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Rocky

Publié le 23 mai 2011 par Flow

Rocky. (réalisé par John G. Avildsen)

SOS d'un terrien en détresse.

 

 

Il serait restrictif de considérer Rocky comme étant un film sur la boxe. Il est tellement plus que ça! Stallone ne réservant que très peu de temps de bobine à ce sport. Non, ce long-métrage raconte le combat d'un homme pour exister et en filigrane, la vie.

 

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L'étalon italien, alias Rocky Balboa, est un boxeur de troisième zone, un gentil tocard des bas-fonds de Philadelphie qui va de boulots minables en combats sans enjeux afin de gagner quelques dollars pour subsister. Oui mais voilà, Rocky aspire à une vie moins morne et veut prouver au monde son existence. Lorsque Apollo Creed, le champion du monde, lui propose un combat pour le titre, il saisit sa chance...

Se battre pour exister.

Je le répète, ce film n'est pas centré sur la boxe. On suit Rocky dans sa morne existence, on hante les rues désenchantées de Philadelphie, on croise sa population désabusée et on suit le parcours de cet homme triste et solitaire qui va cracher sa rage de vivre aux yeux du monde entier. Le sport n'est ici qu'un instrument afin d'y parvenir, une métaphore sur l'estime de soi et la volonté. Vous voilà prévenus. Le combat ne dure qu'une vingtaine de minutes sur les deux heures qu'on passe en compagnie de Rocky. Et c'est tant mieux, car il est plus intéressant de suivre l'homme derrière l'icone.

Le rêve américain.

On pourrait croire également que le film vante ce bon vieux rêve américain (un looser des bas-fonds a autant de chances de gloire que tout autre) mais il n'en est rien. Le film prend la forme d'une success story typique de l'oncle Sam mais c'est pour mieux l'écorner. Car pour un Rocky qui réussit combien de Paulie, de Mickey et de Adrian? C'est aux laissés pour compte que Stallone rend hommage avec ce long-métrage, ceux dont la misère restera toujours muette et invisible, enterrée sous les fondations d'un pays hypocrite. Il y a une réelle sincérité et de l'amour lorsqu'il dépeint l'existence de ces êtres à la dérive, spectateurs de leur propre existence depuis que la Vie et leur pays les a abandonnés sur le bord de la route. Alors oui, le film reste, au premier degré, un conte américain moderne avec sa dose de bons sentiments dans la dernière partie mais qu'importe! Il est tellement plus que ça!

Autobiographie.

Mais la plus grande réussite du film reste la troublante ressemblance entre Rocky et Stallone lui-même qui a, ne l'oublions pas, écrit le scénario. Avant de connaître la gloire grâce à ce rôle (que les producteurs refusaient qu'il interprète, ils voulaient lui acheter le script mais il n'a pas lâché prise), il était un acteur de seconde zone écumant les plateaux, abonné aux seconds rôles et aux productions douteuses (son fameux film érotique, le bien nommé Étalon italien). Alors qu'il se bat pour exister, il assiste au combat entre Mohamed Ali et Chuck Wepner un parfait inconnu qui tient tête au champion. Il lui vient ainsi l'idée de ce film. Cette soif de reconnaissance, cette envie de montrer au monde qu'il n'est pas un tocard est remplie de véracité. La démarche est sincère et donc touchante. Et le film a encore plus de sens maintenant qu'on sait comment sa carrière a tourné. Il y a quelque chose de communicatif et de tragique chez cette montagne de muscles. Un petit rien qui en dit long sur la vanité de la vie mais en même temps sur son importance et sa préciosité. J'estime cet homme car son combat pour la reconnaissance est universel.

Un excellent film. Une œuvre atemporelle au succès énorme et mérité. Une icône comme seuls les américains savent en créer. Et peu importe s'il a été glorifié pour des raisons qui ne me semblent pas fidèles au sens du film. Il reste un sacré moment d'anthologie.

 

 

Les+ :

- Intensité tout au long du film.

- Rocky/Stallone.

- Tableau de l'envers du rêve américain.

Les- :

- Trop de bons sentiments à la fin.

Note:

3


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