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"Harry Potter et les Reliques de la Mort-1ère partie".

Par Loulouti

10 longues semaines à attendre, à trépigner avant d’assister à la projection de "Harry Potter et les Reliques de la Mort-1ère partie" mis en scène par David Yates.

Mon intention était double : j’ai pris le temps pour revoir en dvd les 6 premiers volets de la saga du petit sorcier à lunettes, histoire de me replonger à corps perdu dans un univers qui me passionne, et j’ai voulu aussi raccourcir au maximum l’écart avec la sortie de la seconde partie de ce diptyque.

Je dois avouer en toute franchise que le monde d’Harry Potter me fascine au plus haut point. J’attends avec impatience la clôture de la franchise pour me jeter sur les ouvrages de J.K. Rowling.

Ce 7ème long métrage est clairement une réussite. L’histoire captive son auditoire sans difficulté et la technologie apporte un souffle nouveau à l’ensemble.

Sur le plan scénaristique le virage amorcé à la fin du 5ème film se confirme dés l’entame du long métrage.

"Harry Potter et les Reliques de la Mort-1ère partie" est une œuvre très sombre, d’une noirceur incroyable qui laisse peu d’espoir aux combattants de la lumière opposés aux mangemorts menés par Lord Voldemort.

Le public a grandi en même temps que le jeune Harry Potter. Il est clair que les différents chapitres de la saga cinématographique visent désormais un public plus large, plus adulte avec cette nouvelle tonalité.

L’enfance et l’innocence qui en découle semblent bien loin. Poudlard, refuge par excellence, est à des années lumière de nos jeunes héros.

Pour Harry (Daniel Radcliffe), Ron (Rupert Grint) et Hermione (Emma Watson) est venu le temps de l’errance et de la fuite en avant. Toutes les certitudes ont volé en éclats. Le mal gagne du terrain de jour en jour et les trois jeunes sorciers ne peuvent plus compter que sur eux-mêmes.

"Harry Potter et les Reliques de la Mort-1ère partie" dure aussi longtemps que ses devanciers. L’intérêt d’avoir scindé le 7ème roman saute aux yeux dès les premières secondes du film, et n’entre pas vraiment dans une logique commerciale au grand dam de ceux qui prétendent le contraire.

Ce choix judicieux permet au metteur en scène de poser sa trame principale d’une manière absolument admirable. Les enjeux sont clairement dessinés. Les intrigues secondaires ont du corps. David Yates trouve ici l’occasion de prouver son savoir faire, bien aidé bien sûr par un scénario pointu.

Nos jeunes héros sont confrontés à la fois aux périls de la mort, au mal qui gagne du terrain  mais aussi aux affres de leur âge. Les tourments amoureux s’insèrent admirablement bien dans une œuvre qui n’a rien se sentimentaliste. Harry, Ron et Hermione sont des jeunes gens qui se cherchent.

Chaque personnage trouve son heure de gloire à un moment ou à un autre du film.

Je l’ai déjà dis mais ce qui prédomine est ce sentiment de désolation, de déshumanisation qui habitent le monde des jeunes sorciers. Les remparts face à Voldemort tombe les uns après les autres. A l’écran ce sentiment ce traduit par la traversée de lieux vides de la moindre étincelle de vie. La photographie est terne. Le silence glace les sens.

Dans ce 7ème film la fidélité et l’amitié sont aussi mis à rude épreuve. La peur, l’hésitation, le doute et la colère parasitent l’indéfectible union de notre trio de sorciers.

"Harry Potter et les Reliques de la Mort-1ère partie" laisse une place relativement importante aux émotions pures et à la souffrance. La mort de Dobby, l’elfe de maison, est l’un des plus poignants et émouvants décès qu’il m’ait été donné de voir en 35 ans de cinéma.

Mais il ne faudrait pas croire que le long métrage est contemplatif. Les séquences d’action sont très nombreuses et parfaitement agencées. David Yates s’emploie à nous en donner pour notre argent. L’entame du film est vertigineuse et le rythme par la suite ne faiblit jamais.

Les instants intenses (la poursuite dans Londres par exemple) nous collent au fond de notre fauteuil car la technologie employée, maîtrisée de bout en bout, permet des audaces incroyables.

Le film déborde de moments savoureux (l’introduction au Ministère de la Magie) voire carrément jouissifs (l’histoire des Reliques de la Mort en dessin animé, absolument génial). L’univers magique du monde d’Harry Potter est souligné par mille et une trouvailles visuelles qui ponctuent le film.

Daniel Radcliffe incarne un Harry Potter tourmenté, attaqué, affaibli avec une maturité déconcertante.

Rupert Grint trimballe sa bobine de rouquin de film en film avec ce mélange d’humour, de maladresse et de courage insoupçonné et insoupçonnable qui le caractérisent. Sa prestation est mémorable.

Mais la très grande révélation du film est Emma Watson. Son charme opère à chacune de ses apparitions. Son jeu, mélange d’audace et de retenue, aimante l’auditoire.

L'occasion est donnée à maintes reprises aux trois compères, au détour de nombreuses scènes de dialogues, de faire étalage de leurs talents de comédiens avec des échanges plein de finesse et d'un certain humour.

A leurs côtés, Ralph Fiennes, Brendan Gleeson, Alan Rickman et Helena Bonham Carter sont au rendez vous et campent exactement ce que l’on attend d’eux : des personnages hauts en couleur, un rien baroque, qui apportent leur pierre à l’édifice avec talent et professionnalisme.

La musique d'Alexandre Desplat trouve naturellement sa place ici. Des mélodies cristallines et des thèmes appuyés accentuent tel ou tel moment du film.

Dans "Harry Potter et les Reliques de la Mort-1ère partie" nos héros semblent arrivés au bout de leur quête et leur perte semble très proche. 

Mais parfois quand le fond du gouffre est atteint, il subsiste une lueur d'espoir capable de redonner de la force et du courage à des âmes pures.

A suivre...


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