Boletus luridus n'est pas un bolet bon teint. Blafard, plutôt, oui, un peu. C'est d'ailleurs son nom français, en raison d'un chapeau parfois un peu livide. C'est un champignon qui n'a pas bonne réputation. Il bleuit quand on le coupe, un peu pareil que le vin blanc quand on le mélange à du vin rouge, sauf que dans ce cas-là, il aurait plutôt tendance à rosir, même que les technocrates de Bruxelles en sont restés un peu bleus à ce sujet, l'année dernière. Boletus luridus a ceci de bon qu'il n'est pas censé conduire tout droit aux Urgences du CHU de Bordeaux l'Aquitain bon teint, cueilleur de champignons du dimanche en période mycologique faste, estivale, chaude et humide. Oui, ce beau bolet possède un signe distinctif caractéristique qui fait qu'il est impossible de le confondre avec une tarentule, un serpent venimeux, un verre d'arsenic ou un éléphant rose. Ce sacré bolet blafard est un coquet qui surligne ses sourcils d'un petit trait rouge. Là, oui, là, juste sous le chapeau. La beauté cachée des bolets se voit sans délais. Après cuisson prolongée, le bolet blafard retrouve un beau teint de jeune fille ictérique. Il se laisse volontiers accompagner d'un verre de PouRpre, de Maxime François Laurent, le fiston qui n'a de Grame que le nom. Son Côtes du Rhône 2009 possède un signe distinctif, outre sa raie et son R au milieu, chose qui le rend impossible à confondre avec qui que ce soit. Il laisse une jolie petite trace pourpre au fond du verre quand on a tout bu...
P.S.: si d'ici dimanche midi, personne ne m'a vu connecté sur Facebook, faites le 15!
P.S.2: en prime et sans délai, un deuxième petit bonus:
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