Magazine Culture

Lennon – David Foenkinos

Par Theoma

lennon.jpg

« Toute ma vie, j'ai d'abord raté les choses avant de les réussir. »

L'écriture de David Foenkinos m'avait charmée dans La délicatesse, la manière dont il aborde ici une figure mythique me va droit aux tripes, au cœur.

L'auteur a eu l'audace de prendre la plume de Lennon en personne afin de narrer, avec beaucoup de simplicité, d'humilité et de justesse la grande et triste histoire du Beatle

Chaque chapitre représente une séance chez le psychanalyste. Lennon retrace son parcours. Le mythe se retire de son piédestal pour devenir homme. Et c'est justement ce chemin de commun des mortels qui est intéressant pour le lecteur.

La mort, le chiffre 9, la violence, le génie, la bipolarité d'un artiste jamais satisfait, le fourvoiement déguisé en concessions, les limites sans cesse repoussées pour se trouver. Une vie complexe et l'infinie tristesse devant tout ce qu'il n'adviendra jamais.

Une biographie originale, jamais académique et ennuyeuse. Un hommage qui palpite d'émotion. Un auteur qui possède l'art et le sens de la formule. La force et la fragilité d'un homme ainsi que sa relation à l'existence. Prenant et sans aucune longueur !

4--toiles-copie-1.gif
Plon, 236 pages, 2010

Pour lire les premières pages, c'est ici

Extrait de la postface

« Si j'ai cherché à être au plus proche de ce qu'il pouvait penser, il va de soi que cela demeure une interprétation absolument libre. Interprétation toujours en mouvement. Il m'arrive de ne pas savoir ce que je pense de John Lennon. Je sais simplement qu'il me touche, sa musique m'accompagne tout le temps, et que je l'admire d'une manière infinie. Je sais qu'il est dans ma vie. »

Extraits

« Est-ce que tous les enfants sont comme ça ? Est-ce que tous les enfants délaissés sont ainsi torturés ? Je pense maintenant que l'amour éprouvé est proportionnel à celui qu'on ne reçoit pas. Moins ma mère était là, plus je l'aimais d'un amour déréalisé. »

« C'était son côté artiste : la sincérité de la seconde. Cette seconde qui n'existe plus, déjà, qui est morte après avoir été vraie le temps de sa petite éternité. »

« J'aurais été capable de me mentir, car on se ment toujours quand on veut coûte que coûte l'amour d'un parent. »

« Je ne peux pas dire qu'on a reconstruit un lien mais on marche sur nos cendres sans nous brûler, et c'est déjà beaucoup. »

« On a été de beaux salauds avec lui aussi. Enfin bon, c'est pareil dans tous les groupes de rock. Il y a des cadavres entre les mélodies. »


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Theoma 1522 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines