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« Le juge et l’assassin » : Michel Galabru dans son meilleur rôle

Par Mcetv

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Quand on vous dit Michel Galabru, vous pensez « vieux bonhomme trop gros, à l’accent provençal caricatural » ? Regardez Le juge et l’assassin et vous changerez d’avis !

Sorti en 1976, ce drame réalisé par Bertrand Tavernier est un thriller « à la française » qui a offert son César du meilleur acteur à Galabru. Ce prix est hautement mérité, notamment parce qu’il se trouve à l’opposé de son rôle dans Les Ch’tis : ciselé, complexe, et finement composé.

1893, Joseph Bouvier est un militaire réformé, bête, agressif et violent, hanté par le souvenir de Louise une jolie jeune femme, qu’il croit être sa fiancée. En fait, il vit une véritable obsession pour elle et finit par l’abattre d’un coup de pistolet, pour ensuite s’envoyer deux balles dans la tête… sauf que son suicide rate, et que Louise survit également !

D’abord à l’hôpital, il atterrit ensuite à l’asile… qui le met dehors par manque de moyens. Commence alors le circuit d’un des premiers tueurs en série connus en France. Joseph devenu cheminot (celui qui avance sur les chemins, selon la signification de l’époque) traverse l’hexagone du Nord au Sud par la campagne et assassine sauvagement de jeunes bergers ou bergères, après les avoir violés.

Le film montre un itinéraire franchouillard sur fond de magnifiques paysages et d’airs d’accordéon, joué par un Joseph qui semble totalement schizophrène, à la fois le vagabond benêt et le criminel dénué d’humanité. En effet, il agit par crise de démence.

Dans une nation où les services de police ne sont pas encore coordonnés, un juge, (Philippe Noiret) a remarqué les points communs de ces crimes bestiaux et suit l’itinéraire sanglant de l’égorgeur. Il piste l’inconnu et réussit à le coffrer. S’en suit alors le jeu de la récolte des aveux. L’esprit simple de Bouvier ne sera pas si facile à manœuvrer.

Ce film mélange enquête policière et analyse socio-historique. Le fait-divers s’est réellement produit en 1893 et Tavernier le resitue dans son contexte historique. L’antisémitisme omniprésent de l’affaire Dreyfus ; le carcan de la religion catholique et ses débordements ; la montée timide du syndicalisme ; le sexisme encore tellement fort… Découvrez l’orée du XXe siècle par le biais d’un bon dvd qui vous montrera un Galabru brillant. Certes, la scène finale, avec une Isabelle Huppert presque poupine, tombe comme un cliché excessif et ridicule, mais le reste est incontournable.

Bénédicte Crabouillet

Le juge et l’assassin, de Bertrand Tavernier, 1976, avec Michel Galabru, Philippe Noiret, Isabelle Huppert, Jean-Claude Brialy…

L’affiche du film « Le juge et l’assassin » :

« Le juge et l’assassin » : Michel Galabru dans son meilleur rôle


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