D'abord, ce qui m'a frappé lors de cette session, c'est que personne n'a vraiment noté qu'on était là, avec un "joker" parmi 3 vins de la crème de la crème. A aucun moment, je n'ai entendu quelqu'un exprimer un sentiment à la hauteur des noms dégustés.
Il y a là un vaste sujet de réflexion. La mienne est simplissime :pour éprouver de réelles émotions bordelaises à l'aveugle (et en dehors de quelques vins "primeurs" comme Haut-Brion, LMHB, La Conseillante ou VCC) , il faut que ce soit sur des vins ayant atteint leur totale maturité, dans des millésimes top, style Haut-Brion 61, Léoville las Cases 75 et autres joyaux style Margaux 83. Qu'il me soit permis d'écrire qu'en Bourgogne, on a pu ressentir une réelle émotion sur quelques crus jeunes comme Clos de Tart 2005. Mais bon, c'est une autre histoire et on a le temps de lancer de futures polémiques :-)
Outre donc cette absence de citation "premiers crus", il est intéressant, comme il s'agissait chaque fois des mêmes vins dans chacun des 6 millésimes tastés, de connaître le nombre total de points obtenus dans chaque millésime :
2005 = 5029 points, soit une moyenne par vin de 89,80
2004 = 5023 points, soit une moyenne par vin de 89,70
2006 = 4999 points, soit une moyenne par vin de 89,27
2007 = 4944 points, soit une moyenne par vin de 88,29
2003 = 4928 points, soit une moyenne par vin de 88,00
2008 = 4918 points, soit une moyenne par vin de 87,82
Ce ne sont pas des différences énormes : il y avait donc une certaine homogénéité entre ces millésimes.
CLASSEMENT DES POINTS PAR CRU
Total des points obtenus par Lafite-Rothschild : 7512
Total des points obtenus par Petrus : 7468
Total des points obtenus par Balthus :7436
Total des points obtenus par Cheval-Blanc : 7425
Bon : on ne va pas triturer des chiffres sans arrêt. Ce que je retiens, à titre perso, c'est que cette cuvée Balthus caractérisée à la fois par certains comme "sur-boisée" et par d'autres, en même temps comme "structurée, charpentée, riche" arrive à trouver des places, pour ses différents millésimes, qui sont loin d'être honteuses et surtout qui obtiennent un total de points proche des crus la précédant.
Ou, dit autrement, à étiquette ouverte, la différence de points qu'on pourrait constater serait bien les points attribués à l'étiquette. Nous sommes d'accord.
Et d'accord aussi pour dire que personne n'ira échanger une bouteille de Petrus pour une bouteille de Balthus : ce qui est dans la nature des choses.
Merci à Monsieur Vatelot d'avoir financé cette dégustation de prestige qui permet à tout un chacun de relativiser ce qu'il peut lire ici ou là sur ces différents crus. Il y a le contenu et le contenant. On aime bien, partout, donner du poids au contenant. Probablement un peu trop, mais c'est ainsi !