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The Fall : cauchemar et merveilles

Publié le 04 février 2011 par Mackie

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Je n'avais jamais entendu parler de ce film, ni de son réalisateur, Tarsem Singh. C'était il y a quelques mois, en zappant mollement sur Youtube, à la recherche de clips de Massive Attack, que je suis tombé sur ça


Scotchant, non? 

Bon, si vous êtes restés de marbre devant la beauté des images, et leur caractère onirique, autant arrêter tout de suite la lecture de ce billet, puisque ce n'est pas de Massive Attack que je vais parler (une autre fois peut-être?), mais bien du film The Fall, réalisé par Tarsem Singh en 2006, mais jamais sorti en salles en France (DVD publié en 2009). On notera au générique les noms de David Fincher et Spike Jonze, qui ont "parrainé" le film, ce qui ne l'a finalement pas tellement aidé, The Fall n'ayant pas dépassé le statut de film culte, marchant surtout par le bouche-à-oreille du web.

(A noter que Tarsem réalisera sa version de Blanche-Neige, avec Julia Roberts en méchante reine... sortie 2012? 2013? A suivre.)

L'histoire :

Les mauvaises langues (de critiques) disent qu'il n'y en a pas. C'est bien entendu totalement faux.

En 1920, Roy est un cascadeur de cinéma (muet), gravement accidenté, hospitalisé dans les environs de Los Angeles. Alité en permanence, il souffre énormément de ses blessures, et seule la morphine parvient à le calmer. Il se lie néanmoins d'amitié avec  Alexandria, 10 ans, fille d'immigrés roumains venus ramasser les oranges dans les vergers californiens. Le bras cassé, Alexandria meurt d'ennui à l'hôpital.

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Les deux étaient faits pour se rencontrer. De leurs conversations, naît une histoire étrange, que Roy raconte à Alexandria. Celle d'un méchant despote, que traquent cinq héros venus des quatre coins du globe : le bandit américain aux grands pistolets, l'esclave africain redevenu guerrier, le maître d'armes indien, l'expert en explosifs, et le scientifique, en fait Charles Darwin (jeune) en personne. Tous sont mûs par la vengeance. Les cinq "gentlemen extraordinaires"  parviendront-ils à leurs fins ?

Mais cette histoire, ce conte pour petite fille crédule, ne cache-t-il pas autre chose, de plus sombre, de moins avouable?

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Ce que j'en pense :

Pour aimer ce film, il ne faut pas être cinéphile. Ce qui tombe bien, je ne suis pas cinéphile, juste bon public. Je déteste la cinéphilie : elle oublie souvent la magie du cinéma, pour ne plus s'intéresser qu'aux caractéristiques techniques et aux inspirations obscures qui échappent à tout un chacun. The Fall a été globalement assassiné par la critique, surtout branchée. En outre, The Fall est un film inclassable. Réalisé de façon indépendante, hors du circuit des grands studios, The Fall est donc un film "indie". Mais misant sur les images spectaculaires pour raconter une histoire merveilleuse, The Fall est un film grand public. Indie et grand public à la fois, de quoi faire perdre son latin au critique cinéma habitué aux étiquettes faciles.

Moi qui ne pose pas tant de questions, et qui vais au cinéma pour me distraire, et me détendre, j'ai adoré The Fall. J'ai rêvé. J'ai voyagé. J'ai eu les yeux mouillés à la fin.

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Comme vous pouvez en juger vous-mêmes, en regardant les liens vidéo de cette page, The Fall est stupéfiant de beauté. Chaque image, chaque scène est comme un tableau, ou plutôt comme une illustration de conte pour enfants. Totalement irréelle, artificiellement construite et complètement jubilatoire. Il faut oublier les notions de bon goût, de réalisme et de raison pour entrer dans ces images. Il faut abolir la distance entre l'image et l'imaginaire, et accepter de s'y laisser prendre. Accepter de se laisser "raconter des histoires", c'est-à-dire de beaux mensonges qui font rêver... Comme la petite fille du film. Bref, il faut être "client", et c'est pour cela que je vous en parle aujourd'hui : quand on aime les mangas et les anime, et qu'on n'est pas blasé, c'est qu'on est "client" de belles histoires et de belles images. C'est mon cas, et je pense que c'est le vôtre.

Il paraît que le tournage a pris quatre ans, à la recherche des sites les plus dépaysant pour les scènes d'extérieurs. Entièrement tourné en prises de vues réelles, il a certes été retravaillé en digital, mais seulement pour les effets spéciaux et certaines cascades. Les décors sont tous naturels ou réels, et les sites sélectionnés  parmi les plus beaux de la planète : Taj Mahal, Sainte Sophie d'Istambul, Jodpuhr, les Maldives, le désert de Namibie... Le résultat est  proprement stupéfiant. La scène de la nage des éléphants... Celle de l'armée d'Alexandre, en plein désert... Mais le plus beau est que Tarsem a su donner une tension à ces décors de carte postale, les rendant inquiétants, troublants, à la limite du cauchemardesque ; sans cela, ce serait juste un reportage pour Géo ou pour Connaissance du Monde.

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C'est grâce aussi aux deux personnages principaux que le film tient en haleine. En effet, le film se déroule en deux niveaux : 1 - l'histoire réelle du cascadeur et de la petite fille, 2 - l'histoire imaginaire. La relation entre les deux est touchante et très forte, il s'instaure entre l'homme malade et la petite fille étrangère un rapport père-fille, criant de vérité. Il se dit que l'enfant-actrice croyait vraiment que son partenaire était malade. Plus le film avance, plus cela ressemble à une histoire de dépendance, pleine de mensonges, de non-dits, mais pourtant très pure, absolue. La scène finale "recolle les morceaux" de l'histoire, en faisant se rejoindre l'imaginaire et le réel, par le biais du cinéma.

En résumé, si, comme moi, vous êtes bon public et que vous aimez les contes, le fantastique, les scènes spectaculaires et les livres d'images, alors ce film est fait pour vous.

Bande-annonce de The Fall :


Générique d'ouverture de The Fall :


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