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Poezibao a reçu n° 185, dimanche 18 septembre 2011

Par Florence Trocmé

Cette rubrique suit l'actualité éditoriale et présente les derniers ouvrages reçus par Devant l'afflux de livres, Poezibao. Il ne s'agit pas de fiches de lecture ou de notes critiques et les présentations font souvent appel aux informations fournies par les éditeurs.
Poezibao n'est plus en mesure de présenter chaque livre reçu de façon détaillée. Tous les livres reçus seront donc cités mais une partie seulement d'entre eux fait l'objet d'une présentation plus complète, accessible en cliquant sur " lire la suite de... "
*Sylvia Plath, Œuvres, Quarto Gallimard
*Pierre Dhainaut, Vocation de l'esquisse, La Dame d'Onze heures
*Revue Action poétique, n° 205
*Anne Calas, /AC/la logique de l'escargot, édition Jannink
*Michel Valprémy, Agrafes, Ateliers de l'Agneau
*Lucien Suel, Théorie des orages, publie.net
*Christophe Bruneel, En désordre, Atelier de l'Agneau
*Au fil de l'eau, suivi de Haikais, Mille et une Nuits

Sur ces huit livres, plus de détails en cliquant sur " lire la suite... "

et aussi :
*Philippe Jaffeux O, L'an /, Atelier de l'Agneau, 2011, 12 € fiche du livre
*Revue n° 146
*Jacqueline Merville, Tenir le coup, Éditions des Femmes, fiche du livre
*Christa Wolf, Le Ciel divisé, Stock, une présentation du livre
*Revue Chroniques errantes et critiques, n° 39, Atelier de l'Agneau

*Sylvia Plath, Œuvres, édition établie et présentée par Patricia Godi, annotée par Patricia Godi et Patrick Reumaux, Quarto Gallimard, 2011, 1288 p., 29 €
Ariel, Le colosse, Poèmes, 1959-1963, La cloche de verre, Nouvelles, 1949-1962, L'histoire qu'on lit au bord du lit, Le costume, ça ne fait rien, La cuisine de Mrs Cherry, Journaux, 1950-1962 : édition augmentée, Essais, 1962-1963
Pour la première fois réunies en un seul volume, les oeuvres essentielles de Sylvia Plath (1932-1963), auteur majeur de la poésie américaine de l'après-Seconde Guerre mondiale, devenue l'objet d'une vénération qui ne faiblit pas, depuis sa mort prématurée et brutale à l'âge de trente ans. Son écriture est fondée sur l'expérience privée des conflits et des désordres du moi, de la situation de la femme dans la culture.
La vie est inséparable de l'écriture : " Je ne peux me contenter du travail colossal que représente le fait de simplement vivre. Oh non, il faut que j'organise la vie en sonnets et sextines, procure un réflecteur verbal à l'ampoule de soixante watts que j'ai dans la tête " (Journaux, 14 mai 1953) ; et la création est vouée à la fluctuation entre le sentiment de toute-puissance et l'angoisse de l'anéantissement. Comme s'il fallait au sujet atteindre " le fond ", en quelque sorte mourir, pour refaire surface, renouer avec les forces de l'être, renaître...
*Pierre Dhainaut, Vocation de l'esquisse, Encres d'Isabelle Raviolo, La Dame d'Onze heures, 2011, 12 €
En trop, ces marques
en trop grand nombre,
ne font pas un poème,
on souhaite en finir,
finir n'a pas de sens,
plus loin, réitère l'écho,
les mots revendiquent
des mots moins stériles
[...] (p. 27)
*Action poétique, n° 205, 13,50 €
Avec notamment au sommaire un important dossier Hilda Morley, poèmes, présentation et traductions de Patrick Beurard-Valdoye, avec la participation de Séverine Daucourt-Fridrikson. Mais aussi un ensemble sur le Québec, avec quatre poètes d'aujourd'hui, Marie-José Charest, Geneviève Morin, Marc-Antoine Phaneuf et Marie-Pierre Sirois. Un ensemble " Blagues, poèmes, contes et comptines de Syrie.
*Anne Calas, /AC/la logique de l'escargot, préface de François Barré, édition Jannink, 2011, 432 p. 29 € avec un CD. Site de l'auteur
Une correspondance itinérante alliant l'écrit, l'image et le son, avec vingt personnalités (Jean-Michel Alberola, Serge Le Borgne, François Barré, Antoine de Galbert, Jean de Loisy, Marc Dachy...) et à travers quarante lieux, de Paris à Prague : une expérience littéraire et artistique singulière, qui joue avec les codes du roman épistolaire.
De 2008 à 2011, Anne Calas voyage dans les vingt arrondissements de Paris, puis dans vingt villes en France et en Europe. Ces destinations sont situées sur un parcours en forme de spirale dont Paris est le centre. Elle envoie quarante lettres à une vingtaine de correspondants qui s'engagent à lui répondre. L'ouvrage qui retrace ce parcours prend la forme d'un livre reproduisant l'intégralité des lettres d'Anne Calas et de ses correspondants, accompagné d'un CD sur lequel figurent les collaborations artistiques occasionnées par le projet (paysages sonores et vidéos).
Les lettres d'Anne Calas deviennent au fil des étapes de véritables lettres-objets dont la poésie plastique accompagne celle des mots. Elles témoignent de l'échappée belle d'une épistolière assidue qui dessine patiemment sa propre cartographie. Les réponses des correspondants, leurs envois parfois spontanés, leurs silences, construisent ce livre choral. Respectant la chronologie du parcours, la structure est celle d'un roman épistolaire, dont les échanges littéraires tracent en filigrane le chemin initiatique d'une artiste qui se confronte au monde sur un mode poétique.
Des paysages sonores, d'une durée de deux à trois minutes chacun, sont composés à partir d'enregistrements effectués au cours des voyages. Ces paysages sonores sont réalisés par le musicien Alain Lafuente en collaboration avec Anne Calas. Bien plus qu'un compte-rendu de voyage, il s'agit de constructions poétiques qui explorent la matière sonore comme un déplacement supplémentaire.
Le CD joint au livre contient également deux vidéos réalisées par Camille de Galbert, la première dans le cadre d'une résidence partagée d'Anne Calas, Camille de Galbert, Alain Lafuente et François Veyrunes (chorégraphe) à la Fondation Pistoletto en Italie. Cette étape a été l'unique expérience collective d'un parcours solitaire. La seconde vidéo est la réponse de Camille de Galbert à la lettre n°36 envoyée de Cork par Anne Calas.
en savoir plus sur ce livre
*Michel Valprémy, Agrafes, Ateliers de l'Agneau, 2011, 350 pages, 24 €.
Sur ce livre, lire la belle critique d'Alain Helissen.
*Lucien Suel, Théorie des orages, publie.net, 2011, 1, 99 €, lien vers le site et téléchargement
D'abord, le ciel du Nord. Ce Pas-de-Calais où, entre mines et usines, la dureté de vivre est plus à nu. Lucien Suel est des voix de là-bas, de ceux qui arpentent la poésie à voix haute, mêlant l'expérience Internet aux performances et musiques.
Mais toujours, sous les mots qui s'assemblent ici en semblance de la bascule du temps, accumulations noires, et ce sentiment de suspension propice au retour sur soi-même, l'ancrage est perceptible : le canal qu'on distingue sur les deux toiles "Approaching Storm" de William Brown qui accompagnent le texte, c'est là qu'est né Suel, là qu'il vit toujours.
On le connaît désormais aussi par son travail de romancier, lui aussi ancré en ce pays même. La représentation du ciel et ses nuages, d'où cette théorie des orages, a toujours été point d'inflexion pour l'art - et pas seulement par Turner.
C'est à cette expérience que nous convie ce texte à la fois complexe et scintillant.
(François Bon)
*Christophe Bruneel, En désordre, De la destruction de la langue & de la corruption du mot, préface de Otto Ganz, coll. Architextes Atelier de l'Agneau110 p., 14 euros
" l'innommable lecture glissée sous le coche des gorges chaudes et des clins d'œil ". L'auteur vit à Courtrai en Belgique; Exemple de réconciliation des cultures,
il écrit et traduit en français et en néerlandais.
*Au fil de l'eau, suivi de Haikais, les premiers haïku français (1905-1922), Mille et une Nuits, 2011, 152 p, 4 €
La fin du XIXe siècle a été fort japonisante.
Au début du siècle suivant, le haïku, forme poétique délicate de 17 syllabes réparties en trois vers, s'est alors acclimaté à la langue française dans des conditions singulières. En 1905, trois jeunes poètes méconnus publient le premier recueil de haïku, Au fil de l'eau, après une croisière fluviale sur les canaux du Centre. Puis, en 1922, un poète mexicain du nom de Rafael Lozano fait éditer à Paris un deuxième recueil, Haikais, auquel est donnée l'exacte forme d'une plaquette japonaise : les mots sont imprimés à la verticale, à lire de droite à gauche...
Eric Dussert nous fait découvrir la liberté poétique des précurseurs d'un genre dont Claudel et Éluard ont longtemps été considérés comme les expérimentateurs français.


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