Magazine Cuisine

Un nouveau martyr des AOC ?

Par Mauss

Mike Steinberger vient de publier un papier sur une histoire à la française comme on peut en avoir honte.

Cela se passe en Anjou, où un producteur que je ne connais pas, ni ses vins, le Domaine Cousin-Leduc, a volontairement quitté les règles de l'AOC pour des raisons qui lui sont propres, notamment son souci de produire des vins plus "naturels".

Donc, il cessa de pouvoir être classé AOC mais, le bougre, dans un esprit fatalement gaulois, appela son "vin de table" "Anjou Pur Breton". Il ajouta à cette facétie qui utilise le nom (Anjou) d'une AOC, une autre facétie, en marquant ses caisses de la noble mention AOC, mais ici AOC signifiant Anjou Olivier Cousin.

Bon, en bonne tradition française, il a dû être dénoncé anonymement et voilà qu'il doit être jugé (ou l'a été ?) sachant que sa peine maximale peut être de € 50.000 et/ou deux ans de prison. Et, rebelle Asterix, il a eu l'audace de refuser une "contribution à un travail mandatoire" dans une coop que manifestement il ne semble pas apprécier à sa juste valeur.

Bref, notre rebelle risque la faillitte. Compte bancaire apparemment bloqué, et tutti quanti.

N'ayant pas eu accès aux alphas et omegas de la chose, je devrai utiliser le conditionnel dans ce billet, mais j'imagine que grosso modo le rapport de Mike est sérieux (ICI).

Bon, on est OK sur le principe fondamental que la même loi doit s'appliquer à tous. Que ce n'est pas parce qu'un vigneron de caractère veuille déranger la fourmillière qu'il doit être impuni pour avoir franchi la ligne jaune. Mais il faut quand même savoir être intelligent. Ce qui s'est passé en Alsace avec le Jean-Michel est significatif à cet égard. On doit trouver des solutions pour ceux qui veulent faire autrement sans les pénaliser au point de rendre leur business à un niveau zéro.

Il eut été plus simple et plus intelligent de lui dire de ne pas trop pousser mamy dans les orties en jouant sur le sigle AOC, et de conclure l'affaire autour d'une bonne table. Mais là, je sais, je rêve encore…

De nouveau : que les choses soient claires : je ne connais pas ses vins et donc il est hors de question de tempérer ici cette opinion sous le prétexte que ses vins seraient "so-so". La question n'est pas là. Elle est plus fondamentale : de plus en plus de vignerons médiocres s'appuient sur la notion d'AOC pour justifier des vins de moins en moins bons, industriels, largement trafiqués et ne méritant probablement pas de bénéficier d'un système légal qui, par ailleurs, n'a jamais été construit pour confirmer des qualités, mais pour établir des règles réduisant les trafics existant à l'époque.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Mauss 1569 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines