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Critiques en vrac 31: We are what we are – Numéro 9 – L’Amour c’est mieux à deux – RED

Par Geouf

We are what we are (Somos lo que hay)

Critiques en vrac 31: We are what we are – Numéro 9 – L’Amour c’est mieux à deux – REDRésumé: Lorsque le patriarche d’une famille mexicaine décède brusquement, ses enfants adolescents doivent reprendre la responsabilité de la famille, la principale étant de trouver de la nourriture. Le seul problème, c’est que les membres de cette famille sont cannibales…

Un film de cannibales mexicain, voilà une idée plutôt alléchante, tant le cinéma horrifique mexicain peine à sortir des frontières du pays. Et en l’occurrence, l’idée est d’autant plus intéressante que le scénariste et réalisateur Jorge Michel Grau aborde le genre sous un angle naturaliste, voire même terre à terre. On est donc très loin ici des habituelles familles dégénérées avides de chair humaine type Massacre à la Tronçonneuse. La famille présentée dans le film est a priori très banale, une famille mexicaine pauvre comme les autres, tentant de survivre dans un pays aux inégalités flagrantes.

On imagine donc que le cannibalisme va être un prétexte pour le réalisateur pour parler de la difficulté de survivre de ces nombreuses familles, une métaphore de leur situation précaire. Mais en fin de compte, ce n’est pas vraiment le cas, puisqu’on s’aperçoit très vite que la consommation de chair humaine n’est pas réellement pratiquée par cette famille à des fins purement alimentaires, mais participe d’un véritable rituel. On s’imagine alors que ce rituel sert pour eux à atténuer l’horreur de leurs actes, mais encore une fois de nombreux éléments viennent contredire cette hypothèse (notamment le final). Du coup, on en vient rapidement à ne plus vraiment comprendre le but ni le message du film (s’il y en a un), car au final, ni le rituel ni les raisons de l’anthropophagie de la famille ne sont explicités. Du coup le long métrage de Jorge Michel Grau devient vite très agaçant, surtout qu’il possède un rythme assez lent (pour ne pas dire lénifiant) et qu’on peine à s’attacher à des  personnages sous écrits et qui semblent concentrer toutes les « tares » (le père va aux putes, l’un des frères est un homosexuel refoulé à moitié rejeté par sa mère, l’autre est agressif et attiré par sa sœur…). On ne les comprend pas, on ne comprend pas leurs motivations (comme par exemple la raison pour laquelle la mère de famille refuse de manger des prostituées) et on décroche assez vite. Les incohérences du récit ne font qu’ajouter à la confusion (notamment le final au cours duquel les flics boulets trouvent comme par magie la maison des héros) et rendent le visionnage difficilement supportable.

Mal écrit, poseur et assez chiant, We are what we are est typiquement le genre de films qui fait la hype en festival juste de par son sujet, mais peine au final à réellement délivrer ce qu’il promet et donne un gros ratage très indigeste.

Note : 3/10


Mexique, 2010
Réalisation : Jorge Michel Grau
Scénario : Jorge Michel Grau
Avec : Adrián Aguirre, Paulina Gaitan

Numéro 9 (9)

Critiques en vrac 31: We are what we are – Numéro 9 – L’Amour c’est mieux à deux – RED
Résumé : Dans le futur, 9, une poupée de chiffon, se réveille soudain dans un monde ravagé. Il ne tarde pas à rencontrer d’autres poupées comme lui, toutes numérotées, et qui craignent un « monstre », sorte de chien mécanique effrayant. Lorsque 2 est capturé par le monstre, 9 décide de partir le sauver, malgré les mises en garde de 1.

Porté par les noms de Tim Burton et Timur Bekmambetov (réalisateur de Nightwatch et Wanted), Numéro 9 est un film d’animation plus « adulte » que la moyenne, et plutôt destiné à un public adolescent. On y retrouve une ambiance un peu oubliée de nos jours, celle des Dark Crystal et autres Brisby et le Secret de Nimh. Le soin visuel porté à l’univers est évident, et ce court long métrage est un régal constant pour les yeux.

Il est dès lors un peu dommage que ce soin ne se retrouve pas dans le développement des personnages, qui sont tous réduits à leur fonctionnalité dans l’intrigue. Du coup on a un peu de mal à s’attacher à eux et à s’intéresser à eux et à leurs aventures, malgré le rythme assez soutenu de l’aventure. Les dialogues sont aussi purement fonctionnels et souvent un peu froids, ne servant qu’à faire progresser l’intrigue, et les rebondissements assez mécaniques. Le film aurait certainement bénéficié de quelques minutes en plus pour que l’on rentre pleinement dans son univers à peine esquissé, d’autant que celui-ci avait l’air intéressant (un mélange de Matrix et de la Russie pendant la guerre froide). Enfin, le final un peu nébuleux (on ne comprend pas vraiment en quoi la création de ces poupées allait sauver l’humanité) bien que très joli et poétique, n’est pas non plus des plus heureux.

Mais malgré ses carences scénaristiques, Numéro 9 est un premier film sympathique, bénéficiant d’un travail visuel impressionnant, et qui donne envie de se pencher sur la suite de la carrière de son réalisateur Shane Acker.

Note : 6.5/10


USA, 2009
Réalisation : Shane Acker
Scénario : Shane Acker, Pamela Petter
Avec les voix de (VO) : Elijah Wood, Martin Landau, Christopher Plummer, John C. Reilly, Jennifer Connelly

L’Amour c’est mieux à deux

Critiques en vrac 31: We are what we are – Numéro 9 – L’Amour c’est mieux à deux – RED
Résumé : Michel (Clovis Cornillac) aimerait rencontrer la femme de sa vie. Le seul problème, c’est qu’il est persuadé que cette rencontre doit obligatoirement être le fait du hasard pour que cette rencontre dure toute sa vie. Son ami Vincent (Manu Payet), fatigué de le voir se lamenter, imagine alors un stratagème pour lui faire rencontrer son ami Angèle (Virginie Efira) sans qu’aucun des deux ne se doute que cette rencontre était organisée…

Nouvelle réalisation de Dominique Farrugia, assisté d’Arnaud Lemort (aussi scénariste du film), L’Amour c’est mieux à deux est une nouvelle incursion française dans le domaine de la comédie romantique. Et malheureusement, ce n’est pas encore avec ce film que la France va réussir à concurrencer les Etats-Unis sur le terrain de la comédie.

Une fois de plus, les personnages sont des bobos parisiens totalement déconnectés de la réalité : l’un est un avocat, l’autre gère une agence d’on ne sait quoi, mais en tout cas il n’est jamais réellement au boulot, les deux vivent dans des immenses appartements, bref rien de bien nouveau sous le ciel de la comédie franchouillarde. Bien entendu, comme d’habitude, les acteurs ont un jeu outré et débitent leurs répliques comme s’ils étaient au théâtre, et Clovis Cornillac cabotine à tout va. Farrugia oblige, le film comporte son lot de vulgarité crasse (la scène où Payet explique à Cornillac qu’il doit « penser comme une bite » pour choper des filles) qui ferait passer les films des frères Farrelly pour des sommets de finesse.

Bien entendu, tout n’est pas à jeter, Virginie Efira s’en sort plutôt bien, et quelques scènes réussissent à faire mouche (notamment lorsque Cornillac recroise son ex alors qu’il promène son chien, et se retrouve bien embêté parce qu’il a donné à l’animal le nom de la fille en question), mais on passe encore une fois plus de temps à soupirer de dépit qu’à rire à gorge déployée. A croire que la France a définitivement perdu la touche magique de la bonne comédie populaire (à de rares exceptions près, comme les films d’Eric Lartigau, Michel Hazanavicius ou d’Albert Dupontel).

Note : 4/10


France, 2010
Réalisation : Dominique Farrugia, Arnaud Lemort
Scénario : Arnaud Lemort
Avec : Clovis Cornillac, Manu Payet, Virginie Efira

RED

Critiques en vrac 31: We are what we are – Numéro 9 – L’Amour c’est mieux à deux – RED
Résumé : Agent retraité de la CIA, Frank Moses (Bruce Willis) s’ennuie et passe ses journées à draguer au téléphone Sarah (Marie-Louise Parker), la jeune femme qui s’occupe de ses chèques de pension. Mais lorsque des tueurs envoyés par l’agence font irruption pour l’éliminer, Frank est obligé de reprendre du service. Traqué par ses anciens employeurs, il recontacte ses anciens amis pour faire la lumière sur cette affaire…

Adaptation d’un roman graphique publié chez DC Comics, RED avait tout pour constituer un bon divertissement : un sujet intéressant (la remise en service d’agents de la CIA à la retraite) et propice à de bons morceaux de comédie, un casting en or (Bruce Willis, John Malkovich, Helen Mirren, Morgan Freeman, Marie-Louise Parker, Brian Cox, Karl Urban, Julian McMahon, Richard Dreyfuss !). Seul ombre au tableau, la présence derrière la caméra de Robert Schwentke, réalisateur du mollasson Flightplan.

Et c’est malheureusement principalement sur ce point que le film pèche, Schwentke peinant grandement à lui donner le rythme nécessaire pour faire oublier une intrigue finalement assez peu originale et surprenante. Du coup, on s’ennuie souvent pas mal en attendant de vrais morceaux de bravoure.

Heureusement, le professionnalisme des têtes d’affiche permet de faire passer la pilule, et c’est réellement le casting du film qui sauve celui-ci. Willis est impeccable comme toujours, bien qu’un peu monolithique, Helen Mirren est très marrante dans le décalage entre son physique de jeune grand-mère british et son passif de tueuse implacable (il faut la voir manier une énorme mitrailleuse !), Morgan Freeman égratigne légèrement son image de gentilhomme en jouant un ancien flingueur (et en matant les fesses de l’infirmière de sa maison de retraite). Mais c’est surtout John Malkovich qui remporte le morceau, cabotinant comme pas deux et hilarant dans son rôle d’ex-agent parano et accro aux armes. Face à eux, Karl Urban assure physiquement, tout en étant un peu moins transparent qu’habituellement.

Au final, RED est un divertissement plutôt plaisant, mais son rythme en dent de scie et son manque d’ampleur en font une œuvre assez rapidement oubliable. Dommage, vu le casting en or du film…

Note : 6/10


USA, 2010
Réalisation : Robert Swentke
Scénario : Jon et Erich Hoeber
Avec : Bruce Willis, John Malkovich, Helen Mirren, Morgan Freeman, Marie-Louise Parker, Brian Cox, Karl Urban, Julian McMahon, Richard Dreyfuss

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