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Les Serial-Killers: les vrais Hannibal Lecters

Publié le 01 décembre 2010 par Olivier Walmacq

serial_killers

genre: documentaire (interdit aux - 16 ans)
année: 2001
durée: 45 minutes

Synopsis: Les tueurs en série sont des sources d'inspiration pour des romans ou des films tels que le Silence des Agneaux, Seven ou le Collectionneur. Mais aucun n'est aussi célèbre que le personnage de Thomas Harris, le Docteur Hannibal Lecter. Avant Lecter, Albert Fish, Jeffrey Dahmer, Ted Bundy et d'autres faisaient déjà règner la terreur.

la critique de Eelsoliver:

Bienvenue (façon de parler...) dans l'univers des vrais Hannibal Lecter ! Tel est l'avertissement de ce documentaire, réalisé en 2001 par Sean Buckley.
Dans un premier temps, le film brosse un profil rapide et général des plus célèbres tueurs en série. Ce sont souvent des hommes de race blanche, élevés au sein de familles pathologiques voire criminelles, et qui ont connu une enfance martyre.

Qu'est-ce qui différencie un serial killer d'un criminel lambda ? Le tueur en série n'assassine pas pour l'argent ou par vengeance mais pour obtenir du plaisir et de l'excitation.
Le but est de jouir de la souffrance de l'autre et de se sentir supérieur à ses proies, notamment par le biais de la domination physique et psychologique.
Curieusement, ces êtres dépourvus d'humanité nous terrorisent et nous fascinent à la fois. Pourquoi ? Parce qu'on retrouve souvent des actes de cannibalisme dans leurs crimes.

Le cannibalisme est la forme ultime d'agression et également le vecteur d'une domination sur l'autre. Il existerait donc des pulsions cannibales et archaïques enfouies chez le serial killer. C'est aussi un personnage qui brise l'un des plus grands tabous de notre société moderne.
Le documentaire évoque également le cas du Docteur Hannibal Lecter. C'est un personnage fictif, créé par Thomas Harris, un psychiatre cannibale, intégré dans les hautes sphères de la société.
Mais Lecter est aussi la combinaison de plusieurs personnalités démentes. Ce qui explique probablement son succès dans la littérature et au cinéma.

Mais avant Hannibal Lecter, Albert Fish, surnommé l'homme gris, père de 6 enfants, sombra dans la folie après le départ de sa femme.
Albert Fish chassait ses victimes et les donnait à manger à ses gosses. Il enleva notamment une fillette, Grace Bud, qu'il attira dans sa chambre, déshabilla et dévora.
Quelques années plus tard, il enverra une lettre aux parents de Grace, en décrivant dans les moindres détails le supplice barbare infligé à la fillette.
Au moment de son arrestation, il avouera plus d'une centaine de crimes et sera condamné à la chaise électrique en 1936.

Andreï Chikatilo est l'un des tueurs en série les plus prolifiques de l'histoire. Il vécut en Russie sous le régime stalinien. Il est marié et père de deux enfants.
Un an après son mariage, il commence à faire ses premières victimes. On relèvera 53 meurtres au total, dont la plupart des victimes sont des enfants vagabonds.
Chikatilo les emmène en forêt, les viole et ensuite les dévore. Il sera condamné et exécuté dans les années 90.

Jeffrey Dahmer torturait déjà de petits animaux quand il était adolescent. Il travaillait dans une fabrique de chocolats. Dahmer était également homosexuel et un alcoolique.
Il attirait les hommes chez lui pour les massacrer. Pourtant, c'est l'un des rares serial killer à exprimer des remords et des excuses aux familles des victimes.
C'est aussi un tueur en série particulièrement morbide puisqu'il a commis les actes les plus abominables jamais décrits. Il cherchait notamment à percer le crâne de ses proies pour les transformer en zombies qu'il pouvait sexuellement abuser (nécrophilie).
Ensuite, Jeffrey Dahmer dévorait ses victimes pour devenir plus puissant. On découvrira chez lui des cadavres, des ossements, des corps dissous par l'acide, un coeur et des poumons dans son réfrigérateur. Il est déclaré responsable de 17 meurtres.
Il écrira par ailleurs une déclaration de 159 pages sur ses actes et ses crimes. Il meurt en prison en 1994, matraqué par plusieurs prisonniers.

Après avoir cité d'autres exemples (notamment le cas de ted Bundy), le documentaire s'interroge sur le concept du mal et la nature humaine.
En vérité, ces serial killers nous interrogent, nous terrorisent et nous fascinent puisqu'ils brisent l'une des pulsions interdites et enfouies (ou refoulées) au plus profond de chacun de nous-mêmes: le cannibalisme. En résumé, un documentaire complet et passionnant qu'il conviendra toutefois de réserver à un public particulièrement averti.

Note: 16/20


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