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Interview Pollux from Rio

Publié le 18 juillet 2011 par Bullesonore

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Nous avons eu un véritable coup de coeur pour ce quatuor parisien Pollux from Rio. Rares sont les groupes qui sont capables de chanter des mélodies pop-rock en français avec autant d’efficacité et de sincérité (On peut penser à certains groupes canadiens tels que Malajube, La Patère Rose ou Karkwa -dans un registre plus rock-).

Véritable groupe de scène avec de belles influences mais sans jamais copier, et c’est un peu l’un des atouts de Pollux from Rio : Avoir trouver leur propre son ! Après leur premier EP Kaleidoscope sorti début 2009, le groupe s’impose comme la relève Française de groupes tels que The Rapture, Klaxons ou encore Bloc Party. Une signature chez Wagram Publishing en 2010, Pollux from Rio ne faiblit pas, au contraire le groupe continue sur sa belle lancée et offre à leurs fans un sublime EP « A La Nage », disponible depuis le 6 juin en digital.

Ces talentueux parisiens nous ont accueilli dans les bureaux de Wagram pour une belle entrevue très chaleureuse :

Interview Pollux from Rio

Pollux from Rio, du rock brut à l’électro rock

Pollux from Rio, vous avez débuté en 2006 avec une formation « basique » Guitare/basse/batterie. On peut définir votre style de l’époque de Rock Brut ! Pourquoi passer à cette formation électro-rock ?

Thomas Oliveau (batteur) : En fait c’est simple : au bout d’un an on a commencé à tourner en rond niveau compo. Le style musical c’était plus ce qu’on écoutait avant et on a eu tout simplement envie de faire autres choses. C’est à-peu-près à ce moment-là qu’on avait intégré Richard (cf. Richard Frances) à la formation. On se connaissait déjà vu que c’est lui qui a fait les artworks de nos premières démos. Il s’est doté ensuite de matos sampler, clavier, etc. et a eu envie de nous rejoindre pour faire un essai.

Forcement avec ces nouveaux instruments, le virage s’est fait automatiquement et on s’est dit que ça allait nous ouvrir beaucoup de perspectives et que c’était intéressant de creuser cette idée.

Donc on peut dire que Richard est l’initiateur de ce virage musical ?

Quention Pestre (chanteur/bassiste) : Faut dire qu’aussi on avait cette idée d’aller plus loin que la formation à trois. D’ailleurs, on avait même commencé à chercher d’autres guitaristes histoire d’évoluer notre musique (sourire).

Et comment s’est faite la rencontre avec Richard ?

Quentin : Au début, on n’avait pas pensé à Richard pour cette évolution, parce que Richard faisait de la batterie avec un groupe assez costaud où ça tabassait pas mal (rires).

Thomas O. : Un groupe plutôt en colère (rires).

Richard Frances rejoint Pollux From Rio en tant que clavier – programmeur – percussionniste en 2007. Amateur de Jazz, de Pop, Richard a déjà des expériences de la scène grâce au groupe de hardcore Germano-Espagnol « The Billboard Doctrine » dont il fut le batteur lorsqu’il vivait à Barcelone.

Quentin : Ensuite on a enregistré deux chansons qu’on n’a jamais sorti (sourire) et c’était un peu cette transition de l’ancienne formation trio vers la nouvelle, et finalement ça nous a plu. Donc on est retourné chez nos copains pour enregistrer plus sérieusement nos chansons et ça a donné Kaleidoscope, notre premier EP sorti en 2009 (Cf. 17 juin 2009).

Kaleidoscope a été enregistré, mixé et masterisé en quelques jours de façon très « artisanale » au Studial, un petit studio monté et géré par deux ingés son proches du groupe.

Et le nom Pollux from Rio, c’était une manière de s’éloigner de tous ces groupes en « The » ? Et ainsi, se démarquer un peu de cette scène musicale ?

Quentin : Franchement, ce n’était pas que de ne pas mettre un « The » mais plutôt avoir un son à nous.

Pollux from Rio, de l’électro-rock en français !

Sur le premier EP « Kaleidoscope », y avait seulement une seule chanson en langue française « O », et sur le tout dernier « A la nage », ben il est complètement chanté en français. Pourquoi ce choix ? Faut dire que c’est assez rare de tomber sur un groupe à l’univers électro-rock et chantant en français .

Quentin : Dans l’écriture, c’est plus motivant de faire des textes en français qu’en anglais (sourire). Pour nous, le plus gros challenge, la chose la plus marrante à faire était de réussir de faire une musique sympa en français, les canadiens le font assez bien non ? On a testé avec la chanson « O », le résultat nous a plu et ça nous a motivé de le refaire sur d’autres chansons. Mais on ne s’était pas dit « Pour cet EP, on va faire que des chansons en français », les deux chansons qui étaient composées et qu’on avait envie d’enregistrer c’était « Animal » et « A la nage ». Mais rassure-toi, sur scène on alterne chant en anglais et en français.

Thomas Mercier (Chanteur/Guitariste) : Quand on écrit un titre en anglais, ça arrive rarement qu’on le retouche après. Alors qu’avec une chanson en français, c’est le contraire. On avait quand même 7 nouveaux titres qu’on aurait pu enregistrer, mais on a préféré pour cet EP les deux chansons en français. C’était celles dont on était le plus fier parce qu’on avait quand même bien galéré sur le texte et sur la musique (sourire).

C’est peut-être une impression, mais en écoutant cet EP, je le trouve moins électro que le précédent. À quoi c’est dû ? La langue ? Ou un retour au rock brut ?

Quentin : Beaucoup de personnes nous l’ont fait remarquer et on se rend compte que c’est vrai, l’EP est vachement moins électro. Déjà, on ne l’a pas produit au même endroit ! Le premier, on l’a produit nous même et ça nous faisait marrer de rajouter des couches de synthé (rires). Avec « A La Nage », on a voulu éclaircir notre son, en évitant de mettre du synthé partout. Mais sur scène, on garde toujours cette touche électro.

Richard Frances (Clavier, synthé, percussion, …) : Ce n’est pas une coïncidence aussi que les titres en anglais soient plus électros. On a tendance de faire des choses électro pour des chansons en anglais, parce qu’on trouve cela plus cohérent.

Thomas M. : Il y a aussi le facteur de la voix. Pour comprendre la voix et pour qu’elle prenne de la place, il est plus judicieux que le chant soit en français. Quand on a enregistré cet EP, Antoine Gaillet (BB Brunes, Mademoiselle K, M83…) nous disait que c’était les instruments qui accompagnaient la voix et non la voix qui accompagne les instruments, surtout quand c’est en français.

Vous livrez sur cet EP, trois remix originaux dont un de Fat Phaze. C’est drôle, sur son dernier EP « Goodbye Horses », il y a un remix de Pollux from Rio. C’était un arrangement entre vous ?

Quentin : Complétement ! Ça nous semblait un peu légitime de mettre des remix sur notre EP et puis ça nous faisait plaisir parce que c’était un peu marrant d’avoir des versions plus dance de nos morceaux. On a discuté avec Olivier de Fat Phaze et il nous a répondu qu’il était chaud pour le remix à condition qu’on fasse un remix de son EP. Finalement, on était tous les deux satisfait du résultat.

Pollux from Rio, un parcours atypique !

Interview Pollux from Rio

Peut-on définir votre parcours comme le parcours d’un combattant ? Vous aviez tout construit tout seul sans être entouré de manager ou de label et structure. 

Je connais très peu de groupes à avoir réussi à tourner dans autant de salles (Showcase, Flèches d’or, Baron, International, Pop in, Bellevilloise, OPA,  Scène Bastille …), à avoir eu des passages en radio (Le Mouv’, radio Néo, …) et à avoir eu quelques petites chroniques dans les Inrocks,  Longueur d’Ondes ou la Blogothèque sans aucun manager, label, ou structure les supportant ! 

Thomas O. : C’est vrai qu’on a tout fait tout seul jusqu’à 2009. Notre premier EP Kaleidoscope était auto-produit. On a eu après des retombées au delà de nos espérances…

Quentin : … On n’avait pas d’espérance du tout (rires) !

Thomas O. : Certes, mais on voulait le faire plus pour décrocher un petit article et qui sait à la rigueur passer à la radio (sourire). C’est allé beaucoup plus loin que cela. On est rentré en playlist sur plusieurs radios (OuiFm, Le Mouv’, Radio Néo, …), y a eu beaucoup d’articles et ça a fait que les gens ont commencé à s’intéresser à nous. Notamment Wagram Publishing, qui était plus intéressé que d’autres (rires). Depuis, ça nous a donné un bon coup d’accélérateur puisqu’on est vraiment encadré par une structure, ce qui à la suite nous a ouvert de nouvelles portes.

Je considère qu’on est arrivé assez loin, tout seul. On peut dire que c’était un parcours du combattant mais plaisant (sourire).

Quentin : On a eu aussi cette chance d’être tomber sur des gens qui étaient super cools avec nous, qui nous ont fait jouer au Showcase, au Baron. Il y a eu aussi des gens bien veillants avec le groupe. Je pense par exemple à la personne qui nous avait aidé pour faire notre première démo, elle nous a offerte deux semaines de studio et on avait quasiment rien payé (sourire).

Ça a dû vous booster un peu de tomber sur des gens qui ont eu un véritable coup de cœur pour Pollux from Rio

Quentin : ça continue encore (sourire). C’est drôle mais je me rappelle qu’avant, à chaque fois qu’on jouait dans un endroit, y avait une ambiance hyper positive. On ne s’est jamais mis la pression en se disant « Putain, faut que ça cartonne », mais on a essayé de dégager quelque chose de relax, à la cool (rires).

Thomas M. : Quand tu envoies aussi ton propre cd, et que tu rappelles les gens, il y a une certaine proximité avec tes contacts. Les gens répondaient, ils s’apercevaient qu’on était décomplexé. Mais y a eu des anecdotes moins sympas (rires)

Par exemple ?

Quentin : Avant, on n’avait pas d’ingé son en concert et donc on se tapait des gens des salles différentes, qui n’avaient en fait rien à foutre, vu qu’ils avaient 4 groupes dans la soirée. Et tu te sens vraiment seul quand tu n’as pas le minimum sur scène. Tu as beau répété et bossé tes compos mais tu arrives sur scène et le son est vachement pourri. Au final, t’es carrément vexé d’avoir fait déplacer les gens parce que tu trouves cela pourri(sourire). En plus les gens ont payé pour venir te voir, et ils ont aussi trouvé cela pourri (rires)…

Thomas M. : (rires) ça fait beaucoup de « pourri » là !

Quentin : (sourire) Donc dès qu’on a eu plus de moyen, la première chose qu’on a faite c’est de faire appel à un ingénieur son. Et on l’a trouvé (sourire). Il s’appelle Maxime, qui est un peu notre ingé son/régisseur, et on l’aime beaucoup !

Donc aujourd’hui, vous êtes encadré par une structure, vous avez un ingé son … mais pas de manager. Là par contre c’est voulu de ne pas en avoir ?

Quentin : Manager c’est quelqu’un qui peut gérer les questions juridiques, les contrats si y en a un, qui gère l’aspect promo et savoir ce qui est bon pour toi, … Et là-dessus, avec ce que disait Thom, on a l’équipe de Wagram Publishing qui fait plus qu’un travail d’éditeur et c’est assez agréable, donc on ne se pose pas trop la question d’avoir un manager ou pas.

Interview Pollux from Rio

Le meilleur reste à venir ?

Pour la suite, qu’est ce qu’il reste à faire ?

Richard : Pas mal de choses (sourire)

Quentin : Ben déjà, on a envie de faire un album parce que c’est un peu « un aboutissement ». Aujourd’hui, les albums sont de plus en plus en perte de vitesse donc finalement c’est assez logique pour des groupes comme nous d’aller plus dans une vision de faire des maxi, pleins de lives et bosser différemment. Mais n’empêche, y a cette envie de faire un album…

C’est en cours de préparation ?

Quentin : On est entrain de bosser dessus d’ailleurs, on a des chansons qu’on joue depuis un moment et qui ne sont sur aucun des EP qu’on a sorti.

Donc logiquement, faudra le défendre plus tard sur scène ?

Quentin : Bien sûr et surtout dans de bonnes conditions. Faire des premières parties, c’est génial mais des fois c’est très chiant !

Elle n’était pas mal votre première partie de Metric à La Cigale

Quentin : Metric c’était génial mais par exemple Noisettes c’était super chiant. Bon le concert était finalement cool mais on n’a pas été bien accueillie.

Thomas O. : On aimerait bien repartir à l’étranger. On était parti faire une tournée en Espagne et en Russie et humainement c’était très enrichissant. (Voir vidéo ci-dessus)

Merci beaucoup pour cette charmante entrevue et à très vite sur scène


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