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Critiques en vrac 47: Bridesmaids – Cold Prey 3 – L’Homme sans Age – Transformers 3

Par Geouf

Bridesmaids

 Critiques en vrac 47: Bridesmaids – Cold Prey 3 – L’Homme sans Age – Transformers 3Résumé : Alors que la vie sentimentale et professionnelle d’Annie (Kristen Wiig) bat sérieusement de l’aile, sa meilleure amie Lillian (Maya Rudolph) lui demande d’être sa demoiselle d’honneur à son mariage. Un honneur qui va bien vite s’avérer être un calvaire pour Annie, surtout qu’elle doit faire face à une rivale de taille en la personne d’Helen (Rose Byrne), qui fait tout pour lui ravir l’amitié de Lillian…

 

Définitivement établi en tant que roi de la comédie US, le producteur, réalisateur et scénariste Judd Apatow n’a plus rien à prouver. Mais comme il n’est pas homme à se reposer sur ses lauriers en recyclant ad nauseam les mêmes ficelles, il s’est lancé avec Bridesmaids dans un nouveau défi : tenter de produire une comédie pouvant toucher principalement un public féminin. Un virage qu’il avait déjà amorcé en 2010 avec l’émouvant Funny People, comédie douce-amère sur la célébrité et le besoin de connexion, mais qu’il pousse encore plus loin ici.

Et qui de mieux pour écrire une comédie sur les femmes que deux scénaristes féminines ? Ce sont donc Kristen Wiig (vue récemment en bigote dans Paul, et qui interprète ici aussi le rôle principal) et Annie Mumolo qui s’y collent, utilisant leurs expériences personnelles comme avait pu le faire Seth Rogen pour Supergrave. Le sujet du film ? La « crise de la trentaine » féminine, lorsque le besoin de se caser se fait impérieux. Et quoi de mieux pour aborder ce sujet que de planter le décor lors de l’organisation d’un mariage? Bridesmaids raconte donc les déboires d’Annie, une jeune femme célibataire, qui a perdu d’un coup son job (elle a ouvert une pâtisserie qui a fait faillite à cause de la récession) et son petit ami, qui vit en coloc avec un Anglais assez bizarre et sa sœur, et qui pour couronner le tout doit organiser le mariage de sa meilleure amie alors qu’elle n’a ni le temps, ni l’argent, ni la motivation pour. Alors qu’on aurait pu craindre au choix une énième comédie romantique à deux balles comme celles dans lesquelles Jennifer Lopez se complait, ou une resucée version filles de Very Bad Trip (comme le laissait croire la bande-annonce), Bridesmaids n’est heureusement rien de tout ça. Car bien évidemment, même s’il change de bord en s’intéressant au « sexe faible », Apatow, qui confie ici la réalisation à Paul Feig (dont c’est le premier film, mais qui a réalisé de nombreux épisodes de The Office et Arrested Development)  ne change pas sa formule habituelle. On retrouve donc dans Bridesmaids tout ce qui fait l’intérêt des productions Apatow : un humour décapant et parfois assez cru (la scène de l’essayage restera anthologique), couplé à un grand souci d’écriture, que ce soit au niveau des personnages ou des thèmes abordés. En clair, Bridesmaids est une comédie avec un cerveau, mais qui n’oublie pas son but premier : faire rire le public. Le film se révèle même parfois assez mélancolique, comme pouvait l’être Funny People, ce qui démontre une fois de plus le génie d’Apatow (on parle tout de même ici d’une comédie dont l’héroïne est au bord de la dépression).

Le film est porté par une troupe d’actrices formidables, à commencer par l’épatante Kristen Wiig, qui a l’occasion avec le personnage d’Annie d’incarner une femme à la fois forte (c’est une auto entrepreneuse) et irrémédiablement romantique et sensible (voir la très belle scène du cupcake), ouverte et égoïste, hilarante et agaçante. Un personnage aux multiples facettes, qui sonne vrai et dans lequel de nombreuses spectatrices se reconnaîtront certainement. Face à elle, la délicieuse Rose Byrne continue d’éblouir par son talent caméléon. Après avoir incarné la courageuse Moira McTaggert dans le dernier X-Men, c’est un rôle totalement différent auquel elle s’attelle ici : celui de la petite fille riche qui pense pouvoir tout acheter, y compris l’amitié, avec son argent. Un rôle un peu ingrat de prime abord (après tout c’est la garce du film, que tout le monde doit détester), mais comme souvent chez Apatow, les apparences sont trompeuses, et son personnage sera l’occasion d’une jolie réflexion sur le besoin irrépressible d’amitié de l’être humain. Et pour compléter le trio de tête, impossible de ne pas citer l’excellente Melissa McCarthy, qui elle aussi se sort parfaitement d’un rôle a priori très stéréotypé (la « grosse rigolote ») en apportant une certaine profondeur à son personnage.

Bref, une fois de plus cette nouvelle production Apatow est un vrai bonheur de comédie, qui prouve que le génial producteur a encore de nombreuses cordes à son arc.

Note : 8/10

USA, 2011
Réalisation : Paul Feig
Scénario : Kristen Wiig, Annie Mumolo
Avec : Kristen Wiig, Rose Byrne, Melissa McCarthy, Maya Rudolph, Matt Lucas, Chris O’Dowd

Cold Prey 3 : Le Commencement (Fritt Vilt 3)

Critiques en vrac 47: Bridesmaids – Cold Prey 3 – L’Homme sans Age – Transformers 3
Résumé : Dans les années 70 en Norvège, un gamin défiguré par une tâche de vin et martyrisé par son père finit par se venger en assassinant ses parents. Les corps ne seront jamais retrouvés, et tout le monde présumera l’enfant mort aussi. Douze ans plus tard, une bande d’amis partis faire de la randonnée en forêt se retrouvent nez à nez avec un implacable tueur…

 

Le premier Cold Prey avait fait sensation lors de sa sortie, grâce à la maîtrise de son réalisateur et au soin apporté à ce slasher nordique certes classique mais bien fichu. Un an plus tard sortait sa suite directe, qui reprenait les grandes lignes du Halloween 2 de Rick Rosenthal (l’unique survivante du massacre du premier film se retrouvait traquée dans un hôpital). Cold Prey 3, préquelle racontant les origines du fameux tueur à la tache de vin, tente lui aussi de se démarquer de ses deux prédécesseurs en lorgnant plutôt du côté du survival forestier. Un souci de renouveau louable mais pas forcément réussi dans les faits, tant le film sent le déjà vu. Le réalisateur Mikkel Braenne Sandemose et ses deux scénaristes mangent en effet un peu à tous les râteliers, reprenant notamment des pans entiers de Détour Mortel, et même une des scènes mythiques de Massacre à la Tronçonneuse.  Les personnages sont très classiques et on peine à s’attacher à eux, contrairement au premier opus qui se démarquait du slasher lambda justement par son souci de caractérisation. Plus embêtant encore, certains personnages ont des comportements totalement aberrants qui font se demander s’ils ont un cerveau entier. La palme à ce niveau revient sans conteste à la blonde qui, partie chercher de l’aide, décide de s’allonger au milieu de la route pour piquer un somme (!). Niveau scénario, on n’en apprend pas forcément plus sur le passé et les motivations du tueur, ce qui au final n’est pas forcément un mal car on évite ainsi de lui ôter son aura menaçante. Là où Cold Prey 3 se rattrape tout de même, c’est au niveau des magnifiques décors naturels norvégiens, et des meurtres assez sanglants (bien que très classiques).

Bref, sans être totalement honteux, Cold Prey 3 est une suite assez molle et largement dispensable, qui fait un peu pâle figure à côté de ses deux prédécesseurs…

Note : 5/10

 

Norvège, 2010
Réalisation : Mikkel Braenne Sandemose
Scénario : Lars Gudmestad, Peter Fuglerud
Avec : Ida Marie Bakkerud, Kim S. Falck-Jørgensen, Pål Stokka, Julie Rusti, Arthur Berning

L’Homme sans Age (Youth without Youth)

Critiques en vrac 47: Bridesmaids – Cold Prey 3 – L’Homme sans Age – Transformers 3
Résumé: 1938. Le professeur Dominic Matei (Tim Roth) est frappé par la foudre. Défiant tous les pronostics, il survit non seulement à cet accident, mais en plus il est rajeuni d’une trentaine d’années, et se découvre petit à petit une intelligence supérieure. Poursuivi par les Nazis qui voient en lui la possibilité de créer une race de surhommes, et par les Américains qui aimeraient le voir rejoindre leur camp, il voit de son côté dans cette mutation l’opportunité d’achever l’œuvre de sa vie : comprendre les origines du langage…

 

Après une absence de dix longues années (son précédent film, L’Idéaliste, datait de 1997), Francis Ford Coppola a fini par revenir sur les écrans avec L’Homme sans Age, un film singulier qui ne manquera pas de déstabiliser plus d’un spectateur. Extrêmement mal vendu lors de sa sortie (il était présenté comme un thriller) L’Homme sans Age est plutôt une réflexion très intime sur le passage du temps et les regrets que l’on peut avoir. Doté d’une consonance très orientale et imprégné de culture roumaine, le film s’interroge sur l’obsession humaine de laisser une trace, sur la répétition des erreurs du passé, l’amour éternel et la réincarnation. Les thèmes brassés sont nombreux, peut-être trop, à tel point qu’il se dégage parfois une sensation de trop plein, ainsi que de froideur du récit, souvent plus intellectuel qu’émotionnel. Certaines idées sont ainsi à peine effleurées et laissent sur sa faim le spectateur (les pouvoirs de Matei), et les nombreux personnages vont et viennent sans que l’on n’ait le temps de s’attacher à eux. De même, on a l’impression que Coppola a condensé deux films en un, tant celui-ci possède une cassure nette, la première moitié étant consacrée à la fuite de Matei qui tente d’échapper aux divers gouvernements voulant s’approprier ses pouvoirs (intrigue totalement éludée ensuite) et la seconde à son histoire d’amour tragique avec une jeune femme elle aussi frappée par la foudre et dotée du pouvoir de remonter le temps mentalement, jusqu’aux origines du langage. C’est cette seconde partie qui est la plus réussie, Coppola réussissant enfin à impliquer émotionnellement le spectateur (le fait de revivre ses vies antérieures à comme conséquence néfaste de faire subir à la jeune femme un vieillissement accéléré). Tim Roth, dans le rôle difficile de Dominic Matei, fait montre d’un talent rare, arrivant parfaitement à retranscrire à l’écran l’obsession du personnage ainsi que son détachement du monde.

L’Homme sans Age rebutera certainement plus d’un spectateur, mais il s’agit d’une tentative intéressante (pas toujours réussie mais néanmoins audacieuse) de proposer une œuvre différente, au rythme lent et au thématiques originales. Il lui manquerait juste un peu plus de souffle émotionnel pour en faire une œuvre marquante. A découvrir, ne serait-ce que pour constater l’évolution de Coppola.

Note : 6/10

USA, France, Roumanie, 2007
Réalisation : Francis Ford Coppola
Scénario : Francis Ford Coppola
Avec : Tim Roth, Alexandra Maria Lara, Bruno Ganz

Transformers 3 : La Face cachée de la Lune (Transformers : Dark of the Moon)

Critiques en vrac 47: Bridesmaids – Cold Prey 3 – L’Homme sans Age – Transformers 3
Résumé : Lors de la guerre entre les Autobots et les Decepticon, un vaisseau constituant l’ultime espoir de victoire des Autobots a été perdu. Celui-ci s’est écrasé sur la lune, et a été découvert par les Américains, qui gardèrent le secret pendant des décennies. Mais Megatron est bien décidé à mettre la main sur ce vaisseau et son précieux contenu, qui lui permettrait de remporter la guerre et d’asservir l’humanité une fois pour toute…

 

Avec ce nouveau Transformers, Michael Bay vient mettre un point final à la saga qu’il a initié il y a 4 ans. Produit avec un chouia moins de hâte que le second épisode, cet ultime opus (du moins pour le réalisateur, le studio étant bien décidé à continuer la franchise) se devait de remonter le niveau, après un deuxième film quasi unanimement conspué (alors que malgré ses défauts, il parvenait à livrer le spectacle bourrin que tout le monde attendait). Au final le défi n’est relevé qu’à moitié. Le gros défaut de ce troisième opus est une fois de plus son scénario qui traîne en longueur.  Après une excellente introduction qui détourne de façon astucieuse les thèses conspirationistes entourant les premiers pas de l’Homme sur la lune, le soufflé retombe assez rapidement. Malgré quelques scènes d’action impressionnantes (la première apparition de Shockwave à Tchernobyl) Bay et son scénariste Ehren Kruger (entre autres à l’origine du désastreux Scream 3) préfèrent en effet s’appesantir sur des saynètes comiques assez lourdes mettant en scène un John Malkovich en roue libre (chose qu’il semble faire beaucoup ces derniers temps) et un Ken Jeong égal à lui-même (il nous refait le Chow hystérique de Very bad Trip). Au milieu, Shia LaBeouf est lui-même assez agaçant, coincé dans un personnage hystérique et un peu antipathique. Bref, même si le temps passe assez vite, il faut avouer que cette première moitié est assez difficile à digérer, d’autant que les Transformers sont finalement assez peu présents à l’écran.

Mais heureusement, à la moitié du film, Michael Bay semble se réveiller lorsque les Decepticons réussissent à mettre leur plan à exécution, et prennent la ville de Chicago en otage. A partir de ce moment, Bay offre enfin au spectateur ce que celui-ci est venu voir : un spectacle total d’action non-stop. C’est bien simple, cela faisait longtemps que l’on n’avait pas vu sur un écran de ciné un spectacle aussi généreux en action. Pour son baroud d’honneur, Michael Bay a vu les choses en grand et c’est un immense plaisir de voir les robots géants se mettre sur la gueule en détruisant la moitié de la ville, d’apprécier des scènes d’action haletantes et originales (la scène dans la tour), tout en tremblant pour les protagonistes. Encore plus surprenant (et appréciable), Bay a adapté sa mise en scène pour l’utilisation de la 3D, qui s’avère ici vraiment convaincante et lisible, contrairement à ce qu’on aurait pu craindre. Bref, malgré une première moitié mitigée, Transformers 3 se rattrape largement dans sa seconde partie et arrive sans peine à surpasser le second opus et à laisser le spectateur pantelant mais comblé à la fin de la projection…

Note : 7.5/10

 

USA, 2011
Réalisation : Michael Bay
Scénario : Ehren Kruger
Avec : Shia LaBeouf, Josh Duhamel, John Turturro, Tyrese Gibson, Rosie Huntington-Whiteley, Patrick Dempsey, Frances McDormand, John Malkovich, Ken Jeong, Kevin Dunn

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