-Photographie du second impact sur les twin-towers-Il y a dix ans, le premier grand évènement du XXIème siècle se déroulait sous nos yeux, sur nos écrans, dans le monde entier. Il s’agit des attentats du 11 septembre 2001, qui ont touché les États-Unis d’Amérique en plusieurs points : le World Trade Center à New York et le Pentagone à Washington. Ces évènements ont eu un retentissement mondial et ont littéralement marqué la géopolitique et la diplomatie internationale, en poussant les États-Unis à désigner un axe du mal qu’ils s’évertuent depuis à combattre pour lutter contre le terrorisme et Al Qaïda. Aussi est-ce une des principales motivations et causes de la politique extérieure américaine depuis dix ans. Il nous faut décrypter cet évènement majeur du début de siècle : son contexte, ses conséquences internationales, sa résonance encore dix ans après et son interprétation pour le moins controversée. Revenons sur cette décennie marquée par le 11 septembre.
Contexte des évènements : Bush, président nouvellement éluLes attentats du 11 septembre surviennent alors que George W. Bush entame son premier mandat en tant que Président des États-Unis d’Amérique. Il avait gagné des élections serrées contre Al Gore et la cour suprême a tardé à confirmer son élection. George W. Bush a réussi à se faire élire en jouant la carte de conservatisme compassionnel proche de l’Amérique profonde, faisant oublier qu’il fait partie d’une famille de « Country Club » du nord-est. Son conseiller en communication, Karl Rove, a été le grand artisan de cette campagne qui permit à George Bush d’accéder à la Maison Blanche, sans avoir réellement usé d’un discours néoconservateur, les tenants de ce dernier ayant soutenu John Mac Cain à la convention Républicaine. Face à lui, Al Gore, démocrate, tente de succéder à Bill Clinton, perçu comme un président ayant un bon bilan malgré des difficultés notamment à cause de l’affaire Lewinski. Les résultats des élections furent très serrés et contestés des deux côtés. En effet, George W. Bush obtient au total moins de suffrages que son adversaire mais obtient plus de grands électeurs, ce qui lui assure une courte victoire, confirmée uniquement le 12 décembre par la cour suprême (5 voix contre 4 seulement). A peine élu, le fils de l’ancien président George Herbet Bush s’entoure de personnalités de différents courants du parti républicain, notamment les néo conservateurs (se ralliant tout de même à lui) et les réalistes pour une realpolitik en matière de diplomatie (dans la lignée de son père). Le début du mandat n’est pas particulièrement marqué par une lutte contre l’insécurité ou contre le terrorisme international. Mais les attentats du 11 septembre viennent assez tôt dans le mandat présidentiel pour en bouleverser son déroulement.
Les attentats du 11 septembre 2001 Les attentats ont été menés par 19 terroristes au total faisant partie d’Al Qaïda ou de ses organisations connexes. Ces pirates des airs, très qualifiés se sont répartis dans quatre vols afin de les détourner de leur objectif et pour les utiliser comme de gigantesques bombes. Ils détournèrent alors les vols AA11, UA 175, AA 77 et UA 93 pour toucher les Twin-Towers du World Trade Center, le Pentagone et Washington D.C. Les trois premiers ont atteint leur cible, ce que n’a pas réussi le dernier, dans lequel les passagers se seraient révoltés contre les terroristes. Ce vol s’écrasa alors au sud-est de Pittsburg à 10h03. Le vol AA 11 a percuté le premier la tour nord du World Trade Center sur sa façade nord, entre les 93 et 99èmes étages à 8h46. Le vol UA 175 a percuté la tour sud sur sa façade sud-ouest à 9h03 entre les 77 et 85èmes étages. Très endommagées à cause des incendies provoqués par l’explosion du kerosen contenu par les avions (environ 35 000 litres par avion), les tours se sont effondrées sur elles-mêmes après 56 minutes pour la tour sud et 102 minutes pour la tour nord. Le Pentagone a quant à lui été touché par le vol AA 77 à 9h38 en son aile occidentale.Le bilan chiffré des victimes est impressionnant et marque à lui seul l’importance de l’évènement qui vient de se dérouler en quelques heures aux États-Unis : 2 976 victimes et les 19 terroristes sont décédés. Environ 6 000 personnes ont été blessées. De même des milliers de secouristes ont contracté des maladies suite à l’inhalation de poussières toxiques. L’importance de ces attentats explique pourquoi ceux-ci constituent un évènement historique (et non un simple fait). Néanmoins, la lecture de ceux-ci peut être variable et entraîner des polémiques.
Les suites du 11 septembre : les États-Unis Gendarme du Monde Assez rapidement après les faits, Al Qaïda revendique à plusieurs reprises l’organisation de ces attentats. Aussi la responsabilité de l’organisation fut-elle prouvée par le FBI, dont Robert Mueller est à la tête. Toutefois, certains du Bureau comme Rex Tomb affirment qu’il n’y a pas de preuve concernant la culpabilité directe de Ben Laden. Des réactions de soutien et d’indignation se font entendre très rapidement dans le monde entier : Chine, Russie, Japon, Mexique, France,… Dès le lendemain, le conseil de sécurité de l’ONU condamne les attentats. L’Irak a toutefois affirmé que les Etats-Unis avaient « récolté les fruits de leurs crimes contre l’humanité ». En réaction, de nombreux pays renforcèrent leurs mesures de sécurité, en France notamment grâce au plan vigipirate. Aux États-Unis, des changements ont lieu dans la politique intérieure comme extérieure. Une vague de patriotisme se répand et motive une guerre contre le terrorisme international. Le mandat de George W. Bush prend une nouvelle teneur dès octobre 2001 avec la signature du USA Patriot Act (qui signifie « Uniting and Strengthening America by Providing Appropriate Tools Required to Intercept and Obstruct Terrorism Act ») dans un contexte d’union sacrée entre démocrates (avec le soutien des Clinton entre autres) et républicains. Dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, les prérogatives du FBI sur la surveillance des activités politiques et religieuses augmentent et sa marge de manœuvre quant à ses investigations croît considérablement. Le vote du Homeland Security Act en novembre 2002 précède de peu la création d’un département de la sécurité du territoire. Plus tard, en 2006, la Military Commission Act est votée et définit les « combattants illégaux », qui peuvent ainsi être détenus indéfiniment sans acte d’accusation et être torturés psychologiquement comme physiquement. Concernant la politique étrangère, les États-Unis intensifient leur statut d’hyperpuissance, en réaction à la menace contre cette suprématie. La lutte contre le terrorisme à l’échelle mondiale se caractérise par la préparation d’une offensive contre l’Afghanistan, considéré comme la principale base d’Al Qaïda et également vu comme un des « États voyous » constituant « l’Axe du mal » (avec l’Iran, l’Irak et la Corée du Nord). Le but est alors de renverser le gouvernement taliban et de s’emparer de Ben Laden. Dès les mois de Novembre et Décembre, le gouvernement taliban est chassé du pouvoir avec l’appui des troupes des forces du nord, conduites par Massoud. Dans la même logique les États-Unis souhaitent lancer une attaque contre l’Irak. Celle-ci était déjà prônée par les néoconservateurs dès 1998 sous Bill Clinton, sous prétexte de non-respect de la démocratie et des droits de l’Homme de la part de Saddam Hussein, que ceux-ci veulent renverser. Aussi l’Irak constitue-t-il une cible plus commode que la Corée du Nord ou l’Iran pour les États-Unis. La situation géopolitique ne permet pas toutefois de refaire comme en 1990-91, lorsque les Etats-Unis avaient envahit l’Irak pour défendre le Koweït et avaient reçu un mandat de l’ONU. Le prétexte est trouvé : il est litigieux et s’éloigne assez du terrorisme même s’il concerne la sécurité. En effet les États-Unis par leur secrétaire d’État Colin Powell (qui a subit des pressions) dénoncent la présence d’armes de destruction massive en Irak. Une attaque est lancée le 20 mars malgré les protestations de la France, de l’Allemagne et de la Russie. La victoire fut dans un premier temps facile pour les États-Unis qui prirent Bagdad le 9 avril 2003. De ce fait l’armée Irakienne est démantelée tout comme l’État et le parti Baas qui dirigeait le pays. Mais le multipartisme est difficile à mettre en œuvre et le contrôle de tout le pays est lent (d’autant que les Kurdes et les Shiites n’acceptent plus la présence étrangère). Les États-Unis face à ces difficultés sont tiraillés entre ceux qui veulent faire des économies et ceux qui veulent en finir avec cette guerre en insistant sur les moyens à mobiliser. L’arrestation, le procès ainsi que l’exécution du dictateur Saddam Hussein ont lieu à la fin de l’année 2006. Cependant la question des armes de destruction massive est loin d’être éludée et semble surtout avoir servi de faux prétexte. Les attentats du 11 septembre ont donc permis à court terme de donner une teneur et un sens au mandat de George W. Bush, qui se démarqua clairement de son père en terme de politique étrangère (George Herbet Bush étant plutôt de la tendance réaliste). Aussi ont-ils permis aux néoconservateurs de revenir sur le devant de la scène et d’achever leur « mutation idéologique » (entamée dans les années 1990) les faisant passer d’anticommunistes à antiterroristes et anti islamistes se battant pour que la démocratie libérale s’exporte à travers le monde. Cela lui a permis la réélection de 2004 contre John Kerry. Mais son second mandat fut moins intense en ce qui concerne la lutte contre le terrorisme. La guerre en Irak fut d’ailleurs de plus en plus critiquée dans un contexte de crise économique mondial dû aux «subprimes ». A plus long terme ces évènements entérinent une évolution géopolitique majeure : aux États-Unis semblent plus s’opposer les pays du Moyen Orient que les pays de l’Est. Cette dynamique géopolitique a été confirmée par le 11 septembre. Ils marquent également les esprits, surtout aux Etats-Unis. Cela s’est d’ailleurs réveillé lors de la mort récente de Ben Laden qui a provoqué des manifestations patriotiques aux Etats-Unis et qui est tombée à point nommé pour congratuler la politique anti terroriste menée depuis une dizaine d’années. Il faut toutefois modérer notre discours en évoquant le nuancement de Barack Obama, arrivé entre temps au pouvoir grâce à sa victoire de novembre 2008. En effet, celui-ci avait voté contre la guerre en Irak. De même a-t-il décidé pendant son mandat de retirer progressivement les forces américaines en ce pays (même si l’inverse a été décidé pour l’Afghanistan). On peut penser que cette accalmie est conjoncturelle et due à la politique très modérée de Barack Obama. L’avenir peut aussi nous réserver des surprises quant à la place des États-Unis au Moyen Orient puisque cet espace politique et culturel est en proie à des révoltes successives depuis le début de cette année 2011. Les changements occasionnés, s’ils tendent à se confirmer, pourraient permettre un avènement de la démocratie dans une partie du Moyen Orient, ce qui engendrerait alors de nouvelles relations.
Interprétations du 11 septembre Si les faits sont indéniables, leur interprétation peut être multiple. La portée de ces attentats est telle qu’elle engendre des polémiques autour de leur interprétation. Il y a d’abord ceux qui pensent que les attentats ont été organisés par les services secrets américains pour faciliter la désignation d’un Axe du Mal et les opérations militaires en Afghanistan et en Irak. Toutefois notons que cette thèse oublie que George W. Bush n’était pas le candidat néoconservateur par excellence et ne souhaitait particulièrement, contrairement à eux, attaquer l’Irak et Saddam Hussein. Selon eux le gouvernement aurait donc été au courant à l’avance et aurait même participé à ces évènements. Il y a ensuite ceux plus sérieux qui remettent en cause le déroulement des attentats en eux-mêmes. Ils ne pensent pas forcément que ces attentats ont été entrepris en partie par les États-Unis mais ils pensent que les tours n’ont pas pu s’effondrer seules même suite à ces impacts. Cela n’est pas incompatible avec le fait que l’effondrement des tours n’était pas attendu. En effet, selon les concepteurs du World Trade Center, les tours étaient prévues pour résister à la collision d'un Boeing 707 ou d'un DC-8, en pleine charge et volant à 950 km/h (la vitesse de croisière maximale). Aussi les terroristes n’espéraient-ils pas tant en concevant leur attentat, ne croyant pas que cela entraînerait l’effondrement des deux tours. Selon eux, l’effondrement des deux tours aurait été contrôlé par l’installation préalable d’explosifs. C’est une des principales thèses du 9/11 Truth Movement. L’effondrement rapide et vertical des deux tours est l’élément qui a entraîné la polémique et a suscité l’interpellation. Concernant le Pentagone, les sceptiques pensent que ce n’est pas un avion qui a percuté le bâtiment mais un missile. Les boîtes noires tendent à prouver que l’avion n’a pas physiquement percuté le Pentagone, mais les témoignages oculaires ne font état d’aucun missile.Vincent Decombe
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