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Débat d'universitaires autour de la motion de souitien

Publié le 04 mai 2011 par 237online @237online

Débat d'universitaires autour de la motion de souitien Enseignants signataires et non signataires du texte de soutien au président Biya ont confronté leurs idées vendredi à l'université de Yaoundé I.
Le campus de l'université de Yaoundé I n'a jamais aussi bien porté son surnom de « Colline du savoir » que vendredi dernier à l'occasion de cette conférence-débat très attendue. Face à face à l'amphi 700, signataires de la motion de soutien des enseignants des universités d'Etat au président Paul Biya, et non signataires dudit texte. Au-delà des débats particulièrement enlevés avec les arguments des uns et des autres, le public, en majorité constitué d'étudiants et d'enseignants, aura particulièrement apprécié ce qui est apparu comme la principale image de cette confrontation corporatiste et scientifique : l'accolade entre les protagonistes des deux camps. Signe qu'au-delà des positions des uns et des autres, il s'est avant tout agi d'un débat entre universitaires.

Un débat au cours duquel les arguments des partisans de la signature de la motion de soutien, sous la conduite du Pr. Jacques Fame Ndongo et aux côtés duquel l'on retrouvait les Pr. Joseph Vincent Ntuda Ebodé, Rachel Bidja Ava et Dr Mabou, se sont d'abord appuyés sur un fait tout à fait simple, comme n'a pas manqué de le relever le Pr. Fame Ndongo « Le Cameroun est un Etat de droit et une démocratie libérale. Les citoyens jouissent de la liberté de conscience et d'expression. Ils peuvent, en toute indépendance, pour autant qu'ils respectent les lois et règlements de la République, exprimer publiquement leur soutien ou leur préférence à l'endroit de tel ou tel leader politique ». Un champ d'expression politique qui n'exclut donc pas l'universitaire ou l'intellectuel, dès lors qu'il s'agit d'un engagement intuitu personae.

Si en face l'on ne semblait pas tout à fait opposé à cette assertion, le Pr. Claude Abé, avec à ses côtés Dr Mathias Eric Owona et Xavier Messè, a tout de même estimé que la démarche engagée par ses collègues risquait « de transformer l'université en un champ de batailles politiques », en même temps qu'il estime que « la motion de soutien n'est pas une forme d'expression universitaire ». Réponse du Pr. Jacques Fame Ndongo : la motion de soutien est une technique de communication, elle est également un genre littéraire et un engagement politique pour des personnes qui, ont le courage de soutenir ouvertement leur candidat. « Quand les universitaires prennent position pour le président Paul Biya, il n'est interdit à personne de soutenir un autre candidat », a indiqué le ministre de l'Enseignement supérieur qui a rappelé au passage les progrès réalisés par le Cameroun dans les domaines de la démocratie et des libertés. Ce qui permet aujourd'hui l'organisation au sein du campus universitaire d'un débat sur la question du soutien à apporter au président Paul Biya. Un débat qui n'eût pas été possible il y a 30 ans, selon Jacques Fame Ndongo.

Face aux interrogations de l'assistance au sujet de menaces éventuelles qui pèseraient sur les non signataires de la motion de soutien au président Paul Biya, le ministre de l'Enseignement supérieur s'est voulu rassurant : nul n'a été inquiété jusque-là pour ses opinions, et il a d'ailleurs mis quiconque au défi de pouvoir le faire, indiquant à cet effet que les aides et primes de recherche universitaires décidées par le chef de l'Etat, sont distribuées à tous les enseignants, sans distinction aucune.


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