'état d'esprit du personnage, on se pose les mêmes questions que lui. Et cela uniquement grâce à la réalisation. La caméra se pose pour observer, on prend le temps, à l'image de ce long fondu au noir entre chaque séquence. Un très gros travail.
Je veux vivre!
Le personnage principal est parfaitement écrit. A la fois chanceux et maudit. Il est tout d'abord spectateur de sa propre vie parfaite. Il a sacrifié son rêve (devenir photographe) pour élever ses enfants. Il essaie de sauver son mariage alors que sa femme, qu'il soupçonne d'avoir un amant (un photographe raté), ne fait rien pour l'aider. C'est impuissant qu'il assiste au naufrage de sa vie, incapable d'intervenir. Lorsqu'il est forcé de changer d'identité et de prendre la fuite, il est d'abord anéanti. En effet, il ne reverra jamais ses deux enfants. Mais petit à petit, il se relève et prend sa vie en main. S'il a tout pour s'accomplir, il ne pourra jamais réellement, il est maudit, condamné à observer les autres au travers d'un objectif. Mais il est tout de même plus heureux...grâce à un sacrifice. Cette dualité fait la force du film. C'est le portrait magnifique d'un homme moderne.
Romain Duris, une révélation.
Que serait ce film sans son acteur principal? Romain Duris est tout simplement exceptionnel! Il porte le film sur ses épaules. On ressent la plus petite émotion de son personnage, qu'il soit heureux ou triste. A fleur de peau tout le long, il est à la fois pudique et démonstratif. Il sonne juste et n'en rajoute jamais. Une grande prestation.
Au final, je ne peux que vous conseiller ce film auquel je ne parviendrai jamais à rendre assez hommage avec mes moyens limités. Une grande réalisation et une grande prestation au service d'un grand film.
Les+ :
- Romain Duris.
- Niels Arstrup, qui détend l'atmosphère.
- Laréalisation..
Les- :
- Il faut accrocher au personnage.
- Pourquoi il n'y a pas plus de film comme celui-ci en France.
Note: