«Avant de devenir meilleur sommelier du monde en 1995 puis président de l’Association de la Sommellerie Internationale (ASI), Shyna Tasaki a travaillé des années seul dans son coin !». Pierre Goguet, le président de la CCI de Bordeaux, le sait bien : la sommellerie était jusqu’à présent essentiellement une affaire d’autodidactes. Et pour cause, il n’existe pas encore d’école du genre reconnue dans le monde entier. Un besoin que s’apprête donc à combler la CCI de Bordeaux, avec un projet dévoilé hier à Vinexpo.
Une trentaine d’étudiants devrait former la première promotion en septembre 2012, dans des locaux de la CCI place de la Bourse. Meilleur sommelier du monde en 2010, le Français Gérard Basset vient d’ailleurs d’accepter de tenir le rôle de parrain de cette première cuvée d’étudiants : «Les plus grands professionnels du métier nous ont assuré individuellement de leur soutien, assure Pierre Goguet. Il nous reste à avoir la bénédiction de l’ASI, qui se réunira en congrès en mars 2012 à Séoul.»
E-learning
Les derniers ajustements des programmes de formation devraient intervenir après cette date, mais on sait déjà que les élèves seront présents 7 semaines dans l’année à Bordeaux. Ils passeront le reste du temps dans leur établissement respectif, en continuant à recevoir des cours grâce à un système de e-learning. «Ainsi, même un sommelier du fin fond du Vietnam pourra continuer à s’instruire», se réjouit Pierre Goguet. Et pas avec n’importe qui, puisque l’ambition de la CCI est de confier les cours aux meilleurs sommeliers de la planète. «Notre but est de tirer la profession vers le haut, en faisant progresser des sommeliers venus de tous les continents» insiste Pierre Goguet, fier de pouvoir compter sur l’appui de Philippe Faure-Brac, meilleur sommelier mondial en 1992, dans ce projet. Selon le président de la CCI, Bordeaux a acquis la crédibilité nécessaire pour mener à bien cette mission grâce à Vinexpo : «Le salon prouve à chaque édition que nous pouvons accueillir les professionnels du monde entier sans être taxés de favoritisme envers nos vignobles.» Néanmoins, il n’oublie pas que cette école internationale de sommellerie pourrait permettre à Bordeaux de maintenir son rang dans le domaine du vin : «Notre ville a la chance d’avoir le nom d’une marque connue partout sur le globe, il faut capitaliser là-dessus. Il faut rester humble, mais ce projet ambitieux est un bon moyen de faire rayonner encore plus Bordeaux et son vignoble.»•