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PIRATES DES CARAIBES - La Fontaine de Jouvence (Rob Marshall - 2011)

Par Actarus682

http://news.idealo.fr/wp-content/uploads/2011/05/Pirates-des-Caraïbes-la-Fontaine-de-Jouvence.jpgLes films de pirates ont toujours constitué un terreau propice à la mise en oeuvre d'une démarche cinématographique tendant à prendre le spectateur par la main et à le faire s'évader loin de son fauteuil, vers des contrées lointaines, donnant à l'aventure en tant que genre toute sa superbe ainsi qu'au cinéma toute la dimension purement divertissante qu'il constitue (aussi). Ce que Robert Louis Stevenson réussit avec son roman L'île au trésor, le cinéma y parvint avec des oeuvres telles Le corsaire rouge, Captain Blood, La flibustière des AntillesPirates ou bien sûr Les contrebandiers de Moonfleet, le chef d'oeuvre du genre.  La saga Pirates des Caraibes ne déroge pas à la règle et représente elle aussi un exemple réussi de cinéma d'aventures dans lequel les navires, les trésors, les quêtes, le grand large et l'exotisme d'une manière générale empoignent le spectateur pour l'immerger dans un univers picaresque extrêmement cinégénique.

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Le quatrième volet des aventures de Jack Sparrow, même s'il ne constitue pas le meilleur épisode de la franchise (le premier segment reste pour l'instant loin au-dessus des autres), remplit néanmoins son rôle de divertissement d'aventures et comporte son lot de poursuites, de trahisons, de combats et de mystères en tous genres à même de satisfaire les attentes d'un spectateur avide d'évasions lointaines. Que l'on ne s'y trompe pas, Pirates des Caraïbes: La Fontaine de Jouvence utilise des figures de styles éprouvées et n'innove en rien. Ici réside sa faiblesse mais aussi sa force. Car loin de révolutionner le genre (quelle production estampillée Disney s'en targuerait ?), le film emprunte des chemins balisés mais à l'efficacité prouvée. 

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Les éléments des trois premiers épisodes sont donc repris à l'envi, prenant pour centre une nouvelle quête, celle de la Fontaine de Jouvence, qui rappelle furieusement celle que poursuivait le personnage de Harrison Ford dans Indiana Jones et la dernière croisade: le Graal. La séquence finale réunissant les protagonistes autour de la fontaine fait en l'occurrence inévitablement penser à la scène de la découverte du Graal dans la grotte à la fin de la troisième aventure du Docteur Jones.

Par ailleurs, ce quatrième volet de la saga peut se targuer de comporter la plus belle scène de la série toute entière: l'apparition des sirènes. Cette séquence, dans laquelle le fantastique s'immisce dans l'histoire, est d'une beauté véritablement inattendue, proposant des images à la puissance d'évocation remarquable, dans une suspension du temps où le merveilleux prend le pas sur l'action. 

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En revanche, outre ce passage qui sort du lot, le film souffre d'une mise en scène efficace mais totalement impersonnelle de la part de Rob Marshall, le réalisateur de Chicago et de Nine se bornant à filmer ses plans d'une manière certes efficace mais dénuée cependant de toute personnalité. Dans la saga Pirates des Caraïbes, cela est une constante. Par ailleurs, le film est desservi par une longueur trop importante (c'était déjà le cas de ses prédécesseurs), lâchant ça et là le spectateur pour le récupérer plus loin. Le blockbuster dépassant les 2h20, là aussi, c'est une constante hollywoodienne...

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Jack Sparrow, enfin. Ce personnage, l'un des plus emblématiques de Johnny Depp (avec celui d'Edward aux mains d'argent),  possède une richesse identitaire remarquable, la caractérisation du héros nous filant entre les doigts comme un savon à chaque nouvelle scène. Cynique, égoïste, généreux, attentif, pleutre, courageux, il est proprement impossible de saisir la véritable nature du personnage, son ambivalence constituant son intérêt, et Johnny Depp l'incarnant avec une classe et une apparente aisance qui force le respect.

Pirates des Caraïbes: la Fontaine de Jouvence mérite donc le détour pour tout amateur de cinéma d'aventures certes balisé, mais qui peut se targuer de marcher sur les traces des films de piraterie d'autrefois. On est loin de Fritz Lang et de ses Contrebandiers de Moonfleet, mais il serait malhonnête de bouder son plaisir.


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