Petit voyage en Germanie (7) : Weingut Emrich-Schönleber

Si ce domaine en Nahe est surtout connu pour ses vins secs hallucinants de pureté, les liquoreux qu'il produit en quantité infinitésimale sont tout autant recherchés par les amateurs.

Frank, le fiston du domaine est parfaitement conscient des exigences de ses terroirs autour de Monzingen. Ici, la présentation des vins, dans une salle d'un modernisme remarquable (alors qu'on verra chez Andreas Laible exactement le contraire) est clairement organisée pour bien montrer à quel point le riesling d'ici est une définition du mot pureté.

C'en est contrariant, tant on voudrait ne déguster que des vins ayant au moins atteint leur adolescence. Il en reste très peu, mais de plus en plus ces producteurs de référence commencent enfin à tenir des stocks plus conséquents, soit pour créer une oenothèque familiale, soit pour de futures verticales, soit pour quelques clients restaurateurs avides de crus à maturité.

Là encore, les prix sont confondants de douceur tat qu'on ne courre pas après les Eiswein qui sont ici, selon Michel Bettane, une référence absolue. Sur les 12 hectares de la propriété, on trouve aussi un peu de pinot blanc et de pinot gris.

Certes le jeune Frank montre une ambition légitime de reconnaissance et on sent la volonté d'une belle réussite à l'égal des plus grands. C'est mérité.

On a chargé la voiture de plusieurs crus : c'est vous dire que la dégustation qui nous fut proposée a été convaincante. A ce propos, il semble nettement plus facile, administrativement parlant, d'acheter directement des vins aux propriétés sans ces besoins de CRD ou autres documents que peuvent parfois réclamer en France des douaniers sourcilleux oubliant parfois que la loi européenne permet le transport de 120 bouteilles sans des tonnes de justificatifs à présenter.

On est très pratique chez Emrich-Schönleber : tant que la clientèle germanique ou européenne vient acquérir régulièrement leurs vins directement chez eux, on ne ressent pas le besoin plus sensible ailleurs, de développer le marché des exportations. C'en est presqu'étonnant tant il est vrai qu'on monte plus facilement en prix quand on alimente une demande internationale.

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