Becky Fisher rime avec horreur, et son camp de Jésus pourrait bien être le nouveau décor d’un film d’épouvante tout ce qu’il y a de plus réel: soit des hordes de cerveaux de bambins prêts à être endoctrinées, des messages pro life, pro Bush, anti Darwin, anti gay, et anti tout ce qui n’est pas œuvre de Dieu, à graver dans leurs crânes- des victimes à bouffer toutes crues à coups d’intégrisme effrayant et de folie évangéliste puissance mille. Heidi Ewing et Rachel Grady ne pensaient peut-être pas, en posant leurs pieds, dans ces Jesus Camps, assister à de telles visions d’effroi: des enfants en larmes, en transe, parlant en langues pour expier leurs immondes péchés: avoir dit merde dans la cour de récré ou penser à lire Harry Potter œuvre de Satan. Elles démontrent à quel point les gamins sont un terreau facile pour y faire germer les pires courants de pensée, Fisher ne se cachant jamais d’avoir piqué cette fabuleuse idée aux extrémistes musulmans qui transforment les gosses en martyrs, leur greffant dès le plus jeune âge une arme dans la main. Son arme à elle ? La manipulation, la culpabilisation, le contrôle habile de parents fous et d’enfants victimes, future génération américaine que l’on devine déjà gangrénée de l’intérieur, nourrie d’une haine déguisée en amour chrétien, haine de la modernité, haine de son prochain. Persuadée de répandre la bonne parole, cette Fisher là devient démon grandeur nature d’un film d’horreur for real, qui rappelle des chiffres effrayants (25% de la population américaine est composée d’évangélistes purs et durs) et scande un mot d’ordre fichtrement flippant: guerre, guerre, guerre. Le docu, lui, en suivant les enfants Levi, Tori et Rachael (aussi terrifiants qu’à plaindre) est puissant et révoltant, captant en temps réel la (re)naissance d’un système politique totalitaire où se mêleraient culte aveugle, Etat et religion, intolérance et fanatisme.
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble