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Une belle soirée autour des vins du Sud-Ouest

Par Eric Bernardin

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On trouve encore des gens qui persistent à dire qu'Internet encourage l'isolement des êtres qui fréquentent assidûment la toile. Cette soirée prouvent magnifiquement le contraire, puisqu'une personne qui ne m'avait jamais rencontré m'a accueilli chez lui, en bord de Marne, et invité quelques uns de ses amis, également rencontrés via un forum d'amateurs de vins (et tous trois blogueurs : Catherine, Cyril et Hubert). L'affaire s'est décidée et organisée en quelques jours, et ce fut ma foi fort réjouissant :o)

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Nous avons démarré le repas avec une salade de pomelo, saumon, pomme et fenouil. Accompagnée par un Côtes de Gascogne Côte d' Heux 2009 du Domaine Chiroulet : nez fin sur les agrumes et l'ananas, puis la mangue. Bouche ronde, ample, avec une acidité très rafraîchissante et une finale légèrement marquée par l'amertume. Un vin équilibré et gourmand au niveau de torchabilité assez élevé.  

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Puis nous sommes passés à un foie gras maison, avec trois vins :

Gaillac, Domaine Causse Marines, ZacMau 2007 : un nez sur la pomme chaude, beurrée, qui m'oriente direct sur le Mauzac. Daniel lâche derechef le nom du vin (il aurait pu nous laisser chercher un peu...). Autant le nez est séducteur, autant la bouche me semble monocorde, sans relief. La matière plutôt riche est de bonne qualité, mais il lui manque cette petite tension qui fait toute la différence.

Montravel, Château Jonc-Blanc, 2007 : nez sur les fruits jaunes bien mûrs (pêche), les épices (girofle) et quelques notes grillées. La bouche est plus grasse que le précédent mais surtout plus tendue, avec fraîcheur tonique. L'amertume de la finale peut dérouter. Pour l'apprécier pleinement, ce vin mériterait un plat adapté (ris de veau caramélisé ?)

Pacherenc du Vic-Bilh moelleux, Château Bouscassé, Larmes Célestes 2004 : le foie gras ne se sent plus de joie : il a enfin trouvé le vin qui lui convient ! Un nez marqué par l'ananas rôti et l'orange confite. Une bouche assez riche, onctueuse, gourmande, avec une belle acidité bien intégrée. Finale sans aucune lourdeur. Une réussite pour un millésime pas des plus faciles dans la région.

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Avec une assiette très "Sud-Ouest", nous avons continué sur des vins rouges :

Côtes de Bergerac, Clos Les Verdots, Le Vin 2001 : nez (encore !) dominé par l'élevage et des fruits compotés un brin fatigués. Bouche creuse, décharnée, aux tannins dissociés. Bouteille en phase terminale...

Côtes de Bergerac, Château La Tour Monestier, Emily 2008 : ouverte au débotté après l'échec de la bouteille précédente. Nez harmonieux sur la crème de fruits noirs, les épices et le moka. Bouche ample, harmonieuse, avec des tannins veloutés tirés au cordeau et une belle fraîcheur d'ensemble. Finale encore un peu ferme qui serait mieux passée avec une belle côte de boeuf ;o) 

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Avec une purée de céleri et une écrasée de pommes de terre à la truffe, du boudin grillé. Et un Madiran Charles de Batz 2006 du Domaine Berthoumieu: le nez est joli, sur les fruits bien mûrs et les épices. La bouche est puissante, concentrée, manquant de gourmandise et de finesse, avec une finale un peu brutale. Le millésime 2007 dégusté un an plus tôt me paraissait nettement plus subtil.   

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Avec le fromage, une petite trahison du Sud-Ouest, avec un Saint-Estèphe, Château Montrose 1993. Une bouteille qui aurait gagné à être aérée, car le dernier verre s'est avéré bien supérieur (plus puissant et moins anguleux). Le nez fait plutôt que son âge, avec des notes de tabac séché, de feuille de ronce et de cuir (en fin de bouteille, on sera plus sur le cassis et le cèdre). La bouche manque de puissance ne tenant que son ossature. La mimolette a tendance à faire vaciller encore plus l'édifice, tandis que le Saint-Nectaire au contraire le renforce (vraiment impressionnant à constater).  

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 Avec un gâteau au chocolat et à la framboise du grand Jean-Paul Hévin, un concurrent du célèbre Maydie du domaine Aydie : Tanatis 2007 du Domaine Berthoumieu. Si le nez sur la mûre, la cerise noire et le cacao sont d'une grande gourmandise, tout autant que l'entrée de bouche, ronde, veloutée, au fruité intense, la fin de bouche assez massive lui fait perdre une partie de son charme. Plutôt du style rugbyman en tutu :o)  

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Merci à l'ami Daniel pour son chaleureux accueil. Ce fut vraiment un beau moment !

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