Magazine Culture
General Elektriks
Vibrations Urbaines, Salle Bellegrave, Pessac
21/10/2011
Dans le cadre de la 14ème édition des Vibrations Urbaines à Pessac, qui propose dix jours de culture urbaine avec soirées musicales, sports de casse-cous, street art et ateliers gratuits, on a rencontré General Elektriks, un français du nom d'Hervé Salters immigré à San Francisco depuis belle lurette. Il a sorti cette année son troisième album, Parker Street, qui puise dans le funky à coups de claviers électriques tout en se payant les chœurs enjoués des plus belles années pop. Chez Nuage Noir, on aime surtout son deuxième album, Good City for Dreamers (2009), qui l'a fait connaître en envahissant les ondes de Radio Nova. Certaines questions sont posées par les webzines Le Type et GavéBon.com.
Les Vibrations Urbaines mettent à l'honneur, chaque année, la culture urbaine sous toutes ses formes. J'aimerais savoir comment tu te places au sein de cette culture.Déjà, je pense que c'est une musique de ville, plutôt qu'une musique de campagne. De ce point de vue-là, c'est urbain. J'ai aussi eu la chance, à San Francisco, de m'accoquiner avec le Quannum Collective ; c'est le collectif de hip-hop monté par DJ Shadow, Blackalicious, Lyrics Born, etc. C'est devenu un peu ma famille d'adoption musicale, là-bas. Inexorablement, on y trouve vraiment une culture de rue, à l'américaine. Avant, je connaissais, mais en touriste ; j'avais quelques disques de De La Soul, The Pharcyde, mais c'est tout. Là, j'ai été plongé dedans, c'était une course accélérée. On est tous un petit peu influencés par ce qui se passe autour de nous, même ce soir va être influencé par se qui se passe maintenant, donc c'est pas juste la musique qui m'influence ; ça peut aussi bien être des choses que je vois faire, notamment dans ce milieu-là – j'étais aux claviers avec Blackalicious, j'ai tourné avec eux pendant un an et demi – où j'ai vu des choses que je n'avais pas vu avant. Pas musicalement, aussi socialement, et ça a beaucoup influencé ma musique. La culture urbaine, ça fait donc partie de ce que je fais, mais il n'y a pas que ça non plus.
Tu sembles préférer les instruments analogiques. Qu'est-ce qui t'intéresse chez ces instruments, et comment ça se perçoit dans ton rapport à la musique, à la composition ?La raison pour laquelle je vais vers des claviers comme ça, c'est que mon premier instrument était le piano acoustique. C'est un instrument avec un mécanisme ; à l'intérieur t'as du bois, des cordes, des marteaux qui tapent les cordes, des touches, donc c'est très tactile. Un synthétiseur, surtout les synthétiseurs récents, c'est quelque chose qui est exactement l'inverse : tout est digital, c'est à base de 0 et de 1, et il n'y a pas cette sensation-là. Maintenant, tu peux faire des trucs fantastiques avec des synthés récents. Des mecs comme Timbaland ou les Neptunes, ce sont des producteurs qui ont fondé leur carrière entière sur ça , en utilisant un Triton (synthé Korg, ndlr) ou un Motif (station Yamaha, ndlr). Moi c'est pas ça qui m'attire, mais je ne suis pas non plus un fondamentaliste de l'analogique. J'aime bien tout ce qui peut me passer sous la main et qui semble coller à mes penchants artistiques. La raison pour laquelle je vais plus vers l'analogique – j'utilise un Clavinet, ou un Rhodes, synthé de pure synthèse – c'est parce que je m'y retrouve plus au niveau du toucher : ça ressemble plus à ce que j'avais avec un vrai piano. Ce sont aussi des sons plus chaleureux, et je préfère les musiques chaudes aux musiques froides. Après, j'écoute plein de trucs qui ne sont pas faits avec ce matériel-là ; je m'y sens simplement plus à l'aise en tant qu'instrumentiste.Et tu n'utiliserais pas des claviers numériques, branchés à des ordinateurs ?Non, mais pourquoi pas ? Par exemple, j'aime bien les samplers, ça fait des super trucs. J'ai un clavier numérique, mais je l'utilise assez peu, juste pour sampler. J'ai aussi un sampler des années 90, c'est plutôt récent, même si ça devient vintage, maintenant, les années 90. C'est l'ASR-10, et il a un son terrible, je trouve, et c'est vraiment numérique. À partir du moment où le son me touche, j'utilise. Je ne suis pas du tout contre le numérique. D'ailleurs, j'enregistre avec un ordi, et il y a certains effets digitaux que j'utilise sur mes anciens claviers, genre la Whammy (pédale Digitech, variation d'une octave, ndlr) ; ça a vraiment un grain digital, mais un chouette grain, que l'analogique ne pourrait pas reproduire. Il n'y a pas de règles.
Je voudrais revenir sur ton parcours à San Francisco, avec le Quannum Collective. Qu'est-ce que les influences de mecs que tu as pu rencontrer, comme Lateef ou Blackalicious, ont pu apporter à la musique de General Elektriks, qui est assez unique ?J'avais déjà cette idée de mélanger des boucles avec mes vieux claviers avant même que je ne déménage à San Francisco. General Elektriks, ça a commencé comme une espèce de défouloir. Je sortais d'une expérience avec le groupe Vercoquin, dans les années 90 en région parisienne, et j'ai tout appris avec ces gars-là, c'était pour moi un super groupe. On a fini par avoir un contrat avec une major, c'était Universal, enfin Island, et en fait, c'était une mauvaise idée. Pour une major, on était un peu trop bizarres, et ils n'ont pas su quoi faire avec nous. Le disque a été un échec du point de vue financier. Artistiquement, ça n'a pas été un échec pour moi, Vercoquin, parce que j'y ai tout appris, et on a fait des scènes fantastiques. Maintenant, le disque-même, ce n'était pas le disque qu'on voulait, ce n'était pas celui que la major voulait non plus : c'était une erreur. Je suis sorti de ça un peu dépité : si tu ne peux pas faire la musique que tu aimes et te mettre un toit sur la tête avec ça, et que tu n'as pas envie de faire la musique que tu n'aimes pas juste pour les thunes, ce qui est mon cas, qu'est-ce que tu fais ? J'ai voulu arrêter de me poser des questions, et juste tracer avec des expérimentations. J'ai chopé un ordi, un vieux micro, et j'ai commencé à bidouiller en samplant des trucs et en mélangeant ça avec mes vieux claviers. C'est comme ça que General Elektriks est né, mais plus par réaction à la sensation de frustration que j'avais eu avec cet autre disque. Au fil des expérimentations, ça a fini par donner quelque chose qui avait du sens. C'est là que j'ai déménagé à San Francisco, l'été 99, et j'ai rencontré les gars de Quannum un petit peu plus tard. Donc l'idée de mélanger l'esthétique hip-hop aux claviers funk et aux mélodies pop old-school façon Beatles, c'était déjà un petit peu là, mais ça a été renforcé avec la rencontre de ces gars-là, notamment Lateef, que j'ai invité sur trois morceaux, et Chief Xcel qui a scratché sur un morceau. Effectivement, ça a fini par mettre un parfum plus hip-hop sur la finition du premier disque. J'avais vaguement poussé la chansonnette sur Cliquety Kliqk, peut-être sur trois ou quatre morceaux. Je ne me voyais pas vraiment chanteur, je voyais plus ça comme un disque de collectif, sauf que ce n'était pas vraiment un collectif, vu que c'était moi le marionnettiste. Comme ça a fonctionné sur Paris avec Radio Nova, puis sur le reste de la France, j'ai du faire de la scène. J'étais ravi de faire de la scène, mais j'ai du me retrouver derrière le micro. C'est là que j'ai du m'improviser chanteur.Cette prestation vocale, c'était un défi pour toi ? Parce qu'on peut voir aujourd'hui, avec Parker Street, que tu l'as totalement intégrée à ton univers !Maintenant je suis chanteur, ouais. Ça me semble toujours presque bizarre de dire ça, parce que je viens vraiment du clavier, à la base. C'était un apprentissage, tu as raison, et je crois que c'est quelque chose qu'apprécient les gens. Ce projet, c'est un mélange de quelque chose d'assez sûr de soi, au niveau de la production et de l'arrangement, et la voix apporte une certaine fragilité, du fait que je n'étais pas formé. Je crois que les gens aiment bien voir cette progression, avec Cliquety Kliqk, et puis Good City for Dreamers, où le chant était déjà plus affirmé, où il y avait un personnage central, derrière le micro. Encore maintenant avec Parker Street, il y a une évolution assez nette, et ce n'est pas un truc super commun, de nos jours, de voir quelqu'un se mettre en danger comme ça en public, et je crois que les gens aiment bien ça.
D'autres questions, chers amis ?
Si tu devais citer trois artistes qui ont marqué ton parcours, ce seraient lesquels ?Il y en aurait tout un tas. Stevie Wonder, clairement, pour plein de raisons. Déjà, il utilise le Clavinet, mon clavier préféré ; c'est celui qu'il utilise sur « Superstition » (il entonne le délicieux riff funky). C'est un clavier que j'aime beaucoup, qui est fait, à la base, pour être comme un clavecin de salon, un clavecin électrique fait par Hohner dans les années 60. À l'intérieur, t'as des cordes, comme des cordes de guitare électrique, qui sont tapées par la touche à l'aide d'un petit tampon, et ça fait un son assez rythmique, parce que ce ne sont pas des cordes pincées comme sur un clavecin, mais tapées. C'est tombé dans les mains de Stevie Wonder et de Herbie Hancock et ils en ont fait un instrument de funk. J'ai toujours eu un jeu très rythmique, même sur le piano quand j'étais petit, et quand je suis tombé là-dessus, ça m'a tout de suite plu. Le jeu de Stevie Wonder a été une grande influence pour moi, son écriture harmonique et mélodique aussi, la production de ses disques du début des années 70 – Talking Book, Innervisions, Songs in the Key of Life, qui sont des disques vraiment majeurs pour moi. Sly Stone, aussi, de Sly and the Family Stone, m'a beaucoup marqué, pour son aspect mélange de genres. Il venait du R&B, de la musique noire américaine , mais était aussi fan des Beatles, du rock, et a mélangé ça : c'est une œuvre assez unique qui a influencé énormément de gens à l'époque, mais il a un peu disparu de la circulations et les gens ne le connaissent pas trop, contrairement aux musiciens. Et puis les Beatles : j'ai été un grand grand fan, et c'est le cas de beaucoup de gens, je crois. On n'en serait pas exactement où on en est s'il n'y avait pas eu les Beatles. On pourrait continuer : David Bowie, Curtis Mayfield, Duke Ellington, Charles Mingus, il y en a tout un tas.
Qu'est-ce qui a changé dans ton procédé de création entre Good City for Dreamers et Parker Street ?En gros, c'est à peu près la même chose, c'est-à-dire que la plupart du travail a été faite dans le laboratoire, c'est-à-dire mon garage, à l'arrière de la maison, c'est là que j'ai mon studio. La grosse différence se situe dans le fait que je n'ai pas programmé les rythmes. Sur les deux premiers albums, j'ai fait de la programmation, comme sur un disque de hip-hop. Sur Good City for Dreamers, j'ai essayé de pousser ça, avec une programmation à la loupe, très détaillée, un peu sophistiquée, pour m'approcher du jeu d'un batteur, avec des nuances. C'est quelque chose qui prend beaucoup de temps, et je savais qu'avec Parker Street, je n'aurais pas le temps de faire ça : je n'avais qu'une fenêtre de quatre mois pour tout faire. J'ai donc fait appel à un batteur, un ami californien. Ça, c'est la principale différence, parce que le reste du disque enfonce les portes un peu plus profondément, mais elles avaient déjà été ouvertes sur Good City for Dreamers. Il y a des arrangements de cordes, des arrangements de cuivres, il y en a plus sur Parker Street, mais il y en avait déjà avant. Un autre truc qui a changé, c'est le temps que j'avais pour le faire. Good City for Dreamers, je l'ai fait comme le premier, sur l'espace de deux ans, en dilettante ; je travaillais aussi sur d'autres choses à l'époque, soit parce que j'étais en tournée, soit parce que je travaillais avec d'autres gens. J'avais beaucoup de recul sur les morceaux, parce que tu t'attaques à un truc, tu travailles un peu dessus, puis hop, tu disparais de la circulation pendant trois semaines et tu reviens avec une perspective sur le morceau, tu peux y mettre des touches finales, t'as un contrôle de qualité du fait de ce recul, grâce au temps. Je n'avais pas ce recul avec Parker Street ; du coup, j'ai tout arrangé et produit en quatre mois, ce qui, de nos jours, est assez rare. Dans les années 50-60-70, c'était assez commun, de faire un disque vite, mais de nos jours, avec l'informatique et ce que ça permet, les enregistrements d'albums ont tendance à s'étaler. J'avais pas beaucoup de temps, mais l'avantage de ça, c'est que tu peux avoir, d'emblée, une approche du concept général de l'album, plutôt que de jeter plein d'idées à droite-à gauche et de tenter de donner une vision générale à l'ensemble, ce que j'avais fait sur Good City for Dreamers ou Cliquety Kliqk. S'il y a une cohésion plus forte sur ce disque, ce que semblent remarquer les gens, je pense que c'est grâce à ça. Après, le reste s'est fait un peu de la même manière, avec moi qui fais clic-clic-clic sur l'ordinateur et puis bling-bling-bling sur les claviers.Parker Street était donc plus un concept que Good City for Dreamers ?Je pense qu'il y avait aussi un concept derrière Good City for Dreamers, mais il est arrivé plus tard. C'est comme si tu mettais treize toiles sur le mur et que tu regardais chaque toile séparément ; tu balances la peinture, puis tu prends du recul, et tu demandes « alors, comment est-ce que je fais pour unifier l'ensemble ? » Alors que pour Parker Street, j'allais de toile en toile, et j'avais une vision plus rapide de l'ensemble et des directions à prendre.Est-ce que tu considères que Parker Street est un disque plus abouti ?Je ne sais pas si c'est plus abouti. En tout cas, c'est un instantané, ça représente vraiment où j'en étais artistiquement de mi-février 2011 à mi-juin 2011, et ce serait sans doute un disque assez différent si je le faisais maintenant. J'aime bien cette idée-là : c'est un polaroid, en fait, alors que les autres disques étaient plutôt des petits reportages sur deux ans. Plus abouti, je ne sais pas ! C'est à toi de me dire, je n'ai aucun recul par rapport à tout ça, j'ai le nez dans le guidon.
On entend dire que Parker Street est plus pop qu'avant. Est-ce que General Elektriks se tend un peu plus vers la pop ?Pendant quatre mois, oui, mais ça ne veut pas dire que ça va continuer à aller vers ça. Je pratique un mélange de genres : du funk, de la soul, de la pop, du hip-hop, une énergie un peu rock, une ambiance un peu jazz. Tous ces ingrédients sont présents dans les trois disques, mais à degrés variables. Effectivement, l'élément funk/soul/hip-hop était plus fort sur Good City for Dreamers, mais pour moi, le hip-hop est toujours sur Parker Street, mais d'une manière un peu différente, vu qu'il n'y a plus de programmation. Par exemple, sur « The Genius and the Gangster », j'ai dit à Michael (Urbano, ndlr), le batteur, « il faut jouer ça comme si c'était une progra de J Dilla ». Une pattern de batterie comme celle-là, ça n'existerait donc pas sans le hip-hop. Mais d'un point de vue purement sonore, cet élément-là est moins présent sur le disque. Du coup, le côté pop ressort, étant donné que je me mets un peu plus en avant en tant que chanteur. Il n'y aura peut-être que des rappeurs, sur le prochain, j'en sais rien en fait ! J'aime bien cette idée de ne pas trop attendre. C'est un peu fatiguant, à vrai dire, parce que j'avais aussi d'autres projets sur lesquels je m'étais engagé, comme le deuxième album de Honeycut et une série télé, Les Beaux Mecs.
Justement, je voulais te poser une question. Le réalisateur, Gilles Bannier, a été très fan de ce que tu as pu écrire. Est-ce que toi, ça te dirait plus de faire de la musique de film ?Ah oui, absolument ! J'aimerais bien me diriger vers ça, dans l'avenir ; pas immédiatement. C'est très important pour moi, c'est d'ailleurs une de mes influences : j'ai beaucoup écouté de musiques de films, et j'aime beaucoup le cinéma. Je dis ça, mais si ça se trouve, après en avoir fait deux ou trois d'à filée, je me dirais « il faut que je retourne sur scène ! » C'est dur de savoir. En tout cas, faire la musique de cette série, c'était très enrichissant. J'ai vachement apprécié collaborer avec Gilles, et écrire sur image, c'est en même temps une limitation, mais je prends plutôt les limitations pour des trampolines pour l'inspiration. Le fait que t'as cette image-là et que tu dois y coller un truc, c'est un super point de départ ; c'est une porte, et c'est à toi de l'ouvrir. Il ne faut pas voir ça comme un carcans. Comme c'est un domaine que j'apprécie beaucoup, c'est venu assez naturellement, mais c'était énormément de boulot. C'était une mini-série de huit épisodes d'une heure chacun, avec une vingtaine de minutes de musique originale par épisode : j'ai fait l'équivalent de quatre albums pendant trois mois. Je leur ai envoyé plus de trois cent MP3, et à la fin, ils en ont gardé une centaine. Du coup, ça m'a mis dans un rythme où j'étais obligé de foncer, et ça m'a beaucoup aidé pour Parker Street. J'ai aussi fait beaucoup d'arrangements de cordes pour la série, et ça m'a donné envie de pousser cet aspect-là. Je suis un grand fan d'une pop à l'ancienne avec des cordes ; sur certains trucs des Beatles, ou bien de Bowie, « Life on Mars? », par exemple, c'est un morceau que j'adore. Je suis aussi un grand fan de Scott Walker, qui est un chanteur pas super connu, mais qui est pour moi une grande influence. Il a un grand disque, Scott 4, qui est très arrangé. Sinon, t'as Melody Nelson. J'aimais bien l'idée de faire quelque chose à la fois orchestral et contemporain.
Quel est ton meilleur souvenir de concert ?De la tournée de Good City for Dreamers, le plus chouette n'était pas forcément le plus glamour. On devait jouer lors d'un festival dans les Cévennes, pas un gros festoche, mais c'était vraiment super bien organisé, et par des gens charmants. Les pauvres, ils se sont tapé une pluie pas possible le soir du festival. Les deux-trois premiers groupes ont pu jouer, et puis après, bam, c'est tombé. On allait monter sur scène à ce moment-là, et le public a fui. Les organisateurs étaient dépités, et on leur a dit « trouvez-nous un troquet, et on y fera un concert, pour vous ». Les quelques gens qui restaient et les organisateurs nous ont trouvé un troquet, on était très serrés, mais il y a eu une énergie incroyable pendant ce concert, parce que les gens étaient tellement contents qu'on fasse ça, et on était aussi super contents de pouvoir leur donner ça. C'était électrique, c'était génial. On a aussi fait l'Olympia complet, et c'était super, mais ce petit concert dans un troquet, ça reste comme un grand moment pour moi.