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Créer le buzz et ce fameux sentiment d’appartenance

Publié le 08 février 2012 par Monartiste
comment devenir visible et toucher son public

La question, qui hante tous créateurs, est comment partager son oeuvre avec le plus grand nombre et toucher son public. Vient ensuite, le souci de savoir comment il va en vivre surtout à l’ère du numérique.

En effet, alors que l’on peut imaginer qu’Internet a pour vocation au sens large de créer des liens et d’être un outil de découverte pour le plus grand nombre, aujourd’hui, la musique se dématérialise et perd de sa valeur, les jeunes artistes ont pour la plupart leur propre site, mais leurs créations se noient souvent dans la masse. C’est un chaos sans fonds, pour tout ceux qui essayent d’émerger ou de vendre leur art. Ils sont présents sur tous les sites de partage de vidéo comme Dailymotion et Youtube, mais comment se démarquer de toutes ces vidéos autoproduites, comment lutter face à aux vidéos mobiles gratuites partagés des millions de fois.

L’un des objectifs : développer son identité, créer sa « tribu ».

L’économie du surchoix fonctionne à la différenciation et à l’individualisation des contenus. Et cela le label Kitsuné l’a très vite compris et a pris le virage très tôt en 2001, en utilisant internet pour toute sa communication. C’est aujourd’hui un acteur incontournable et emblématique par sa réflexion sur sa manière d’envisager le business.

L’exemple du label Kitsuné dans la musique

Considéré comme l’un des plus grands défricheurs de talent (Gossip, La roux, Klaxons, Digitalism), il se démarque de la production classique, en créant sa propre marque et développant à la fois une plateforme musicale et de mode.  Diversifier ses activités, c’est diversifier ses revenus, c’est mettre en place une stratégie de communication, presque de « branding » autour de l’artiste, créer des évènements, de la valeur ajoutée pour permettre aux artistes de se rendre visibles parmi la profusion d’images autoproduites.

Développer sa communauté de fan et le sentiment d’appartenance.

L’objectif ne sera plus de vendre, mais de faire émerger des communautés sur les réseaux. Son immense communauté de 80 000 fans respectivement sur Facebook et Myspace forment un vivier considérable, auprès duquel des actions de médiation peuvent être lancées à une large échelle. Ne l’oublions pas la création de communautés n’est pas une fin en soit, comme dans tout modèle, l’important est tout de même de générer des rémunérations. Mais la copie n’est plus le nerf de la guerre, n’est quasiment plus une source de revenu, évidemment de la musique sur support pourra toujours être vendu (comme des vinyles par exemple, qui offrent une vraie valeur ajoutée, d’où son retour d’ailleurs). L’important ici est donc de créer un sentiment d’appartenance, une identité forte ou l’on pourrait dire même une marque. Le label véhicule cette image de gage de qualité et d’indépendance, leur crédibilité et leur authenticité envers leur groupe leur ouvre les portes de succès, il dispose de suffisamment de formes de revenus pour ne pas avoir besoin d’un contrôle total de la copie.

Comment les intermédiaires peuvent s’adapter

A l’ère de l’abondance, il est illusoire de penser que le public pourra entrer directement en contact, avec les œuvres de qualité. C’est là qu’interviennent, de nouveau les intermédiaires, ils doivent se poser à l’ère des réseaux sociaux comme médiateur entre les créateurs et le public. Les producteurs n’ont quasiment plus ce rôle de « filtrer » la création en amont, j’en veux pour preuve également l’éclosion de Grégoire grâce au label participatif de MyMajorcompany.com. Ils n’offrent plus le sésame, ce statut d’artiste. l’intermédiaire a même intérêt à ce que l’oeuvre puisse circuler librement. La tendance est véritablement de se rapprocher de l’amateur, de partager avec lui, d’avoir ce rôle de médiateur.

Fonder une communauté n’est qu’une étape

« Le succès demande plus qu’une grande communauté, mais aussi de la crédibilité et de l’authenticité, une relation avec l’artiste » concluait Pratten. Il nous conseille de construire un univers narratif pour l’intégralité de la carrière d’un artiste et une arche narrative pour chaque album et chaque chanson.

Retour au cinéma où le storystelling a écrit ses lettre de noblesses…

et avec mes exemples préférés (vous l’avez sans doute remarqué), Iron Sky et El cosmonauta.

En construisant un univers narratif pour le film, c’est là où les membres de Riot Cinéma collective ont réussi ; utiliser internet est aussi pour eux le moyen de se démarquer, d’attirer la lumière dans un contexte difficile. En choisissant toujours l’innovation et la recherche, ils se sont mis en accord avec leur volonté affichée de vouloir provoquer une révolution dans la production audiovisuelle. Ils n’ont pas hésité à partager, commenter les décisions qu’ils ont pu prendre avec la communauté et faire vivre les réussites comme les échecs, amenant le public à s’impliquer.

Sans sentiment d’appartenance, il est très difficile de créer une communauté. Ces deux projets n’ont pas eu peur de s’appuyer sur leur public, et cela leur a réussi. El cosmonauta, nous apprend aussi qu’il faut une bonne dose de storystelling, tant qu’à Iron Sky nous montre que l’on peut réussir à se libérer en faisant confiance à la communauté. Il nous invite (j’en fais modestement parti) à choisir notamment l’affiche du film.

Créer le buzz et ce fameux sentiment d’appartenance

Concours d'affiches d'Iron Sky -

Mais pour finir en beauté, je voulais conclure sur le lancement du film The Chronicle, qui m’a vraiment enthousiasmé à plus d’un titre.

Je vous fais une petite présentation avant de vous inviter à regarder les vidéos ci-dessous et à lire l’article très intéressant sur Brandchannel.com

The Chronicle est le nouveau n°1 du box office aux Etats-Unis depuis le week-end du superbowl, en dépassant les 22 millions de dollars de recette. C’est un thriller dans la tradition du célèbre Projet Blair Witch, ou encore REC, où l’histoire semble être une succession de séquences réels diffusés après l’évènement. Mais ce qui est intéressant et que cela va bien au-delà.

La « vraie » innovation, si l’on peut dire réside dans la promotion du film. la semaine précédent la sortie du film, ils ont fait volé des personnages (en carton) en laissant penser qu’il s’agissait de vraies personnes. Ils ont laissé ensuite le buzz des vidéos virales fonctionnaient tout seul…

Je vous laisse découvrir la suite du lancement du film en reprenant ici le lien de l’article

Ces trois exemples, et il y en a beaucoup d’autres, démontrent pour moi que nous allons vivre en 2012, un vrai basculement dans la manière de produire, de diffuser et de distribuer les longs métrages grand public.


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