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Amérique du sud : l’hiver approche, le gaz va manquer

Publié le 12 mars 2008 par Erwan Pianezza

Les analystes des cours pétroliers ont toujours tendance à expliquer les hausses de prix par des phénomènes saisonniers : la saison de chauffe aux USA en hiver, les départs en vacances aux USA  en été… Rarement sont évoqués les pays émergents pas encore révélés : si la Chine et l’Inde prennent leur part croissante du gateau pétrolier, on oublie souvent le Brésil, l’Afrique, la Russie, qui en coulisse déploient de gigantesques capacités de consommation, et participent donc à la foire d’empoigne pour les derniers barils. Business Week nous dresse cette semaine un tableau peu réjouissant des relations entre producteurs et consommateurs en Amérique du Sud.

La Bolivie d’Evo Morales, on s’en souvient, a choisi le parti du peuple en nationalisant, début mai 2006, une grande partie de ses gisements de gaz, qu’elle vend en priorité àau Brésil en Argentine. Et comme de nombreux pays consommateurs, l’Argentine qui sort d’une crise financière mémorable, vient de s’en remettre aux incantations et appele son voisin à augmenter sa production. On se souvient des commentaires d’Hillary Clinton à ce sujet : Bush appelant les pays producteurs à augmenter leur production, il y a quelques mois, s’engageait dans une course au ridicule, quand on connait l’état du marché international de l’énergie. Le président des USA a réitéré ses appels il y a quelques semaines, autant pisser dans un violon : les dernières réunion de l’OPEP se sont soldées par une nouvelle envolée des cours du baril, qui frôle les 110$ à New York. Dans sa complète ignorance des réalités géologiques de notre époque, il n’est pas seul : la Banque Mondiale vient de publier un communiqué transformant le terme ‘hausse’ en ‘instabilité’, ce qui permet d’expliquer la hausse des prix par une spéculation hypothétique… A tort ou à raison ?

Mais revenons en Bolivie : comme partout ailleurs dans le monde, les puits sont encore à moitié pleins. Qu’attendons nous pour les vider ? Investissements, demande Business Week, relayant ainsi les incantations du gouvernement argentin. Qui va payer ? le peuple bolivien surement…


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