Magazine Culture

Interview Bebe

Publié le 08 mars 2012 par Bullesonore
Interview Bebe

Un nouvel album, “Un Pokito De Rocanrol” (un peu de rock’n’roll), paru le 5 Mars 2012, et nous voilà qu’on savoure les retrouvailles avec Bebe, une artiste pas comme les autres, une femme courageuse dans un contexte de prudence.

Avec ce 3ème album studio, “Un Pokito De Rocanrol”, elle refuse le statu quo, fait un pied de nez au conventionnel, embarque pour une aventure à hauts risques vers des territoires vierges et affirme son caractère bien trempé dans chaque chanson. Un nouveau genre de rock’n’roll (“ni sombre ni violent” selon la chanteuse) s’impose comme le style de ce disque énergique qui montre Bebe en mission. Un disque de rock contemporain à l’agressivité punk, mais il reste traditionnel, presque ancestral dans l’esprit.

On rencontre l’artiste espagnole pour en savoir plus sur elle et sur ce rocanrol qui est en elle !

Tes parents qui étaient musiciens et membres du groupe de Folk Surberina, t’emmenaient dans tous leurs déplacements musicaux. Finalement, la musique était omniprésente depuis ton plus jeune âge ?

Mes parents étaient musiciens « par passion », ils avaient leurs boulots respectifs, ils aimaient pratiquer la musique mais pas professionnellement parlant … ça restait par passion.

A la maison, il y avait toujours de la musique, on se réveillait le weekend en musique (sourire). Avec mes frères et soeurs, on a pris des cours de musique par contre je ne connais rien au solfège (rires). Je m’ennuyais tellement pendant les cours et au final, je n’écoutais et je ne retenais rien de ce qu’on m’apprenait (sourire).

Le début dans le monde de la musique c’était quand tu étais choriste dans le groupe Vanagloria ou bien c’est venu plus tard quand tu as débarqué à Madrid ?

Je n’avais que 15 ans à l’époque de Vanagloria (sourire). Il y avait un groupe de mecs qui cherchait une fille pour faire des voix et j’ai commencé à participer à quelques sessions avec eux, ça a duré quand même quelques temps. En fait, le groupe avait leur public, c’était en Extremadura et on faisait de la musique très pop, très calme, très douce (sourire). ça ne me plaisait pas trop mais bon … ça m’amusait bien. Je dois bien l’avouer que ça m’a donné un peu d’expérience en jouant, en tournant , …

Interview Bebe

Et ton univers si particulier et singulier, ça s’est créé en côtoyant la scène musicale madrilène ?

J’ai commencé à écrire super jeune, et mon univers musical s’est un peu créé à  partir de ce moment-là puis à évoluer au fur et à mesure. ça a pris vraiment forme quand j’ai commencé à jouer de la guitare avec un ami à Madrid tout en faisant des concerts !

En juin 2006, tu avais annoncé ton retrait du monde de la musique pour te consacrer à ta carrière d’actrice. Tu avais besoin de changement ?

En fait, je n’ai jamais annoncé cela (rires). L’histoire c’est qu’on m’a proposé à faire des films très intéressants avec des réalisateurs comme Julio Medem (et son film Caótica Ana) et José Luis Cuerda (La educación de las hadas), j’avais accepté. Mais cela ne m’a jamais empêché d’arrêter ma musique, j’ai continué en alternant ces deux métiers chanteuse et actrice.

Il y a 3 ans, après la tournée aux Etats-Unis (Miami, San Juan de Puerto Rico, New York, Chicago, San Francisco, Los Angeles et San Diego), j’ai pris une grosse pause (rires). J’avais vraiment un besoin de faire un break pour pouvoir préparer des nouveaux projets mais je n’ai jamais annoncé mes adieux après la sortie de Pafuera Telarañas , j’ai pris juste mon temps pour sortir un nouvel album (le deuxième album Y.  est sorti en 2009).

Sinon, le fait d’avoir jouer dans certains films (La educación de las hadas de  José Luis Cuerda, Caótica Ana de Julio Medem ,El oro de Moscú de Jesús Bonilla, Al sur de Granada de Fernando Colomo), …), qu’est ce que ça t’a apporté de plus ?

Jouer dans des films, participer à des projets cinématographiques très intéressants ça m’a permis de m’évader, de m’échapper. Aussi, tu te retrouves face à un bon rythme de travail, tu es toujours là à jouer jouer jouer… ça m’a permis aussi de « déléguer ». Parce qu’en tant que chanteuse, et en tournant en tant que Bebe, toute la responsabilité du groupe est sur moi. Mais on s’y retrouve de toute façon puisque c’est deux métiers qui restent liés à l’émotion.

Je trouve que ce métier d’actrice ressemble plus à un procédé d’écriture parce que quand même c’est très intime de se mettre en scène (sourire).

Interview Bebe

« Un pokito de rocanrol » est un disque surprenant et originale, comment tu définis ce « genre » de rock ? Fiévreux ? Mélancolique ? 

L’album précédent, Y., qui est sorti en 2009 était très mélancolique. A la fin de la tournée de l’année dernière en mai 2011 (plus de 50 concerts) et cette dernière date au Pantheon/Athens Arena en Grèce, j’ai eu un petit moment à moi. Donc je devais me remettre sur pied (rires) et j’ai commencé à préparer mon 3ème album.

On avait tourné dans des théâtres, dans des petites salles, des endroits assez intimistes à vrai dire. Et du coup, le public était souvent assis et ne bougeait pas trop (soupir). Puis y a ce slogan Un pokito de rocanrol qui est arrivé dans ma tête et ça me donnait envie de faire un disque différent, moins noir dans la musique comme dans les paroles. C’est plus une image qu’un style musical… Un pokito de Rocanrol est un album très énergique et festif !

Image de prévisualisation YouTube

Pour cette nouvelle aventure musicale, tu as fait appel à Renaud Letang (qui est bien connu en France pour avoir collaborer avec Manu Chao, Feist, Émilie Simon, Gonzales, …). Ce qui t’a plu chez Renaud c’est sa manière de fabriquer différents sons ?

Ce qui m’a plu chez Renaud, c’est que je ne le connaissais pas et que je ne savais rien de lui (rires) et lui pareil ! Je voulais aussi pour ce nouvel album, le réaliser en dehors de l’Espagne (Cf. L’album a été enregistré à Paris en France) et avoir vraiment un objet différent; différent de tout ce que j’ai fait auparavant.

Tu aimes prendre des risques alors (sourire)

On peut dire cela (rires). Quand j’ai rencontré Renaud, il m’a montré un extrait d’un morceau qu’il était entrain de préparer avec Saul Williams, la batterie était super forte … et c’est ce que je voulais pour mon disque (sourire). Donc on s’est dit qu’on allait essayer de travailler ensemble puis de regarder ce que ça allait donner. Finalement, ça s’est bien passé entre nous deux (sourire). Et la suite, ben vous la connaissez (sourire).

Sur ce dernier album, on retrouve une chanson très émouvante Sabras qui parle des peines, de la douleur, … ça me rappelle un peu l’album Pafuera Telarañas et la chanson Malo dans laquelle tu traitais avec colère le terrible sujet des femmes battues. Tu te fais souvent violence dans tes chansons ?

C’est plus qu’une violence, c’est une énergie, un moyen d’expression pour extérioriser et exprimer ce qu’il y a de profond en moi. C’est pour cela que des fois cette énergie sort d’une manière hyper violente, ou plus sexuelle, ou bien en usant de l’humour noir. C’est en moi, et toutes ces émotions ressortent au moment de l’écriture.

Image de prévisualisation YouTube

Je reviens sur la chanson Malo, par exemple avec ce genre de claques sonores que tu nous offrent, est-ce que tu as l’impression d’être une voix des sans voix ? 

Je ne me pose pas trop de questions en fait. Comme je t’ai dit avant, les émotions et tout ce qui m’anime ressortent avec/pendant l’écriture, je  ne me positionne pas en tant que voix des sans voix, je laisse les choses sortir comme elles doivent venir, après si les gens se reconaissent dans mes chansons c’est bien (sourire). Mais comme tu l’as remarqué, je ne reste pas neutre sur certains points (sourire). Une musique fade, je la trouve … chiante (rires).

Sinon, de tes 3 albums, peut-on dire que « Un pokito de rocanrol » est le plus étonnant ? Avec qui t’a pris le plus de risque ? Et du coup, qui t’as pris le plus de temps à faire.

C’est carrèment le contraire ! « Un pokito de rocanrol » c’est l’album que j’ai pu « confectionné » le plus rapidement possible.

Le premier, j’avais toute ma vie pour le penser (rires), le second a par contre pris beaucoup de temps vu que j’étais souvent en voyage et vivait plus dans un camion que dans un vrai appart (sourire).

Interview Bebe

Ce qui a changé aussi, c’est que depuis que je suis maman (grand sourire), j’ai plus de choses à faire, plus d’exigences. Je dois me lever tôt (rires), toujours être au top, donner du bonheur aux enfants, … Donc ce nouveau rythme de vie m’a appris à mieux ordonner certaines choses, et « Un pokito de rocanrol » est arrivé super vite.

Je crois qu’on a fait le tour des questions, tu as été parfaite Bebe (sourire), merci pour cette belle rencontre !

Merci beaucoup (en français !!!) (sourire)

[Show as slideshow]
img_0371
img_0387
img_0403
img_0407
img_0408

Album Un Pokito De Rocanrol , sorti le 5 mars 2012, chez EMI

Crédit Photo : SLG Photographies
Remerciements :  Audrey V. d’EMI, Sarah Benabbou et Stéphanie Lécolier 


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Bullesonore 3754 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines