Cela fait quelques temps que je ne vous ai pas proposé une "histoire de toune". Comme j'avais un peu de temps le week-end dernier et que j'étais peu inspiré, je me suis dit que j'allais m'intéresser à une belle chanson d'amour... Ain't no Sunshine !
Pourquoi j'ai choisi cette chanson ? Tout simplement car je l'ai entendu à la radio voilà quelques jours et je me suis dit : "Voici un morceau magnifique, qui mérite un petit article". Et puis, je dois être d'humeur sentimentale en ce moment...
Enfin, elle a était écrite et composée par Bill Withers en 1971 ; elle a donc exactement le même âge que moi. Voici donc une belle chanson de 40 ans, qui n'a pas pris une ride :
William Harrison Withers, Jr., de son nom complet, travaillait comme ouvrier dans une usine qui fabriquait des sièges de toilettes pour les Boeing (ça ne s'invente pas...) quand il a sorti son premier album, Just As I Am, sur lequel figure Ain't no Sunshine. Il garda son job pendant quelques temps, convaincu que le show business était imprévisible et qu'il n'était qu'un novice comparé à d'autres artistes noirs.
Il enregistrera huit autres album jusqu'en 1983 et composera quelques grands succès, comme l'excellent Lean on me ou encore Use Me, Lovely Day, ou encore le superbe Just the Two of Us, né d'une collaboration avec le saxophoniste Grover Washington (photo ci-contre).
Je ne résiste d'ailleurs pas à la tentation de vous le proposer :
Pour en revenir à Ain't no Sunshine, c'est un film de Black Edwards, Le Jour du vin et des roses, sorti en 1962, qui aurait inspiré Withers pour l'écriture de la chanson. C'est en fait l'histoire du couple d'alcooliques formé par les deux personnages principaux (interprétés par Jack Lemmon et Lee Remick) qui lui a donné l'idée du morceau.
Avant de poursuivre sur l'histoire d'Ain't no Sunshine, voici un première reprise, une des plus connues, de cette chanson. Elle date de 1972 et figure sur le premier album solo de Michael Jackson, Got to be there. Le titre fut commercialisé dans des pays où la version originale n'était pas sortie, comme l'Angleterre.
Ain't no Sunshine a été enregistrée avec Donald "Duck" Dunn à la basse et Al Jackson Jr. à la batterie, Withers étant au chant et à la guitare. Dans le troisième couplet, ce dernier voulait enrichir les paroles, mais les autres musiciens lui ont conseillé de les laisser telles quelles. Et cela a donné la fameuse répétition des "I know", 26 en tout.
Au départ, la chanson était sur la face B d'un autre titre de l'album, Harlem. Mais les Disc-jockeys américain la passaient plus souvent que la face A et c'est ainsi qu'elles est devenue le succès que l'on connait. Succès tellement énorme que la toune a été reprises par plus de 150 artistes différents depuis.
Il a d'ailleurs été très difficile pour moi de faire un choix. J'ai donc essayé de sélectionner quelques versions assez différentes de l'original ou un peu décalées. Pour commencer, je vous propose celle de Sting, datant de 1989 :
La suivante, je l'ai trouvée sur l'excellent blog de mon webfriend Juthova, La reprise musicale, qui a rédigé un billet sur Ain't no Sunshine en novembre 2009. Il s'agit d'un duo assez étonnant entre Joe Dassin et Nanette Workman, une artiste que j'ai eu l'occasion de voir au FestiVoix 2009 comme invitée de Steve Hill.
Cette interprétation a été faite dans le cadre de l'émission de Maritie et Gilbert Carpentier "Top à Joe Dassin" du 16 decembre 1972 :
Dans la catégorie "duo", j'aime aussi cette version entre Tracy Chapman et le fameux bluesman Buddy Guy. Elle figure sur l'album de ce dernier, Bring 'Em In, sorti en 2005.
Poursuivons avec un version reggae plutôt sympa qui est l’œuvre de mon artiste jamaïcain préféré, l'excellent Horace Andy, l'un des plus fidèles solistes d'un groupe que j'adore, Massive Attack.
J'aime beaucoup également cette reprise de Neil Diamond, avec un formation vocale.
Sans doute moins qualitative, mais beaucoup plus pétulante, à l'image de son interprète, voici la version de mon crooner gallois favori, l'incomparable Tom Jones :
Après un crooner, une crooneuse (ça me rappelle un des articles...), un superbe reprise jazzy de la belle et talentueuse Melody Gardot :
Je ne pouvais décemment pas écarter de cette sélection mon coverman favori, Jose Feliciano. J'ai consacré, en mars dernier, un article à cet artiste américain d'origine porto-ricaine et à ses fameuses reprises latinos, dont Ain't no Sunshine est un des meilleures. Elle date également de 1972 et conclura cet article.