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Limonov - Emmanuel CARRERE

Par Wakinasimba

limonov

P.O.L., 1er septembre 2011, 488 pages

Résumé de l'éditeur :

« Limonov n’est pas un personnage de fiction.
Il existe. Je le connais. Il a été voyou en Ukraine ; idole de l’underground soviétique sous Brejnev ; clochard, puis valet de chambre d’un milliardaire à Manhattan ; écrivain branché à Paris ; soldat perdu dans les guerres des Balkans ; et maintenant, dans l’immense bordel de l’après-communisme en Russie, vieux chef charismatique d’un parti de jeunes desperados. Lui-même se voit comme un héros, on peut le considérer comme un salaud : je suspends pour ma part mon jugement.
C’est une vie dangereuse, ambiguë : un vrai roman d’aventures. C’est aussi, je crois, une vie qui raconte quelque chose. Pas seulement sur lui, Limonov, pas seulement sur la Russie, mais sur notre histoire à tous depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale ».

Mon avis :

J'ai bien aimé ce roman, oui.

A l'image de Limonov, Carrère écrit simplement - pas toujours, sa plume l'emporte parfois, et certaines phrases dépareillent dans le récit. Ce n'est donc pas tant le style qui m'a plu que le personnage vedette.

"Limonov, personnage sulfureux", ai-je pu entendre ou lire ici et là. J'aurai envie de dire : sulfureux, plus tant que cela. A son époque certainement (années 60-70) mais depuis, beaucoup d'eau à couler sous les ponts, et d'autres ont fait pire.

Je qualifierai plutôt Limonov de personnage aventurier comme on n'en fait plus (il est d'ailleurs parfois comparé à Bob Denard) et d'opportuniste hors-pair (même si parfois, il perd la partie et se retrouve dans la dèche ou en prison).

Un héros lucide sur  lui-même qui s'étonne que l'on puisse écrire sur sa vie, et la qualifie lui-même - sa vie - de "vie de merde".

Un homme comme on n'en fait plus en Occident, mais dont la Russie regorge. Sans doute est-ce en cela qu'il peut apparaitre "sulfureux".

J'ai beaucoup aimé le parallèle avec la vie de Vladimir Poutine, né comme lui d'un père policier et d'une mère femme de ménage au fin-fond de l'URSS, lui devenu un apparatchik et Limonov toujours dans l'opposition. Deux hommes, deux destins.

Toutefois, pas de révélations fracassantes non plus sur l'Histoire du XXe siècle, juste quelques mises au point (sur le conflit en ex-Yougoslavie, notamment).

Quel homme intéressant que ce Limonov !

L'image que je retiendrai :

Celle d'un homme toujours très bien habillé, allant jusqu'à se coudre ses pantalons à la dernière mode, et très soucieux de son apparence.

Ce que j'ai appris :

"zapoï" mot typiquement russe signifiant prendre une cuite pendant quelques jours sans désaouler et ne se souvenir de rien à son réveil. Impressionnant...

Merci maman pour le prêt...


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