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[Critique Cinéma] Drive

Par Gicquel

[Critique Cinéma] DriveVoilà le genre de film qu’il me tarde de revoir le plus vite possible. Je pense qu’il en réserve sous la pellicule, et une seconde projection pour confirmer mon intuition : on n’a pas fini d’en parler.

Pour le situer, il appartiendrait à la grande classe des films noirs, contemporains, auréolé d’un mystère confus, qui ne révèle absolument rien du héros. Jusqu’à l’ultime seconde, « the driver » demeure une énigme.

Habile conducteur, solitaire, il met ses talents, le jour,  au service de la cascade, la nuit, des malfrats, et puis basta. Froid, méthodique, impersonnel, tout ce qu’il exécute, il le fait tel un robot.  Jusqu’au jour où le regard de sa voisine et de son petit garçon  va bouleverser son bel ordonnancement.

Il n’est plus seul, et l’émotion qui le fuyait jusqu’alors balaie cette relation platonique qui s’engage  jusqu’au retour du mari incarcéré.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

On peut dès lors tout imaginer, mais pas forcément ce que filme Nicolas Winding Refn, avec un sens de la machination d’autant plus convaincante, qu’elle n’a rien de machiavélique. C’est une troisième voie dans laquelle le héros va perdre sa placidité légendaire pour laisser libre cours à une violence qui lui semble elle aussi toute naturelle.

On croit alors le démasquer, entrevoir un passé sulfureux dans les commandos militaires ou homme de main mafieux ; mais une fois la besogne accomplie, l’intéressé retrouve son sang-froid, et tout son mystère.James Sallis, l’auteur du livre dont s’inspire le film, a su dessiner le portrait d’un homme hors norme, et paradoxalement si banal dans l’accomplissement de ses tâches quotidiennes.

[Critique Cinéma] Drive

Ryan Gosling et Oscar Isaac , le mari sorti de prison ....

La mise en scène joue bien évidemment sur cet antagonisme pour donner au suspense un espace inhabituel ; dans les moindres détails, sur des scènes plus conventionnelles, les rebondissements se faufilent au fil d’un récit parfaitement huilé, et une direction d’acteurs au cordeau (Ron Perlman, Bryan Cranston , Albert Brooks ,magnifiques !). Si les ressorts du film de gangsters  tendent ici toutes nos attentes, la prestation de Ryan Gosling, en driver impénitent, lui confère le statut de film noir, pour sa sécheresse et les rêves qu’il colporte.

L’eau et le feu, encore, combinés à une arnaque à la petite semaine, qui capote ; un dérapage pour un chauffeur qui n’aurait pas du lever le pied. Sa belle mécanique s’est emballée. Et nous avec ….


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