Mon bouquiniste me réservera toujours des surprises. La dernière en date est un livre qu’un certain Salem al-Jabir al-Sabah a, koweïtien de son état, a commis sous le titre “LES EMIRATS DU GOLFE, Histoire d’un peuple” publié en 1980 chez les éditions FAYARD.
Cet opus fait partie des livres qu’il vaut mieux ne pas avoir écrits! Et une fois qu’ils sont écrits, il vaut mieux ne pas les signer!
L’auteur avait le dessein, selon la quatrième de couverture, de “évoquer de l’intérieur les liens familiaux et tribaux, la complexité sociologique, le mode de vie et les activités qui rapprochent le Koweït des émirats voisins, en l’occurrence Baharein, Qatar et les Emirats Arabes Unis”. L’auteur ne l’oublions pas est koweïtien!
On y apprend beaucoup de détails sur les différentes familles qui, depuis le début du XIXème siècle, se sont agitées sous la houlette de l’emprise britannique avant que le pétrole ne vienne apporter un semblant de modernité politique et économique avec la création de états tels que nous les connaissons actuellement!
Peut-on dire que le livre traite de l’histoire d’un peuple?
Peut-on dire que les habitants de ces mini-états forment un seul et même peuple? Et surtout qu’ils aient eu une histoire commune? Le désert, la mer, les perles, le petit commerce de cabotage ou même celui des épices ne peuvent former l’histoire d’un peuple.
Salem al-Jabir al-Sabah a tenté, de manière un peu poussive et sans grande conviction, de nous en convaincre!
En tous cas, le pétrole, le gaz et les pétro-dollars ont très vite fait de remettre les pendules à l’heure en posant des frontières très précises sur des territoires et entre des populations qui ne les connaissaient pas.
En ce qui concerne les traditions des peuples de régions, je crois que l’on apprend plus en visitant les modestes musées des principautés de Dubaï et de Ajman qu’en lisant ce livre!
On y découvre des peuples fort sympathiques ayant toujours vécu de la mer, de ses richesses et de ses possibilités et des quelques rares ressources de leur terre aride et hostile!
Le musée de Dubaï quant à lui fait commencer très modestement l’histoire de cet émirat dans le courant des années 30.
Celui de Ajman nous montre des traces préhistoriques de la présence de l’homme dans la région, mais sans aucune prétention.
Ces deux musées, dans des états où l’argent peut tout, ont su rester au plus prêt de la vie des populations de ces régions avant le faste des pétro-dollars.
Le musée de Qatar, plus ambitieux et plus tape-à-l’oeil comme tout ce qui touche cet émirat, préfère magnifier la civilisation islamique et il le fait fort bien d’ailleurs. En passant pratiquement sous silence l’histoire de Qatar.
Le livre de Salem Jabbar a-Sabah,ressemble finalement à tous les livres d’histoire officielle ou aux ouvrages du genre réalisés sur commande.
P.S. : la lecture de ce livre peut s’avérer utile pour bien situer le Maroc, l’histoire de son peuple et ses institutions au moment où notre pays s’apprête à mettre le pied dans l’étrier du Conseil de Coopération du Golfe!
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