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"Taken" : un Liam Neeson minimal mais radical

Par Buzzline
 Pitch : Que peut-on imaginer de pire pour un père que d'assister, impuissant, à l'enlèvement de sa fille via un téléphone portable ? C'est le cauchemar vécu par Bryan, ancien agent des services secrets américains, qui n'a que quelques heures pour arracher Kim des mains d'un redoutable gang spécialisé dans la traite des femmes. Premier problème à résoudre : il est à Los Angeles, elle vient de se faire enlever à Paris...   Notre avis : Second film de Pierre Morel, Taken est un thriller d'action explosif, violent, radical et nourri d'idées. Malheureusement, il se retrouve torpillé par un scénario minime et une interprétation bancale que sauve Liam Neeson, véritable pilier du film... C'est mieux, beaucoup mieux... mais ce n'est pas encore cela. La nouvelle production Europa signée Luc Besson dépasse bon nombre de ses prédécesseurs. Après Banlieue 13, on se doutait que Pierre Morel pouvait être meilleur derrière une caméra, un peu comme Louis Leterrier. Avec cette seconde réalisation, Morel transfigure ce qu'il sait faire de mieux en terme d'action et s'attaque à un sujet extrêmement sensible : le proxénétisme et l'esclavagisme sexuel. Le film présente autant de très bons points que de parasites réduisant l'ensemble à un simple divertissement inepte, alors qu'il aurait pu prétendre à s'imposer comme une référence. Action pétaradante, montage brut, photographie poisseuse, violence crue... Taken flirte avec les séquences d'un Jason Bourne (grosse source d'inspiration), l'excellence en moins, mais avec une énergie bien présente. Savoureux. Ici, on tranche dans le vif avec la dose de radicalisme qui s'impose. C'est nerveux et bien emballé. Dopé par une mise en scène frénétique et bourrine, le film laisse la part belle à un Liam Neeson en forme pour porter toute cette haine vengeresse. Charismatique et glacial, Neeson s'illustre dans un joli numéro de machine à tuer impitoyable et prêt à tout pour sauver sa fille. Le reste du casting suit, même si on peut se demander ce que fait Maggie Grace, véritable erreur de casting.  L'ensemble des apparitions de l'ex-Shannon de LOST sonne... faux. Difficile de croire à son âge et encore plus à sa détresse, comme à son personnage, globalement. Un grand dommage pour cette proie innocente. La plongée dans le milieu de l'esclavagisme sexuel est aussi immonde que saisissante de réalisme. Un point de vue très intéressant mais malheureusement pas assez fouillé et de là vient d'ailleurs le principal problème : le scénario. Si l'idée générale est bonne et l'ensemble impactant, on ne peut s'empêcher de s'arracher les cheveux devant tant de facilité scénaristique : raccourcis outranciers, incohérences, rapidité de résolution de l'intrigue... le parcours du combattant offert au personnage de Neeson tient finalement plus du parcours de santé que de l'aventure chaotique. Réduit à 1h25 en comptant la scène du concert inutile, le film perd un sacré nombre de pistes et de consistance sur sa route. Une bonne demi-heure de rab' aurait été la bienvenue. Une meilleure orchestration du détail et approfondissement de l'intrigue n'aurait vraiment pas été de trop. A ce moment précis, Taken aurait pu être un très bon thriller tortueux et cinglant de pessimisme comme il sait d'ailleur le faire de temps à autre (voir le destin de la meilleure amie de l'héroïne). Néanmoins, rien ici, n'est approfondi offrant donc au spectateurs un divertissement final très light, trop grand public et frustrant au regard de ce que le film aurait pu être. Dommage, 1 000 fois dommage mais en l'état, Taken s'impose comme un "action movie" vraiment pas mal mais ausi vraiment "basique". Sans plus ni moins. Sniff ! Mais peut-être prometteur...
 
 

    

Pourquoi y aller ? 

Pour Liam Neeson. Pour la réalisation brute de décoffrage. Pour la vision du proxénétisme. Pour le montage du film, très cut. Pour les scènes d'action.  

Ce qui peut freiner ?

Le personnage de Maggie Grace hors sujet. Pour le scénario ayant trop tendance à flirter avec la facilité désamorçant ainsi tout gros suspens et intérêt. 


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