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Bordeaux 2011 : premières impressions = moins bien que 2010

Par Mauss

Tous les propriétaires censés de châteaux importants à Bordeaux ont (ou sont en train de…) compris à quel point les prix demandés cette année sont sur la crète de la vague. On cite ici et là des noms célèbres qui n'arrivent pas à convaincre les grands acheteurs et on signale même des rébellions totalement inhabituelles en perfide Albion qui ont fait la une des "news" de Decanter. Là où un négociant achetait 150 caisses, il se contente cette année de… 15 caisses ! On est vraiment en pure spéculation et plus que jamais, c'est l'histoire de la patate chaude !

Bref : on est limite, limite avec toujours quelques rarissimes cas à part comme Lafite et Latour.

Comment peut s'en tirer Bordeaux l'an prochain ? Comme Bordeaux va très probablement devoir baisser les prix, la seule façon un peu élégante de faire la chose sera simplement de faire croire (et laisser dire) que le millésime 2011 sera inférieur qualitativement au 2010 : même si c'est faux :-)

Effet collatéral qui risque d'être sensible : les prix fous du 2010 risquent de connaître un coup de froid sérieux et les sages qui savent attendre ont de fortes chances de retrouver leurs favoris à prix plus doux.

En fait, on en sent les prémisses. Longue discussion ce jour sur skype (vraiment un système génial) avec un des membres US du GJE. Je l'entretenais du prix qu'on peut obtenir ici à Bordeaux de deux vins cultes, HT départ château. Et bien, figurez vous qu'au taux de change actuel, son caviste habituel lui propose exactement le même prix pour ces deux crus de rive droite.

En d'autres termes, quelque part, les marges du négociant bordelais + celle de son client US + celle du wineshop US + frais de transport et droits de douane ont simplement disparues car, de notoriété publique, les châteaux ne pratiquent qu'un seul prix de sortie pour tous leurs clients. Bon, s'il y a des exceptions, je ne les connais pas, mais cela doit être rarissime.

Autre effet collatéral : une envolée, au moins aux USA, de ce qui reste de disponible dans des millésimes mûrs, reconnus comme excellents, et dont les prix sont inférieurs à ces prix primeurs. On me cite des 1990, des 2000, des 2003. Le verre à moitié plein me dira que cela assainit le marché et le verre à moitié vide me dira que cela réduira encore les budgets normalement prévus pour ces 2010 de folie.

A suivre…


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