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Basquiat, le film et l'expo

Par Jcfvc

basquiatimage_65383948.jpgJ'avais vu le film Basquiat the radiant child, avant d'aller voir l'expo qui lui est consacrée au musée d'art moderne de la ville de Paris.
Le film est très intéressant dans la mesure où, comme l'expo, il déconstruit le mythe de l'enfant des rues, issu du quart monde, graffeur (ou tagueur, je ne sais trop quelle est la différence..) récupéré par le monde de l'art et  par le snobisme bienveillant de la part des riches marchands et de l'intelligentisa.

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Il était en fait issu de la classe moyenne : père comptable, mère qui l'emmenait au musée. Mais il est vrai qu'il fugua dès 15 ans et vécut en partie dans la rue, se mélant à la bohème newyorkaise des années 70. Le film montre très bien que le peintre avait une bonne culture picturale, que ses tableaux dialoguent avec l'histoire de l'art et des oeuvres de peintres classiques modernes et contemporains : Leonard de Vinci, Picasso, Warhol, Keith Haring, etc...

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Le film est très intéressant aussi, dans la mesure où l'on voit un nombre important de ses tableaux. Les couleurs, telles qu'elles sont rendues par la pellicule (une fois n'est pas coutume), sont belles. En tant que Candide et néophyte de cet art (dit du graffiti alors qu'il est loin de n'être que cela..), c'est avant tout ces couleurs magnifiques que je reçois en pleine gueule lorsque je vois ces tableaux, avant les graffitis, avant les messages et les aphorismes écrits, les clins d'oeil à l'art conceptuel. Je ne sais s'il connaissait bien Gauguin et s'en inspirait, mais il me semble (en amateur assez inculte pour ce qui est de la peinture..) que ses couleurs dialoguent avec la technique de Gaughin dans ses tableaux Tahitiens.

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Les meilleurs tableaux de Basquiat conférent aux graffitis et aux messages écrits, un statut de squelette, d'échaffaudage de lignes ou de cadres où viennent s'inscrire les couleurs de manière brute et primitive...Enfin et surtout, le film est un document intéressant sur le New York des années soixante-dix, miné par la criminalité et la drogue, où il était facile de se décréter artiste et de proclamer la fin de l'art et l'avénement de formes nouvelles : collage , en poésie (cf William Burroughs mentionné dans le film) et en peinture, celle de Basquiat utilisant amplement cette technique. Facile aussi, en ce temps là, plus facile qu'aujourd'hui en tout cas à en croire les personnes interviewées, d'avoir une cour d'admirateurs en choquant le bourgeois.

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Cette bohème, à en croire certains témoins apparaissant dans le film, était un petit monde réduit à 500 personnes dans lequel une bohème aisée jouait à panser sa mauvaise conscience de riches en s'éclatant, en se défonçant à des drogues diverses et dangereuses et en s'encanaillant avec quelque marginaux, parfois géniaux, le plus souvent parasites, parfois un peu les deux, comme Basquiat à ses débuts..... avant de devenir riche lui aussi.....
 

 Après cette excellente intro que constituaient le film et le débat animé par une journaliste de la revue l'Oeil, l'expo tient ses promesses : beaucoup de tableaux, de toutes les périodes, suivant l'évolution de l'art de l'artiste. Panneaux explicatifs bien faits. 

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Pour vérifier si ma théorie sur l'influence de Gauguin dans l'emploi de la couleur chez Basquiat est plausible, pas trop farfelue, il eut fallu que je me paye un weekend à Londres, où une grande rétrospective Gauguin est organisée à la Modern Tate gallery... Mais, comme pour Monet, que j'ai raté, celà sera pour une autre fois, ou dans une autre vie...


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