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Napoléon, la bio.

Publié le 15 janvier 2011 par Dubruel

 

Le stratège militaire

Il disait ne pas faire la guerre. Dans son esprit, il voulait unifier l’Europe (et en prendre la direction, of course). Le contraire se produisit : il retourna l’Europe contre la France…après avoir fait des centaines de milliers de morts. Faut dire que son armée (jusqu’à 1,2 millions d’hommes) n’était pas composée que de français…ce qui n’excuse rien, d’ailleurs.

En 1796, l’armée impériale comprenait des suisses, des polonais, des allemands, une légion maltaise, une légion grecque, un corps de mamelouks, des prussiens, des autrichiens, des espagnols et même des russes (en 1809), mais aussi des esclaves nègres, enlevés aux anglais, des danois, des écossais, une brigade irlandaise, des hollandais, une légion cophte (des égyptiens)…

En 1812, la « Grande Armée » qui envahit la Russie se composait de 356000 français et de 322000 étrangers. Mais parmi les français, il fallait compter les hollandais, les belges, les allemands et les italiens

Les guerres napoléoniennes consommaient tellement d’hommes (23000 à Austerlitz, 50000 à Eylau, 55000 à Wagram, 80000 à Borodino) qu’on levait des classes d’hommes de 18 à 30 ans dans les années 1813-1815.Un décret de 1806 appela des français de 20 à 60 ans pour la garde nationale qui devint très vite la garde impériale (92000 hommes en 1813)Les désertions se comptaient par dizaines de milliers.

Napoléon a écrit : Il n’y a pas nécessité de dire ce que l’on a l’intention de faire dans le même moment où on le fait.

Chaque soldat a trois paires de souliers : une aux pieds, deux dans le sac. Non seulement les soldats faisaient des centaines voire des milliers de kilomètres à pied, mais Napoléon imposait à son armée un train de marche très rapide, gage de succès sur les armées adverses plus lentes à se déplacer et il ajoutait : A la guerre, c’est de souliers qu’on manque toujours. La force d’une armée s’évalue par la masse multipliée par la vitesse.

Tout l’art de la guerre consiste dans une défensive bien raisonnée, extrêmement circonspecte et dans une offensive audacieuse et rapide.L’art de la guerre de terre est un art de génie, d’inspiration. Dans celui de mer, rien n’est génie ni inspiration ; tout y est positif et expérience (Force est de constater que Napoléon était plus à l’aise sur terre. Même un être exceptionnel ne peut cumuler les plus grandes qualités de général et celles d’amiral.)

En 1789, la France possédait 72 vaisseaux de ligne portant 5371 canons, 63 frégates, 36 corvettes, 18 cutters et 4 galiotes à bombes soit au total 8632 bouches à feu. En 1793, on construisit 25 vaisseaux de lignes, 20 frégates, 20 corvettes et 6 galiotes à bombes.

« Ecrivez de manière à ne pas donner d’inquiétude, car l’alarme abat les esprits et paralyse le courage, écrivait-il.La paix doit être le résultat d’un système bien réfléchi, fondé sur les vrais intérêts des différents pays, honorable à tous, et ne peut être ni une capitulation, ni le résultat d’une menace.La paix que je ne veux pas faire, c’est celle que mes ennemis veulent me dicter. Sont-ils plus pacifiques que moi ?Ce que mes ennemis appellent la paix générale, c’est ma destruction. Ce que j’appelle la paix, c’est seulement le désarmement de mes ennemis ; ne suis-je pas plus modéré qu’eux ? On reconnaitra que j’avais plus d’intérêt qu’un autre à faire la paix, que je le savais, et que si je ne l’ai pas faite, c’est qu’apparement je ne l’ai pas pu. »

(Et là, mon petit doigt me dit qu’il écrit ce qu’il pense vraiment au fond de lui-même)

Il expliquera à Eugène de Beauharnais : « Il y a ce que l’on dit et il y a ce que l’on fait…Parler paix et agir guerre. »

Ceci dit en 1793-95, les généraux ne touchaient que 8 francs par mois. (Dans quel dénuement devaient être les soldats. Heureusement, ils avaient les rapines !)

Napoléon institua la légion d’honneur en 1804.

Après la paix de Tilsitt, Napoléon conviendra lui-même : « La gloire militaire s’use vite. 50 batailles ne produisent pas plus d’effet que 5 ou 6. » Et Mme de Staël ajoutait : « Ce n’est plus le succès guerrier qui devait exciter un enthousiasme durable. »


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