Le Grand Vin, comment le définir ?

L'amateur oenophile, comme tout amateur dans l'importe quel secteur, prend le temps d'apprendre, veut apprendre, afin de se forger alors son propre goût en fonction de ce qu'il aura assimilé, fait sien, compris.

Il nous faut donc des maîtres, quand bien même certains ont la science infuse, ce qui reste rare, admettons le.

Mais alors, à ces maîtres de nous donner des indications claires sur plusieurs points nécessaires à notre propre dictionnaire du goût juste en matière de vins.

Question 1

Transfert de la question classique : faut-il savoir cuisiner pour apprécier un mets ? Faut-il connaître toutes les méthodes d'élaboration d'un vin (notamment bio ou non) pour l'apprécier, ou doit-on, peut-on se contenter de l'apprécier en tant que tel ? Dois-je connaître le vigneron pour aimer mieux ce qu'il fait ?

Question 2

Quelles sont les caractéristiques fondamentales, essentielles, incontournables pour qu'un vin soit dans la catégorie "grand vin" ou dans la catégorie "bibine" sachant que dans chacune de ces deux catégories, il y a probablement des hiérarchies ?

Question 3

Peut-on accepter l'idée simpliste qu'in fine, seul compte le niveau de plaisir et d'émotion qu'on trouve dans un vin comme unique critère de qualification ou existe t'il des cas où un vin doit être considéré comme "grand" alors même que, niveau plaisir, il nous fait dire "bof !"?

Question 4

Est-ce être mauvais amateur que de préférer les vins dans leur jeunesse, sur le fruit facilement identifiable à des vins âgés offrant alors une subtile palette d'arômes différents mais qu'on peut ne pas forcément aimer mieux ? Ou est-ce une déviance malsaine ?

Question 5

Le but final d'un vin, et dans une vaste majorité son utilisation habituelle, est d'accompagner un mets. Cette subtile symbiose entre liquide et solide ne devrait-elle pas être à la base de tout jugement sur un cru ? Les leçons données en la matière par les célébrissimes dégustations à table chez Senderens, du temps de BD à la RVF, ne sont-elles pas une véritable référence, bien plus intéressante que tant d'alignements de notes, fatalement liées aux circonstances des dégustations faites (aveugle ou non, en série ou seul, etc…) ? Pas facile à organiser c'est certain, et surtout limitatif en nombre de crus dégustés, ce qui est rédhibitoire, j'en conviens :-(

Je reste plus que jamais convaincu qu'en matière de vins, comme en toute matière artistique, apprendre de personnes en ayant fait le but de leur vie, est quelque chose de fondamental, de nécessaire. Mais comme un René Millet m'apprendra à lire un tableau, j'attends d'un Bettane, d'un Meadows, d'un Perrin, d'un Burtschy à m'enseigner, à me faire saisir les critères fondamentaux, incontournables qui seront à jamais les frontières à l'intérieur desquelles sera "le grand vin".

Vaste sujet que tout cela ! Désolé de troubler vos lectures dominicales :-)

Dans un restaurant italien en Ligurie : mieux que du Wharol, non ? Juste histoire de mettre une image...

Fornace di Barbablù
 Via Lazio, 11/A
 - Sant'Emerte (Vado Ligure)
+39 019 888 535

Simplicité d'une belle auberge

Pas besoin de chichis : le produit avant tout !

PUB et MERCI

Une autre bonne lecture du jour : le supplément du JDD (Journal du Dimanche) dans lequel De Rouyn relate son point de vue sur la deuxième édition du WORLD WINE SYMPOSIUM à la Villa d'Este. Merci !

On y trouvera aussi un très beau papier sur le Cognac.