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Julian Assange & Hal Turner

Publié le 04 décembre 2010 par Jean-Marie Le Ray
Cette affaire de Wikileaks, l'an zéro d'une nouvelle guerre, me met dans une colère noire. D'abord parce que la réaction de l'Amérique est totalement débile, avec des débordements en tout genre de politiques qui font leur gros caca nerveux (laissons tomber les diarrhées françaises et italiennes...).
Ensuite parce que les censures répétées d'Amazon, d'EveryDNS.net, de Tableau, de Paypal, de Moneybookers, etc., qui, d'un instant à l'autre, ont tous éliminé Wikileaks de leurs services, sont en train de nous dessiner les contours d'un Maccarthisme numérique de la plus mauvaise augure, sous l'impulsion de sénateurs comme Joe Lieberman !
Vous vous rappelez Hal Turner ? Aujourd'hui il est en prison parce qu'il est accusé d'avoir menacé de mort trois juges, quand bien même il est prouvé que le FBI s'est servi plusieurs fois de lui comme agitateur...
Or quelqu'un pourrait-il m'expliquer quelle serait la différence entre Hal Turner et Tom Flanagan, un "conservateur" qui en a appelé à l'assassinat d'Assange, si ce n'est que pour le même délit, l'un est en prison alors que l'autre est un conseiller du premier ministre canadien...

Certes, Flanagan est canadien, mais Sarah Palin a déjà déclaré qu'Assange devrait être mis sur le même plan que Ben Laden et les terroristes d'al-Qaeda, certains membres de son parti (républicains) n'hésitant pas à invoquer la peine de mort pour les responsables de WikiLeaks. Et que dire quand la presse titre : Assassinez Assange !?
Les agences gouvernementales U.S. menacent même leurs employés et fonctionnaires en les avertissant que la simple consultation du site - et donc de documents classés - est un délit !!!
Côté défense, en revanche, je trouve que les journaux, dont Le Monde, chargés de débroussailler cette énorme masse documentaire, restent bien trop silencieux sur les risques encourus par Assange, et que le journalisme en général, même celui qui se dit "libre" (Médiapart...), n'exprime pas assez haut et fort sa réprobation sur la façon dont les "grands" de ce monde veulent mettre les "petits" sous leur botte.
Il y a fort heureusement des exceptions notables, comme RSF, Time ou Il Fatto en Italie.
Je n'ai pas le temps de développer, mais mon avis est que celles que nous appelons aujourd'hui "démocraties" sont responsables des pires saloperies, les U.S. en tête (et je vous dis pas l'Italie...), que plus le temps passe et plus nos gouvernants réduisent à néant les quelques "acquis" démocratiques tout en s'en mettant plein les poches, et donc que toute information "libre" qui réussit à échapper aux griffes de la mainmise médiatique de qui nous gouverne en nous gardant soigneusement dans l'ignorance de leurs magouilles ne peut que faire le plus grand bien à ce qui reste de toute façon la forme plus évoluée de vie en société : la démocratie.
Qui se meurt de silence, d'ignorance et d'indifférence, et ne peut progresser que dans une dialectique saine - et donc informée - entre gourvernants et gouvernés.
Merci Julian Assange, merci Bradley Manning, merci à toute l'équipe de Wikileaks et à toutes vos sources, anonymes et courageuses.
Comme le dit justement Ron Paul : What we need is more WikiLeaks!!!
Et d'ajouter :
In a free society, we are supposed to know the truth, in a society where truth becomes treason, we are in big trouble.

Jean-Marie Le Ray
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