Comme le dit le poète, l’automne c’est monotone ! Raison de plus pour sortir s’aérer en forêt et profiter des derniers rayons du soleil. Pour ma part, j’ai fait un petit tour à Barbizon.
Car attention, à Barbizon, ce n’est pas l’atmosphère supposément artistique du village qui étonne tout d’abord. Non ! La première chose qui m’a frappée ce sont les étalages de l’épicier, du boulanger, les devantures de restaurant. C’est beau et ça sent bon !
On n’est donc pas étonné de découvrir que les artistes du XIXe siècle aimaient venir à Barbizon pour festoyer à l’Auberge de la famille Ganne. Attirés par la nature et l’esprit de camaraderie, Corot, Rousseau, Diaz de la Pena… quittaient leurs ateliers parisiens pour y loger.
Aujourd’hui l’Auberge abrite le musée de l’Ecole de Barbizon et a été très bien restaurée. Dans la salle à manger les artistes de l’Europe toute entière venaient s’amuser, discuter et comparer leurs oeuvres. Et, en attendant que la pluie cesse, ils s’adonnaient à leur art en peignant les meubles et les murs ! On imagine très bien l’ambiance tapageuse et festive qui y régnait.
A quelques pas de l’Auberge Ganne vivait aussi un très grand peintre.
Ce peintre c’est Jean-François Millet. Il a quitté sa Normandie natale pour atterrir à Barbizon où il a passé les 26 dernières années de sa vie. C’est ici qu’il a peint l’Angélus, les Glaneuses, le Semeur, qui sont parmi les tableaux les plus connus au monde. Il faut préciser que jusqu’à Millet, la peinture de paysage était un genre mineur. Millet, Rousseau, Daubigny… ont crée une rupture. En décidant de quitter les villes à l’industrialisation naissante, en peignant sur le motif et en magnifiant la campagne, ces artistes ont inspiré les impressionnistes.A Barbizon on peut visiter l’atelier de Millet. Je vous le recommande ! C’est émouvant d’imaginer Millet, sa femme et ses neufs enfants dans ce lieu qui est resté intact.
Cerise sur le gâteau, (ou plutôt devrais-je dire rillettes sur le bon pain), le jour de ma visite de Barbizon, le boulanger et le charcutier de la Grande-Rue se sont associés pour offrir aux visiteurs : beaujolais, cochonnailles et pains à se damner ! On se serait cru à l’Auberge Ganne. Il ne manquait plus que les artistes… car il faut quand même le dire, les temps ont changé. Aujourd’hui à Barbizon, en fait d’artistes, il n’y a plus que … Herbert Léonard (pour les fans : il y habite) !N’empêche, comme vous l’aurez compris, la ballade vaut le détour. Vous pourrez ainsi constater que la forêt de Fontainebleau a fini par ressembler aux tableaux des peintres de Barbizon … et que l’automne a encore de beaux jours devant lui.
PS : pour ceux qui l’ignoreraient, « Pour le plaisir » est le titre d’une célèbre chanson d’Herbert Léonard !