Magazine Culture

Pour conclure

Par Autourdupuits
Je pourrais "en faire et en faire ",je ne me lasserais pas mais vous ?
Et puis comme disait mon père "le trop et le peu gâchent le jeu"
Aussi je pense que ce seront les dernières lignes consacrées à cette exposition qui depuis me rend tout ce que je peux voir bien fade
L'exposition Artemisia ne m'a pas "emballée" je ne sais si vous connaissez le musée Maillol mais il y a entre autre au rez de chaussée un genre de couloir étroit,quelle idée d'aller y accrocher un immense tableau pour lequel on n'a aucun recul,une "mise en scène" qui ne m'a pas accrochée sans faire de jeux de mots, on commence quasi par la fin de sa vie,les tableaux ???
 On y reconnait certes l'esprit du Caravage,toujours cette lumière qui arrive de la gauche,le clair-obscur,les grands formats.
Je ne voudrais surtout pas vous influencer,c'est un sentiment tout à fait personnel et peut-être que je parle la bouche pleine,blasée,gavée que je suis de tout ce que m'offre Paris
Je suis sévère quant à mes dernières découvertes, j'ai eu un coup de coeur pour un document à deux Bras et quatre mains
ENTRE LES BRAS
C'est beau tout simplement ,des prises de vue à couper le souffle,un rythme,une atmosphère,un souffle  qui après le vent de folie de  la semaine passée dont même moi qui ne regarde jamais la télévision ai entendu parler, nous rappellent que la douceur et la beauté existent
Mais revenons à Berthe et ses tableaux
Le Cerisier ,celui qui a été le plus travaillé,commencé à Mézy avec Jeannie en bas tendant le panier et moi sur l'échelle cueillant des cerises
POUR CONCLURE

il a été fini rue Weber avec un modèle très gentil et Jeannie est restée comme elle était;le ciel est celui d'un temps chaud,les bras de la figure du haut en silhouette sur le ciel et les branches du cerisier sont merveilleusement dessinés ,la robe  rose reflète les tons verts de l'arbre et la douceur de l'atmosphère enveloppe les lumières brillantes ça et là sur la robe;la figure du bas au chapeau de paille si beau,est également enveloppé de vert.
Le Cerisier de gauche a été travaillé rue de Villejust entre le commencement et l'achèvement de l'autre,
POUR CONCLURE
le ciel est plus bleu,les verts dessus plus éclatants,la figure du haut en robe blanche à fleurs roses est moins dans l'ombre et a les bras plus levés,celle du bas a aussi une robe plus claire.Beaucoup de personnes ne savent pas lequel des deux tableaux elles préfèrent,on hésite les avis sont partagés;M.Degas aime mieux le n°3
POUR CONCLURE
M.Renoir l'aime mieux comme ensemble mais préfère des morceaux de l'autre.M.Monet les admire tous les deux,M.Mallarmé aime mieux le n°2 et moi aussi;peut-être est-ce parce que maman le considérait de beaucoup le mieux et qu'elle y avait beaucoup travaillé.L'année dernière au mois de janvier,Camentron avait emporté ce tableau chez lui pour le vendre.Maman n'en demandait que 1500F,mais lorsqu'il fut parti elle le  regretta et écrit à Camentron de le lui rendre,celui-ci prétendit l'avoir déjà promis,fut très désagréable et demanda une commission de 150F que maman lui donna pour ravoir Le Cerisier.C'était mon cousin Gabriel l'acquéreur,il ne s'était pas engagé,tout s'arrangea ,maman lui promit de  faire une oeuvre décorative exprès pour lui .Lorsque Le Cerisier revint dans le petit atelier de la rue Weber,au commencement de février,maman me dit "J'ai bien fait de ne pas le vendre,j'y ai travaillé si longtemps,à Mézy,la dernière année où vécut ton père,j'y tiens et tu verras qu'après ma mort tu seras bien contente de l'avoir."Et un mois après elle était morte et cela m'était doux de regarder cette délicieuse oeuvre qui est accrochée maintenant dans notre salon en face de L'Oie et que tous les jours je contemple et je me répète cette phrase.Ah!quand maman m'a dit cela,pouvais-je penser que cette mort était si près d'elle,plus que trente jours à la voir.Comme il faut que Dieu nous soutienne pour pouvoir supporter cela.


La petite Marcelle,
POUR CONCLURE
là est le dernier coup de pinceau que maman donna,voici sa dernière oeuvre,cette petite fille en robe claire sur le fond des portières japonaises roses se tenant contre un fauteuil Empire;cette petite fille dont la figure aux grands yeux noirs et tristes est entourée de cheveux:maman aimait beaucoup les enfants ,la jeunesse,et pour la dernière fois elle a fait une petite fille,mais elle n'est pas riante comme celles d'autrefois,ce n'est pas Nini ,ni Bibi à l'air si heureux,non celle-ci est triste,profondément triste ,elle est près de la mort;ah! quel souvenir cher et dur pour moiJe n'ai pas vu maman y travailler la dernière fois,j'étais malade et au lit le jour où elle a pris sa palette pour la dernière fois.C'était quinze jours avant de nous quitter.


Oh!triste petite Marcelle Tes yeux noirs regardent la mort, Et tu restes la gloire de celle Qui entourée de clarté,dort Laissant comme exemple une si belle Oeuvre;belle jusqu'à sa mort 


Je fermerai ces pages avec cet article paru dans Le Figaro du 6 mars 1896 signé Arsène Alexandre: "La mort veut qu'aujourd'hui nous apparaisse brusquement cette oeuvre surprenante de fraîcheur,de sensibilité et d'harmonie.La mort offre bien rarement de si radieuses consolations!et bien rarement grandit d'une façon aussi soudaine et aussi complète les êtres qu'elle anéantit.Rarement elle est aussi proche de la résurrection...Entres autres choses Mme Morisot a rendu la poésie si simple,la grâce si inexprimable de cette attitude vraie;la femme ou la jeune fille assise,s'abandonnant à la rêverie ou à la contemplation.Les mains à peine jointes sur les genoux.Ce n'est rien et c'est toute l'expression de voir et de dessiner."

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Autourdupuits 60 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines