Rocky Balboa

genre: action
année: 2006
durée: 1h45

l'histoire: Rocky Balboa, le légendaire boxeur, a depuis longtemps quitté le ring. De ses succès, il ne reste plus que des histoires qu'il raconte aux clients de son restaurant. Le champion actuel s'appelle Mason Dixon. Alors que les promoteurs lui cherchent désespéremment un adversaire à sa taille, la légende Rocky refait surface.

la critique d'Alice In Oliver:

Conscient du désastre et de l'échec de Rocky 5, Sylvester Stallone avait à coeur de clôturer la saga en beauté.
En même temps, l'exercice se révèle particulièrement difficile pour plusieurs raisons. Tout d'abord, Sylvester Stallone revient de loin, de très loin...
Clairement, Stallone a perdu de sa superbe et n'est plus l'acteur qui cartonnait au box office dans les années 80.

En vérité, le début de cette longue traversée du désert commencera avec Rambo 3, un très gros nanar. Par la suite, Stallone essaiera de changer son image, agacé par les rôles de guerrier solitaire.
L'acteur sombrera alors dans des productions douteuses, qui seront toutes des échecs cuisants au cinéma: Assassins, Judge Dredd, Arrête ou ma mère va tirer !, Get Carter et même une petite apparition dans Taxi 3.
Sylvester Stallone a touché le fond.

Bref, la liste est longue, même si l'acteur fera illusion dans Cliffhanger et dans le superbe Copland. Avec Rocky Balboa, Sylvester Stallone revient sur le devant de la scène. Il est à la fois devant et derrière la caméra pour cet ultime épisode. Clairement, ce dernier opus a tout du film suicidaire.
Désormais, Rocky est proche de la soixantaine mais souhaite à nouveau revenir sur les rings, et ce, pour une ultime confrontation contre le champion du monde de boxe actuel, Mason Dixon. Ridicule...

Pourtant, Stallone parvient à rendre son histoire crédible en jouant notamment la carte de la nostalgie. Désormais, l'ancien boxeur légendaire coule des jours paisibles et tient un restaurant. Pour lui, c'est une façon comme une autre de raconter ses anciens exploits du passé.
Ses clients raffolent de ses petites histoires. Paulie (Burt Young) est toujours de la partie, fidèle au poste.

Mais Rocky Balboa est un homme blessé par les douleurs du passé, déchiré par la mort de ses anciens amis (son coach, Mickey et son ancien adversaire, Apollo Creed) et par le décès de sa femme, Adrian.
Pour ce nouvel épisode, Stallone a décidé de faire preuve d'humilité, comme si Rocky Balboa ressemblait à sa propre trajectoire, celle d'un homme qui aura tout connu: la gloire, la bourgeoisie mais aussi le fond du trou.

Finalement, son personnage lui ressemble beaucoup. Et le fait que Stallone ait envie de réaliser un nouveau Rocky digne de nom, n'a rien du hasard.
C'est un film réfléchi, intelligent, touchant et d'une rare sensibilité. Le scénario de cet ultime opus parvient à nous accrocher, tel un adieu déchirant.
Pour cela, Sylvester Stallone a le mérite de se concentrer sur la vie et la carrière d'un boxeur qui lui ressemble tant.

A partir de là, l'acteur/réalisateur aborde quelques thématiques intéressantes: la solitude, l'oubli et la capacité ou non à réaliser ses rêves. Dommage que certains personnages secondaires soient un peu mis à l'écart.
C'est le cas par exemple du fils de Rocky, le portrait de ce dernier étant franchement un peu quelconque. Ensuite, le lien père/fils et leur difficulté à communiquer auraient mérité un meilleur traitement.
Mais ne boudons pas notre plaisir, depuis le premier Rocky, ce dernier épisode reste le meilleur de la saga.

Note: 16.5/20

ROCKY BALBOA Trailer