Magazine Cinéma

Air Force One

Publié le 19 juin 2011 par Flow

Air Force One.

(réalisé par Wolfgang Petersen)

Fous-le camp de mon écran camarade!

 

 

Le dimanche, la cuite de la veille encore fraîche dans mon esprit (et effective sur mon corps), je n'ai qu'une envie: regarder un film débile et débilisant. Cette fois, mon choix s'est arrêté sur ce Air Force One que j'avais vu dans mon enfance. Et j'ai été satisfait au-delà de mes espérances. Rarement un film avait atteint un tel niveau de propagande nauséabonde (et sans Emmerich, Bay ou Bruckeimer dans les parages qui plus est). Hallucinant.

 

affiche-1.jpg

 

Le président des USA mais aussi (et retenez votre souffle) un homme fort, ex-militaire, sensible, bon mari, bon père, amateur de base-ball, drôle, charmeur, grand orateur, leader du monde libre et de l'Univers tout entier est en Russie. Il a tellement de classe qu'il a réussit à joindre ses efforts à ceux du président des ennemis de toujours. Ensemble (tout devenant possible) ils ont viré du Kazakhstan un dictateur militaire qui aurait commis des crimes contre l'humanité. Mais notre grand et beau leader (les superlatifs les plus hypocrites ne sont apparemment pas suffisants) n'est pas content. Il improvise un beau discours et annonce la couleur. Les USA vont libérer le monde de la terreur.

Et le film n'est commencé que depuis cinq minutes. Au moins c'est clair et on sait à quoi s'attendre. Une glorification sans équivoque ni gêne de la fonction présidentielle. Air force one décolle et pouf un salop de rouge attaque l'appareil et massacre les services secrets aussi actifs qu'une cible sur un champ de tirs. Ni une ni deux, le président est le seul à pouvoir sauver l'appareil. Et puis après tout, six communistes shootés à la vodka ce n'est pas vraiment effrayant pour un vétéran du Vietnam (où il conduisait des hélicos, bonjour la cohérence) décoré et respecté.

C'est dégoulinant, mal filmé (l'immanquable scène de joie voit la caméra tourner sur elle-même façon Saw et en fera gerber plus d'un), aussi réaliste qu'un match de catch (ils vantent les capacités antinucléaires de l'avion et il se fait dézinguer par une mitrailleuse) et aussi naïf et manichéen qu'un film Disney.

Je ne vais pas m'attarder mais l'exemple le plus probant est certainement le méchant le plus caricatural du monde. Pauvre Gary Oldman. Un communiste qui veut que la Mère Patrie domine le monde, et qui ne rêve que de massacrer les capitalistes sur la place publique. Même pendant la guerre froide, les russes étaient plus réalistes à Hollywood. C'est aberrant. Même la politique US est toute blanche et la vice-présidente refuse de destituer le président pris en otage. Beau à en chialer.

Bref, c'est nauséabond (le rôle de Glenn Close ne sert qu'à mettre en valeur le président), propagandiste et digne d'une pub de campagne. Mais d'un autre côté, on se marre et c'est jubilatoire. Être capable de montrer le sacrifice d'un pilote de F15 qui protège l'avion du président en se prenant un missile, il fallait oser.

Note:

00-copie-1


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Flow 261 partages Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines