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260 personnes ont contribué à la création de la couverture du livre de Guy Kawasaki

Publié le 19 mars 2011 par Diateino

Extrait du livre “Enchantment”, traduit par Marylène Delbourg-Delphis

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« La couverture de L’Art de l’enchantement a sa propre histoire enchanteresse. Il est difficile d’illustrer le concept d’enchantement, et je voulais savoir ce qu’il évoquait pour les gens et la représentation graphique qu’ils en feraient. La voie la plus directe pour accomplir cet objectif était d’organiser un concours.

Ma théorie est que plus on réunit de grands esprits, meilleurs sont les résultats. J’ai contacté mes amis de CrowdSpring et nous avons créé un concours avec un prix de 1 000 dollars. À ma stupeur, près de 250 personnes ont proposé 760 designs. C’est grosso modo soixante-quinze fois plus de designs que ce que voient la plupart des auteurs.

J’ai retenu cinq de ces 760 propositions et j’ai demandé aux gens de voter pour celle qu’ils préféraient.

La proposition qui a reçu le plus grand nombre de suffrages est le papillon bleu sur fond rouge. Le designer a utilisé cette stock photo d’Enchantedgal (je n’invente pas) sur DeviantART.

C’est aussi le design que je préférais. J’étais prêt à passer outre le vote populaire, mais la situation a fait que j’ai pu maintenir l’illusion d’impartialité, d’ouverture et de transparence.  :-) Parfait !

Pendant le concours, beaucoup de designers m’ont accusé d’exploiter abominablement la créativité de leurs collègues. Leur calcul était que si 250 personnes entraient dans la compétition et qu’une seule gagnait, j’avais exploité les 249 autres. (…) Je n’ai forcé personne à concourir et il y avait une chance de gagner 1 000 dollars et de la visibilité. À ma grande joie, le gagnant n’est (a) ni un designer “professionnel” ; (b) ni un Américain ; (c) ni un crétin. C’est Ade Harnusa Azril, un étudiant en électrotechnologie à l’Institut Teknologi Bandung en Indonésie.

Je ne pouvais pas espérer mieux. (…)

Malheureusement (et peut-être heureusement, comme vous allez le découvrir), le design ne plaisait pas à l’équipe éditoriale, à l’agence publicitaire, à l’éditeur, ni à la maison d’édition. “Trop New Age”,  ”trop féminin – aucun homme ne veut se faire surprendre en train de lire un livre rouge avec un papillon sur la couverture”, “trop manuel de développement personnel, trop mièvre, trop…”, vous voyez le paysage. Et, pire que tout :  ”La force de vente déteste.”

Bienvenue dans ma vie. (…)

Rétrospectivement, je me rends compte que cette réaction négative m’a forcé à sortir de ma zone de confort. Un soir que je pédalais sur un Star Trac semi-allongé tout en lisant des tweets sur mon iPad et regardant “NHL on the Fly”, j’ai eu l’idée d’un papillon en origami. Cela résolvait deux problèmes : le stigmate de la stock photo et les connotations développement personnel et New Age. De plus, il y avait une vraie cohérence : un homme et un artjaponais.

Mais je ne m’y connaissais pas du tout en origami ; j’ai donc cherché  ”papillon en origami” sur Google et j’ai demandé à mes 330 000 amis les plus proches sur Twitter : ” Qui connaît un maître en origami ?” J’ai eu de super résultats. Ma sœur – Jean Okimoto – ainsi que Lisa “Kailua Lisa” Mullinaux, Jason Wehmhoener et Marco Carbullido sont aussi venus à ma rescousse. Leurs efforts m’ont conduit à Michael LaFosse et à un design appelé le  ”machaon d’Alexander”, que j’ai vu sur le site web de Sara Adams.

Et je découvre que Michael est le Wayne Gretzky de l’origami. Lui et son partenaire, Richard Alexander, dirigent Origamido Studio. Michael a été vu dans un superbe film Between the Folds. Je suis allé sur leur site web et j’ai envoyé un email qui arrive généralement dans la boîte des webmasters – qui ne répondent jamais. Mais voilà, Michael a répondu en un jour.

De fil en aiguille – y compris des histoires sur l’International Marketplace à Waikiki et Don Ho – Michael a créé un design personnalisé appelé le “Kawasaki Swallowtail”. Avez-vous jamais entendu parlé d’un papillon en origami portant les noms de Jobs, Gates, Williams, Stone, Ballmer, Ellison ou Zuckerberg ? J’en doute. Richard colla le papier doré qu’il avait fabriqué à la main sur un washi imprimé pour créer l’effet recto-verso. Puis Michael a plié le “Kawasaki Swallowtail”, et voilà, j’avais un papillon personnel d’enfer ressemblant au Shogun de James Clavell rencontrant un bombardier B-1 furtif.

À ce stade, j’ai un papillon d’enfer et le concept d’un papillon d’enfer sur un dégradé de rouge. Il me fallait désormais quelqu’un pour perfectionner le tout et réaliser le design de la couverture aux spécifications du département artistique. Et voici Sarah Brody sur un cheval blanc.

Vous connaissez son travail car elle était la designer d’une bonne partie des logiciels d’Apple. Elle a photographié le “Kawasaki Swallowtail”, retravaillé l’image, créé le dégradé de rouge, choisi la police de caractère (FFThesis-The Sans), fait la mise en page, et d’une manière générale a perfectionné le tout. C’est toute l’histoire de la façon dont j’ai fait un crowdsourcing en attirant 250 personnes de talent dans le monde, choisi l’idée d’un étudiant en ingénierie en Indonésie, convaincu un maître en origami de Boston de créer un nouveau papillon, et eu la chance de connaître un designer de la Silicon Valley. Y a-t-il récit plus enchanteur pour raconter la création de la couverture d’un livre ? »

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