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"Cloverfield" : Blockbuster surpuissant pour concept surprenant

Par Buzzline
 Pitch : Alors que cinq jeunes New-Yorkais organisent une soirée pour le départ d'un de leurs amis, un monstre de la taille d'un gratte-ciel envahit Manhattan... Caméra au poing, ils nous livrent l'unique témoignage de la lutte sans merci qu'ils vont mener pour leur survie... note sur 10 :10Notre avis : Film concept surpuissant, surprenant et hallucinant, Cloverfield s'impose comme un coup de génie suplanté d'une maîtrise visuelle et ambiante sidérante. Un blockbuster de "genre" complètement réinventé, intimiste et bourrin qui vous hantera longtemps... Après des mois et des mois de buzz en tous genres (teasers, sites internet, spots TV, pubs détournés, apparition de pubs dans des séries comme Heroes...) le voilà enfin ce Cloverfield que tout le monde attendait. Alors que la déception pouvait se faire attendre, tendance pétard mouillé, le résultat final est sans appel : Cloverfield est une jouissive et totale réussite aussi choc et radicale qu'originale. Comment parler du film sans trop en dévoiler tellement la surprise se doit d'être de mise ? Comment détailler une telle richesse d'idées ? Nous allons essayer. Partant d'un concept qui peut déstabiliser au départ (caméra subjective durant l'intégralité du film), la nouvelle production de J.J Abrams trouve pourtant grâce à ce processus l'idée maîtresse qui va insuffler au film de Matt Reeves toute sa puissance et son originalité. S'ouvrant sur un message d'avertissement du gouvernement expliquant que la vidéo que nous allons voir a été retrouvée sur un terrain vague dévasté anciennement appellé Central Park, plante le décor : nous voilà plongé dans quelque chose étrange qui se finira en chaos intégral.  Puis le film s'ouvre sur un couple se réveillant au petit matin sous un soleil de printemps New-Yorkais. Une manière de se glisser dans la vie de cette bande d'amis qui se finira à l'opposé, dans un drame boulversant. Une cassure d'ambiance et de rythme nécessaire à la véracité des propos du film.  En prenant le spectateur à contre-pieds, Matt Reeves réinvente un style de blockbuster en nous immergeant comme un des protagonistes de l'histoire et nous plonge au coeur des émotions et de l'action. Sans générique de début ni trame scénaristique écrite, le "concept" enchaîne les événements sans faiblir durant 1h15 avant de se finir lorsque nous nous y attendons le moins d'une manière aussi brute qu'émotionnellement déchirante. Ni plus, ni moins. Ce sera à prendre ou à laisser. Idem pour le pourquoi du comment de ce "monstre" : D'où vient-il ? Qu'est-ce réellement ? Si son arrivée (via sa position et les flashs infos sans parler des sites buzz présents depuis des mois sur le web) peut nous aider à comprendre, nous sommes surpris tout au long du film et comme les personnages nous ne saurons jamais réellement. Un peu comme si une créature frappait la ville dans laquelle nous habitons et que nous nous retrouvions contraints de fuir sans savoir... pour mieux y réfléchir après (et après visionnage donc).  Sans aucune musique (excepté à la grande fête du début du film) mais uniquement grâce à des ambiances sonores caractéristiques, Cloverfield ne cesse de surprendre. Entièrement filmé à la DV, l'image sature souvent, tout est toujours en mouvement parfois jusqu'à la nausée... mais s'avère nécessaire. En jouant la carte du réalisme et de l'originalité tendance Projet Blair Witch, Cloverfield frappe fort et le choc n'en n'est que plus rude. Passé une installation exagérément longue mais volontaire, l'excitation monte peu à peu. Le spectateur se retrouve à la fois agacé mais en même temps surexcité par ce qui l'attend... et bien entendu, c'est au moment où il ne s'y attend le moins que "l'action" frappe son premier coup. ET QUEL COUP ! En un rebondissement (que nous taierons), nous nous retrouvons plongés dans un chaos et une folie urbaine sidérante. Plongés caméra au poing au coeur du drame événementiel qui frappe New-York, nous voilà déboussolés et hallucinés par ce qui défile devant nos yeux. Sans trop comprendre ce qu'il se passe à l'image des principaux protagonistes, nous essayons d'apercevoir, de comprendre mais tout va tellement vite que quelque chose prend toujours le pas d'une manière frénétique pour nous faire perdre la boule. Totalement réussi. Entre paranoïa appuyée, violence et action bluffante (mais d'où viennent ces effets spéciaux ?), auréolé d'un son surpuissant, d'effets en tous genres... Cloverfield regorge d'idées ingénieuses qu'il est difficile de voir au premier visionnage. Beaucoup trop riche en trouvailles, le film se devra d'être revu à répétition pour en mesurer tout le potentiel déjà monstrueusement énorme. Réinventant le film de genre avec panache et virtuosité, les compères J.J Abrams et Matt Reeves surprennent et ne perdent jamais le fil au tel point que l'on se demande sans cesse une fois le film terminé (car impossible de réfléchir pendant) : "Mais comment ont -ils fait ?" Et la bébête dans tout ça ? Et bien là encore ENORME surprise. Sorte de monstre surréaliste entre dinosaure, poisson, et créature penchant vers un style Evangelion ou bien encore Alone in the Dark et autres c'est une combinaison réussie. Le coup de maître du film consiste pourtant à le montrer le plus souvent possible mais par parcimonie. Excepté les 10 dernières minutes où la frénésie bourrine prend le pas et UNE scène qui en fera sursauté plus d'un nous mettant nez à nez avec la bête, jamais elle n'est montré dans sa totalité. Le fameux monstre se laisse entendre (via des bruits tétanisant), se fait sentir (via les catastrophes qu'il provoque et la peur qui en découle) et se laisse voir d'une manière très intelligente : pattes, queue, ombre tortillant entre les buildings de la ville, masse difforme via des flashs infos filmés par l'un des héros... tout y passe : brillant ! Mais tant de destruction massive et d'action ne font pas un film. C'est pour cela qu'en s'attachant aux groupe d'amis via cette caméra subjective, Cloverfield enfonce le clou du coup de maître : les émotions partagées par ces personnages sont réalistes, jamais excessives. La panique comme le questionnement font parfois place à des discussions de comptoir (au début) comme à des moments de détente naturels (voir les blagues qui fusent parfois pour détendre l'atmosphère du chaos). En adaptant l'ensemble des émotions et ressentis grâce à ce procédé "concept", le réalisateur ne perd en rien la dramaturgie... mieux il la multiplie et la rend plus forte.  Idem pour les moments visionnés sur la bande qui appartiennent à la journée d'amourette du couple principal entre deux coupures du caméraman pour recaler sa bande (là encore nous taierons diverses trouvailles).
  Autre atout : le casting quasi inconnu. Excepté trois visages légèrement familiers du public américain : Mike Vogel (Massacre à la tronçonneuse), Michael Stahl-David (série The Black Donnellys) ou bien Odette Yustman (série October Road)... le reste des diverses têtes restent  inconnues du grand public. Matt Reeves et J.J Abrams permettent ainsi au public de mieux s'identifier et de ne pas anticiper ce qui va se passer la scène d'après. Saluons enfin le dénouement anti-hollywoodien par excellence, aussi surprenant que bienvenu.
  Bien entendu pullulent de temps à autres quelques incohérences minimes (ellipses, condition physique des personnages, caméra en mouvement même pendant de graves moments) mais ne constituent que 0.5 % de défauts sur un film tellement monstrueux et hallucinant que l'impact de la baffe atténue intégralement.   Cloverfield ridiculise en un sens les Godzilla et consors et démontre sur tous les plans ce que Spielberg a manqué avec sa Guerre des mondes. Le film de par con concept initial en laissera certains à la porte, embarquera les autres mais quoiqu'il arrive ne laissera perosnne indifférent. Nous on adore !  Chapeau bas donc, pour ce coup de maître explosif, sidérant, palpitant et géniallissime !  
 note sur 10 :10

  

Pourquoi y aller ? 

Pour la surprise générale du style du film. Pour la richesse d'idées à la pelle. Pour le montage et les ressentis du film. Pour le coup de maître réinventé dans le genre. 

Ce qui peut freiner ?

Le style du film très concept et calibré : caméra au poing, subjective, frénésie visuelle. 


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