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La folle du logis de Rosa Montero. Auteur espagnol contemporain pour le 12 d'Ys

Par Mango
La folle du logis de Rosa Montero. Auteur espagnol contemporain  pour le 12 d'YsCe livre a été lu dans le cadre des 12 d’Ys. Janvier doit débuter par la lecture d’un auteur espagnol contemporain. J’ai choisi Rosa Montero, romancière et journaliste espagnole très populaire. Ses livres, en particulier La Folle du logis, sont des best-sellers.Si je reçois à temps le livre que j’ai commandé: La fille du cannibale, je le présenterai les jours prochains pour respecter l’engagement pris avec Hélène de faire une lecture commune de ce roman avec elle. 
La Folle du logis, que j’ai pris tout d’abord  pour un roman, est en réalité un essai sur le métier d’écrire.  Tout  romancier professionnel,  depuis Henry James jusqu’à Vargas Llosa en passant par Stephen King, Montserrat Roig ou Vila Matas, éprouve ce désir urgent et impérieux d’écrire sur l’écriture.  C’est  chez lui comme une sorte de manie obsessionnelle Pour Rosa Montero, la fiction est l’art primordial des humains et nous inventons nos souvenirs,  nous nous mentons, nous nous leurrons, nous déformons le passé. C’est ainsi que  les souvenirs de l’histoire commune d’une famille sont totalement différents pour chacun des enfants. 
Mais d’où vient ce plaisir à inventer des histoires si ce n’est pour se sentir éternel? C’est aussi toujours contre la mort  que l’on écrit.
Rosa Montero s’interroge ici sur «La folle du logis»,  cette imagination, force et fragilité à la fois de tout  romancier. Elle passe  en revue ce qui a fait la grandeur et la décadence de quelques auteurs de fiction parmi les plus grands. C’est  Zola qui refuse de signer le manifeste de soutien à Oscar Wilde et qui, trois ans après, prend  la défense de Dreyfus. C’est Goethe qui arrête le récit  de sa vie au moment précis où il accepte l’offre de Weimar. C’est Truman Capote  qui « s’effiloche» avec le succès de son reportage romancé: «De sang froid». C’est enfin  Melville qui sombre dans la violence après le mauvais accueil fait à «Moby Dick» . Ce chapitre fait partie de mes préférés. 
Elle évoque aussi ses créations et la part de mystère et d’incontrôlable qui n’échappe à aucune d’entre elles comme la présence constante et le plus souvent inconsciente des personnages de nains ou de naines récurrents dans tous ses livres.  «Il ne faut pas trop grandir. Qui sait, c’est peut-être la raison de mon attirance pour les nains.»La folle du logis de Rosa Montero. Auteur espagnol contemporain  pour le 12 d'YsPourquoi,  à l’approche de la cinquantaine, tant d’écrivains éprouvent-ils cette anorexie créatrice si semblable à une maladie qui les empêche d’écrire ?   C’est que le vieillissement entraîne la perte progressive de nos capacités créatrices, une ankylose de notre imagination, une terrible indigestion de la réalité et la mort définitive de l’enfant qui est en nous. Le roman devient abstrait, désincarné et sans valeur avec la perte des "données circonstancielles", c’est-à-dire des détails précis concernant le lieu, l’heure, les personnages, les gestes, la mise en scène proprement dite. 
Ce livre, je ne l’ai plus quitté une fois  commencé mais je l’ai hérissé de post-in  au point  de m’y perdre en le reprenant pour écrire ce billet. Trop, c’est trop!  Il est si riche en belles citations, les  réflexions y sont si justes que je ne sais plus où donner de la tête et le résumer me semble une entreprise impossible. Les citations sont si nombreuses et si bien choisies dans les billets des blogueuses qui m’ont précédée que je vais m’abstenir d’en écrire davantage. Ont présenté ce livre aussi: Keisha,Dominique, Tania, Colo, Clarabel, La folle du logis de Rosa Montero.  Traduit de l’espagnol par Bertille Hausberg (Métailié, 2004, 204 p.)

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