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Claude Cahun, Inquiétante y fascinante

Publié le 19 mai 2011 par Cardigan @onlyapartmentsF

Baptisé Lucy Schwob à sa naissance en octobre de 1894, Claude Cahun est le nom de genre neutre que la personne officielle adopta pour son travail comme écrivaine, artiste et performer. Son oncle était l’écrivain français Marcel Schwob (1867-1905), associé à des figures littéraires comme André Gide, Alfred Jarry, Stéphane Mallarmé, Octave Mirbeau, Paul Valéry, Colette et Oscar Wilde, qui lui dédia son Poème The Sphnige (1894) “avec amitié et admiration”. En marge de leurs étroite amitié, Schwob au coté d’Adolphe Retté et de Pierre Louys, collabora avec Wilde dans la correction du français de plusieurs brouillons de Salomé.

claude cahun

En 1925 elle déclara suite à l’ordre de clôture forcé de la revues d’orientation homosexuelle Inversions : Mon opinion sur l’homosexualité et les homosexuels est exactement la même que mon opinion sur l’hétérosexualité et les hétérosexuels : tout dépend des individus et des circonstances. Défendant le droit des gens à se comporter comme ils le désirent.

Ce fut probablement cette même affirmation de la liberté de l’individu en marge de tout type de définition imposé, qui fut une des raisons qui finirent par l’approximer au groupe surréaliste, dans lequel elle fut toujours admirée et estimée. Son ami Pierre Marc Orlan fut l’auteur de la préface de son étrange et fascinant livre Aveux non avenus (authentique œuvre culte publié en 1930 et considéré aujourd’hui comme l’un des grand chefs d’œuvres de la littérature surréaliste) et André Breton lui-même l’estimait au point de la considérer comme l’un des quatre ou cinq esprits les plus extraordinaires de son époque et de lui faire comprendre personnellement qu’il était essentiel qu’elle continue à écrire et à publier. En 1936, après avoir publiée l’article fondamental Faites attention aux objets domestiques dans la revue Cahiers d’Art, elle participa à l’importante exposition surréaliste d’objets de la Galerie Ratton de Paris et collabora dans l’organisation de la grande exposition surréaliste de Londres.

Cependant, son retrait permanant dans la ville anglaise de Jersey à partir du début de la Seconde Guerre Mondial fit que son nom tomba lamentablement petit à petit dans l’oublie, jusqu’à ce que grâce à l’inclusion de ses fascinantes photographies dans l’exposition L’amour fou : Photography and Surrealism à la Galerie Corcoran de Washington, son œuvre de grande valeur fut redécouverte dans le sillage d’une réévaluation féministe de femmes artistes surréalistes sous-estimées et/ou oubliées. Dans ses premiers autoportraits Cahun expérimente avec son propre corps (Cindy Sherman et d’autres artistes des années 70 et 80 feront quelque chose de similaire mais un demi siècle plus tard) au travers de différents personnages grâce à des déguisements (peut-être d’une façon similaire à l’Eros Sélavy de Duchamp) proposant la possibilité d’une personnalité multiple et d’une identité, aussi sexuelle, non définie et mutable.

Dans la collection permanente du Centre Pompidou de Paris on peut en voir un d’entre eux réalisé en 1919 au coté de sept photos d’elle inoubliable.

Paul Oilzum Only-apartments Author
Paul Oilzum


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