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le Territoire des Loups (The Grey, Joe Carnahan, 2012)

Par Mg

Aux vues du récent passé cinématographique de Liam Neeson, le laisser seul en pleine montagne face à une meute de loups déchaînés était relativement équitable. Avoir le pas si dégueulasse Joe Carnahan (SMOKIN’ ACES, NARC…) à la barre était également un bon calcul, si tenté que le registre soit assez resserré pour ne pas faire dans la série B anodine. Et bien non, rassurez vous, les grandes étendues en Alaska ont encore de belles journées devant elles, et nos survivants 2 heures pour nous geler les orteils entre deux bouchées du grand méchant loup.

THE GREY (titre VO beaucoup plus classe que la VF – one more time..) est un survival comme au bon vieux temps. Des bases simples (un crash d’avion, 8 survivants, de grands méchants loups badass pas loin de leurs fessiers, du blanc partout – ça tâche mieux avec le sang), une tension continue et un scénario basé sur l’humain et pas sur la surenchère inutile liée au mort. Car comme tout bon film de ce type, THE GREY joue à son Koh Lanta carnassier. 1 mort toute les dix minutes, plus ou moins utilement, plus ou moins en sens du sacrifice. N’y cherchez pas une quelconque mise en avant des décès, Carnahan se la joue plutôt sobre. Du noir, une sombre lumière pour cacher la plupart des jets d’hémoglobines mais de gros loups, une meute de chasseurs organisés et tenaces qui ne lâcheront pas nos rescapés, les traquant un à un, les laissant se tromper, abandonner ou périr sous leurs crocs. Pour autant l’animal n’est pas le seul ennemi de l’homme, juste la raison de leur course en avant fatidique. Un bel exemple d’une menace utilisée avec intelligence et en laissant le spectateur imaginer le reste. Oui, THE GREY est de ces films de genre qui laissent le neurone courir derrière l’intrigue, cherchant les issues et les coups de dents dans la jugulaire. Miam.

Au milieu de tout cela, vous avez surtout l’immmense Liam Neeson, dans un rôle étrangement cathartique (l’acteur ayant perdu récemment sa femme – comme le héros). Fait volontaire ou non, on retrouve le comédien en version survivor, un type de rôle de dur à cuire qu’il supporte depuis quelques temps et qui n’est pas sans lui donner un certain charisme. Au fil d’un scénario qui sonde sa psyché trouble entre deux courses poursuites enneigées, THE GREY ne lui rend pas la vie facile (surtout vu les conditions de tournage) et lui offre, à la lumière de la dernière partie, un grand rôle. Film sans concession, volontairement facile dans sa progression, THE GREY est un vraie film de survie avec une ligne directrice claire, et peu de répits. En suivant la tension globale, on referme le dernier chapitre du film en soufflant… C’est grand, l’Alaska.


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