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Chuck Schuldiner : sérieux et exotisme

Par Moimateo
Chuck Schuldiner : sérieux et exotisme

Human : un ovni dans le paysage musicale.

Bon fini de jouer, on passe aux choses sérieuses !!!!

Je débuterais volontiers cette mini chronique de Human en usant de l’image suivante « un collier de perles sur lequel Chuck a enfilé ses plus beaux apparats »… mais voilà ; on ne parle pas de l’énième retour du toujours très fringuant sextagénaire Herbert Leonard, mais de Death ! Alors je me limiterais à « Venez avec moi sombrer dans l’excellence » (wow va vraiment falloir que je me creuse les méninges pour trouver une phrase d’accroche digne de ce nom pour parler de Symbolic !).

Vous l’aurez rapidement compris, selon moi cet album est une démonstration sans fioriture, un recueil de tubes métal. Rien à jeter, que du très très bon !

Mais approfondissons un peu.

En 1991, alors que les cadors de la scène métal (Metallica, Testament, Forbidden …) se dirigent progressivement vers une musique un peu moins technique et moins rapide pour des riffs un peu plus basiques mais rentre dedans, Death poursuit sur sa lancée et repousse encore un peu plus les barrières de son métal aux accents progressifs emprunts de virtuosité de technique et d’originalité.

Après le déjà Énorme Spiritual Healing, Chuck opère un turn over complet de son Line up. Dès lors, avec le départ de James Murphy, on aurait pu craindre une logique perte de virtuosité et de technique…

…Quenénie ! Et l’ouverture de l’album, Flattening Of Emotions le démontre assez clairement.

Cet album marque une nouvelle étape dans l’œuvre de Death et dans le death métal plus généralement. En témoigne la qualité d’un son à la hauteur des rythmiques les plus tranchantes du combos (Together As One), mais qui sait aussi rendre hommage à la virtuosité et à la finesse de mets fumants aux couleurs jazzy comme Secret Face et Lack Of Comprehension voire l’instrumental planant : Cosmic Sea… des chefs d’œuvres de 4m30 en moyenne (plus court que sur Spiritual Healing) se succèdent de la première à la dernière piste de cet album extrêmement riche et complexe, quasi expérimental.

Véritable travail d’orfèvre, Human est d’une précision millimétrée et pour cause les ouvriers qui se cachent derrières se nomment notamment Sean Reinert et Steve Digiorgio (oui oui c’est bien le gars qui joue de la basse fretless dans des groupes de techno death…)

On a déjà clairement établi qu’écouter du Death c’est un peu comme un bon film à suspens, en gros on sait que l’on peut sursauter de son fauteuil à tout moment, surpris par un plan totalement improbable, ou un changement de tempo et autres virages à 180° de la musique…

… Et bien sur ce dernier opus de Death, c’est encore plus vrai, à ceci prêt que pour ce nouvel effort Chuck a décidé de nous en mettre plein la vue, il a sorti l’artillerie lourde, les plus belles armoiries Schuldiner.

À l’inverse d’un groupe comme Metallica (je sens que je vais me faire pas mal d’ennemis) qui a bâti sa carrière sur de très bons morceaux mais majoritairement construits autours de rythmiques assez standards et pas vraiment personnelles (Master of Puppets, Creeping death, Enter sandman et autres For whom the bell tolls …), Human est exclusivement composé de riffs marqués du sceau de Death. Fluides, limpides, efficaces et techniques ses plans qui ont encore gagné en virtuosité permettent de créer un univers à part, chaque chanson propose un voyage vers des contrées différentes (See Through Dreams vs Vacant Planets vs Cosmic sea …)

Les nombreux soli ne sont certes pas aussi prenant que ceux de James Murphy mais n’ont pour autant pas à en faire rougir les interprètes, ne serait ce que pour leur efficacité à l’image de la globalité de l’album.

Dans la droite lignée de Spiritual, les textes sont plus concrets et abordent des sujets sérieux et complexes.

Une fois n’est pas coutume, on est à des années lumières de l’album qui le précède, Spiritual Healing.

Pour conclure cet album d’une justesse chirurgicale qui mériterait sa place au panthéon de la musique et autre hall of fame … pourrait satisfaire tous musiciens et autres mélomanes amateurs de musiques progressives et techniques n’ayant pas peur de s’encanailler !



La 5e merveille du monde (de Death), entre paroxisme et magie musicale.

Individual Thought Patterns est à Human ce qu’est Leprosy à Scream Bloody Gore. À savoir une suite améliorée, développée, enrichie et des plus inspirée…

Tous les éléments qui faisaient la richesse de son prédécesseur sont présents et optimisés sur ce 5e album du gang de Chuck.

Un peu moins rentre-dedans que Human, Individual est un album à la fois plus délicat, plus fin mais aussi plus fou, impressionnant de créativité… un voyage dont on ne revient pas indemne.

Joyaux de trouvailles mélodiques, de puissance, de richesse et d’ingéniosité, rien ne vous sera épargné sur cette 5e galette qui creuse un peu plus le fossé entre Death et la concurrence, et propulse Chuck dans le club très fermé des génies de la musique au même titre qu’un Beethoven !

« Individual Thought Patterns est de ces albums qui parlent directement aux émotions de l’auditeur, qui jouent avec son imaginaire et sont autant couleurs et sensations que sons. » (coreandco.fr)

Je pense que tout est dit.

Comme à son habitude notre usine à riffs préférée connaît un changement de Line up dont les seuls rescapés sont Chuck (normal) et Steve di Giorgio et sa basse fretless bien plus présente que sur Human (The Philosopher, Jealousy …), Andy Larocque et le grandissime, le génialissime « Gene Hoglan » viennent compléter leur rang.

L’inspiration a atteint son paroxisme. Il est délicat d’en parler sans paraphraser ce qui a déjà été dit pour l’album Human, alors je me bornerais à ceci :

« Si Leprosy avait laché des fauves qui montraient déjà les dents sur Scream, Individual ouvre grand la cage de la folie créative de Chuck, laissée entre ouverte sur Human ».

Il est tout de même à noter que l’excellence et le niveau technique des membres de cette formation du millésime 1993 est un des piliers de cette corne d’abondance de plans majestueux et impressionnants.

En effet, les passages fretless, le jeu de Gene « the atomic clock » Hoglan ainsi que quelques très légères touches de synthé sont fondamentales à l’impact et à la qualité des différentes ambiances présentes sur l’album tout comme à la coloration des morceaux qui le composent.

D’autre part le son de l’album est peut-être un peu moins percutant que sur Human, mais il sied complètement aux nouvelles facettes exprimées et en particulier ses petits chorus qui vous transportent …
Enfin on notera un petit clin d’oeil aux sonorités grasses, carrées, agrémentées de tapping made in Spiritual healing à la sauce Individual sur le titre The Philosopher.

Individual Thought Patterns est à mes yeux, heu pardon à mes oreilles, un album tout en nuances, délicatesse, technique, et progression voire exotique, novateur et intriguant et devant une telle inspiration je crie au génie !



Nuances, techniques, la musique de Death évolue plutôt bien alors. On se retrouve une dernière fois en présence du Blitz demain pour les 2 derniers chez d’œuvres de Chuck

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