Sur la base de l'expertise collective des données d'exposition les plus récentes, l'Anses estime que huit facteurs identifiés par l'Institut National du Cancer (INCa) présentent des niveaux de preuve convaincants ou probables de relation avec le cancer.
Depuis une dizaine d'années, des messages provenant de sources diverses, évoquant des risques ou des bénéfices de certains facteurs nutritionnels concernant le cancer se multiplient et souvent se contredisent. C'est pourquoi, depuis 2007, les relations entre facteurs nutritionnels et cancer sont analysées par l'Anses (Agence de Sécurité sanitaire et de l'alimentation). Un rapport d'expertise collective a ainsi permis d'identifier les facteurs ayant un lien avec le cancer.
Concernant les boissons alcoolisées, le niveau de preuve est convaincant pour plusieurs cancers (bouche, pharynx, larynx, oesophage, côlon-rectum chez l'homme, sein), dont certains sont fréquents (côlon-rectum, sein), et il est probable pour le cancer du foie et celui du côlon-rectum (chez la femme). L'effet est marqué pour les cancers de la bouche, du pharynx, du larynx et de l'oesophage.
Concernant les viandes rouges et charcuteries le niveau de preuve est convaincant pour le cancer colorectal, mais l'effet est modéré.
Concernant le sel et les aliments salés, le niveau de preuve est jugé probable pour le cancer de l'estomac.
Quant aux compléments alimentaires à base de bêta-carotène, le niveau de preuve est convaincant pour le cancer du poumon chez les fumeurs.
Enfin concernant le surpoids et l'obésité, le niveau de preuve est convaincant pour plusieurs cancers (oesophage, endomètre, rein, côlon-rectum, pancréas, sein après la ménopause); mais l'effet est modéré pour ces cancers.
Quand on sait qu'en France 358 000 nouveaux cas de cancer ont été enregistrés en 2010 et qu'un tiers des cancers les plus fréquents pourraient être prévenus grâce à la prévention nutritionnelle ... des informations à bien noter.
Alexandre Sieradzy