Je présente aujourd'hui un auteur américain : Gillian Flynn. Après une enfance passée à Kansas City dans le Missouri, elle s'installe à New York puis à Chicago où elle poursuit une carrière d'écrivain après avoir travaillé pour différents journaux. Les Lieux sombres est son deuxième roman.
Le Livre de poche, 510 pages
Libby Day a une trentaine d'années. Fortement dépressive, quelque peu cleptomane et incapable de se prendre charge, elle est une femme meurtrie. Au début de l'année 1985, alors qu'elle n'était encore qu'une jeune enfant de sept ans, sa mère Patty et ses deux soeurs ont été massacrées. Lors de l'enquête, elle affirme à la police que son frère aîné Ben, adolescent solitaire et complexé, serait en cause. La police la croit et Libby se retrouve à témoigner contre son frère, lequel sera finalement accusé du meurtre sanglant de sa mère et de ses soeurs. Vingt-cinq ans ont passé et voilà qu'un jour Libby rencontre un jeune homme, Lyle, qui va profondément changer sa vie. Membre d'une singulière association, le Kill Club, sorte de cercle regroupant des amateurs d'énigmes policières non résolues, Lyle est convaincu que Ben est innocent. Aussi, il propose à Libby, moyennant rémunération, de revenir sur ses déclarations à charge contre son frère et de rencontrer les protagonistes de sa propre histoire, pour mettre enfin la vérité à jour. Libby accepte du bout des lèvres, elle sait qu'elle n'a guère le choix, elle est à court d'argent et de projets, la vente de son livre racontant son histoire ne fait plus recette. En définitive, il s'agira pour elle de replonger dans ses souvenirs douloureux, de tenter de comprendre son rôle dans cette histoire sordide et de renouer avec ceux qui appartenaient à sa famille : Ben Day, condamné à perpétuité et son père, homme brutal, toujours en manque d'argent...Mon avis : j'ai toujours affirmé qu'en littérature, l'unanimité n'existe pas. Et c'est bien ainsi. Je réitère cette formule au sujet de ce livre particulièrement long, plus de 500 pages, et horriblement lassant. Je m'y suis fermement ennuyé, forçant même la lecture. Même si je reconnais le sujet intéressant, notamment que la propre victime mène l'enquête, je ne suis pas parvenu à entrer de plein pied dans cette histoire insensée.
Que dire de ce livre ? Tout d'abord, j'y ai noté une pauvreté stylistique surprenante mêlée à de la vulgarité gratuite que je juge inutile au regard du récit. L'auteur brosse le portrait d'une Amérique rurale contemporaine, engluée dans l'alcool, la drogue et le vol..., en accentuant le misérabilisme ; il s'agit en fait de clichés désuets. On est évidemment loin du rêve américain. Mais tout de même !
Ensuite, je n'ai pas apprécié la structure des chapitres, fondée sur un mode qui entremêle le présent (raconté par la victime Libby) et le passé (raconté par les différents personnages du roman) retraçant la chronologie des événements qui ont émaillé la dernière journée précédant le massacre. Une telle ossature, habile au demeurant, ne permettait pas de suivre attentivement la lecture. Certains chapitres manquent beaucoup de consistance. A cela s'ajoutent de nombreuses longueurs.
L'auteur s'applique tant bien que mal aux détails et aux descriptions, s'évertue à installer une ambiance mais le récit perd en intensité et en crédibilité au fil des chapitres. Il n'y a aucun rebondissement et le rythme fait cruellement défaut. Quant au dénouement, il est totalement bâclé.
Pour ma part, je m'attendais à un bon roman noir ; je me suis retrouvé en réalité avec un livre très médiocre, sans aucune action. Il est certain qu'il ne me laissera pas un souvenir impérissable. Ce n'est vraiment pas un livre incontournable.