Magazine Cinéma

Avant l’aube – critique

Par Tedsifflera3fois

A vouloir appuyer son discours social par une symbolique omniprésente, Avant l’aube oublie de bien développer son intrigue. Le thriller est mou, a bien du mal à avancer et déçoit beaucoup. Avec un tel point de départ, Raphaël Jacoulot aurait pu nous emmener très loin. Au lieu de ça, il déroule sans se fouler une enquête sans surprise et sans coup d’éclat.

Synopsis : Frédéric, un jeune en réinsertion, travaille dans un grand hôtel à la montagne. Un client disparaît. Frédéric suspecte la famille qui l’emploie mais choisit de protéger son patron…

Avant l'aube - critique
Ce qui est regrettable dans Avant l’aube, c’est que le thriller n’est finalement qu’un prétexte à un discours sur la lutte des classes qui n’est pas sans rappeler celui d’un petit film italien sorti quelques semaines auparavant, La Bella Gente.

Deux univers, celui des bourgeois du haut de la montagne et celui des prolétaires de la vallée. Et l’espoir, pour un jeune qui a tout contre lui, de monter l’échelle sociale, de trouver une famille tutélaire, un père spirituel. L’espoir, qui sait, de s’en sortir. La mise en scène est un peu artificielle, aussi bien dans le déroulement de l’intrigue, pas toujours crédible, que dans son ton auteurisant, à grands renforts de regards silencieux et de gestes qui disent tout.

La complexité des rapports humains, l’interpénétration douloureuse et finalement impossible des milieux sociaux, la part de manipulation et celle, réelle, de sincérité, dans les rapports entre Jean-Pierre Bacri, fidèle à lui-même, et Vincent Rottiers, dont le talent était mieux mis en valeur dans A l’origine, sont plutôt bien senties. L’atmosphère de mystère, voire de danger qui guette, plane partout sur le film mais le plombe un peu : le noeud de l’intrigue policière n’est pas à la hauteur de toute cette tension.

Au final, on est fatalement déçus, même si la résolution de l’histoire est habile : le générique final feint de laisser l’affaire en suspens alors que quelques mots ont averti le spectateur que l’enquête ira jusqu’au bout. Cette bonne idée scénaristique fait plaisir : on laisse au spectateur le soin d’imaginer la suite alors que tout a été dit. Du point de vue du crime, c’est malheureusement la seule idée un peu forte du scénario. Dommage pour un thriller.

Note : 3/10

Avant l’aube
Un film de Raphaël Jacoulot avec Jean-Pierre Bacri, Vincent Rottiers, Ludmila Mikaël et Sylvie Testud
Thriller – France – 1h44 – Sorti le 2 mars 2011


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Tedsifflera3fois 2088 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines