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Vous avez dit pouvoir d'achat ?

Par Pierre71
Hausses
Une chose me déconcerte lorsque le sujet du pouvoir d'achat est abordé dans un débat : c'est la quasi impossibilité pour chacun des intervenants à faire une analyse claire et circonstanciée de sa soit disant baisse. L'homme politique, appuyé d'une gestuelle défaitiste, se retranche derrière des éléments qui sont, paraît-il, peu maîtrisables comme la globalisation de nos échanges qui implique le dumping social, ou encore la montée des prix des combustibles (pétrole, gaz) qui nous serait imposée par les pays producteurs. Puis il rentre la tête dans les épaules : attendons que l'orage passe, laissons les prochaines générations se démerder. Pour compléter le tableau, l'économiste étaye ces propos avec une avalanches de chiffres et de théories que vous ne penserez même pas à contester, tellement leurs cranes chauves vous impressionnent. Ils enseignent à Science-Po ou au MIT, vous n'allez tout de même pas leur donner des leçons ! Mais le plus navrant est sans doute l'ostracisme dans lequel se complait le citoyen lambda, c'est-à-dire vous et moi. Je m'explique.
Tout d'abord combien d'entre-nous connaissent le poids de leurs dépenses contraintes dans leurs dépenses totales ? Je veux parler des dépenses dont nous sommes obligés de nous acquitter et qui sont guère compressibles à court terme : le logement, le chauffage, l'eau et les assurances obligatoires représentent au moins le quart de nos revenus. Et elles augmentent plus vite que nos revenus. C'est un premier point. Mais doit-on se laisser faire ? Chaque fois que je reçois une augmentation anormale, j'écris à l'émetteur de la facture en lui demandant de se justifier. Vous devez savoir qu'un propriétaire n'est pas obligé d'appliquer systématiquement une augmentation. France Telecom et EDF ou GDF font régulièrement des remises "commerciales" et vous pouvez simplement menacer de changer d'assureur pour qu'il modifie son attitude à votre égard. Je fais ces démarches en tant que chef d'entreprise, mais aussi en tant que particulier (ou plus exactement ma tarentule d'épouse s'en occupe !) Beaucoup d'entre-nous ne veulent pas se battre, préférant se plaindre et pleurnicher à temps plein, accusant tour à tour le voisin qui laisse allumée la lumière dans l'escalier, l'employé d'Edf qui se chauffe quasi gratuitement, le patron qui s'en met plein les f... au lieu de lui accorder trente petits malheureux Euros... Par ailleurs, si vous avez comme moi une opinion plus que réservée sur l'efficience de nos politique, je vous rappelle que des citoyens se battent tous les jours dans des associations de consommateurs : rejoignez-les ! Wanted !
Le salaire. Parlons des salaires. Tous les organismes d'étude s'accordent à dire que notre pouvoir n'a pas baissé depuis une bonne décennie. Alors comment se fait-il que nous ayons de plus en plus de mal à boucler nos fins de mois ? Je n'hésite pas à le dire : en grande partie à cause d'une utilisation différente de notre revenu. Soyons honnêtes et analysons attentivement ce qui a changé dans nos dépenses entre 1997 et 2007. On y voit l'explosion de nouvelles technologies très coûteuses à la fois à l'usage et au remplacement. Deux anecdotes. J'ai récemment changé le téléviseur qui avait rendu l'âme. Je l'avait acheté 6000 Francs en 1994, le nouveau m'a coûté plus de mille Euros, soit 6559 Francs. Chacun de ces appareils est très perfectionné pour son époque : les appareils techniques ne sont donc pas de moins en moins chers. Ce serait même l'inverse. Deuxième anecdote : connaissez-vous le prix d'un appel 118 ? Entre 1€12 et 4€35 (entre 7F35 et 28F53), alors que les Pages jaunes version imprimées ne vous coûtent pas un copec ! Soyons sérieux ! Est-il utile de se promener avec toute une série d'appareils communicants alors qu'un seul outil agrégé serait suffisant. Je le dis haut et fort : une fois que vous aurez acheté (à crédit revolving qui plus est) le dernier écran plat de Sony et le dernier Nissan 4X4, vous aurez effectivement du mal à nourrir votre famille avec autre chose que des pâtes de chez Lidl.
Chacun est libre de faire ce qu'il veut, mais il doit rester honnête et responsable dans ses choix. Qu'en pensez-vous ?

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