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Soirée spéciale American School of Modern Music au Café Universel

Publié le 31 mars 2012 par Assurbanipal

Paris. Le Café Universel.

Vendredi 30 mars 2012. 21h.

Soirée spéciale American School of Modern Music

Rick Margitza: saxophone ténor

Phil Hilfiker: saxophone alto

Chris Culpo: piano

Peter Giron: contrebasse

Tony Saba: batterie

Bernard Vidal: guitare électrique

François Fichu: guitare électrique

Peter Giron

La photographie de Peter Giron est l'oeuvre du Très Puissant  Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette photographie sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

Ce soir, les professeurs de l'American School of Modern Music se retrouvent pour jouer en concert au Café Universel, 267 rue Saint Jacques, Paris 5e arrondissement. Le club est rempli de jeunes musiciens. Honneur aux Anciens! Le batteur n'est pas arrivé. Tant pis pour lui, c'est parti. Ca commence doucement entre contrebasse et guitare. Le piano s'ajoute.  Rick Margitza démarre. " Body and Soul ". Ca swingue sans batteur. Comme disent certains Jazzmen: " Avec batteur, c'est plus facile mais sans batteur, c'est mieux ". Margitza a toujours le gros son. Rick joue des percussions sur son ténor pendant que Phil fait son solo à l'alto. Ca joue tranquille, un standard. Ce sont les retrouvailles des amis. Dès que Rick commence à jouer, le niveau monte nettement. Ce n'est pas que les autres soient mauvais. C'est qu'il est tout simplement meilleur. L'absence de batteur donne une étrange légèreté à la musique. Il n'y pas cette assise rythmique que procure la batterie mais Peter Giron est bien solide à son poste. Un solo de ce contrebassiste me touche toujours droit au coeur. Une partie du public est là pour écouter, une autre pour bavarder. C'est un bar et l'entrée est libre. C'est la loi de ce genre de lieu. Schéma classique: thème, soli, thème, envolée finale. C'est très bien fait donc ce n'est pas ennuyeux. 

Peter Giron est le chef. C'est lui qui décide des morceaux après consultation démocratique de ses collègues, choisit le tempo, lance le morceau, présente les musiciens. Un autre standard, plus rapide. Trio contrebasse, guitare, sax ténor. Rick brode à fins fils d'or. Solo de contrebasse en dialogue avec un guitariste. Le pianiste se glisse discrètement dans la conversation pour prendre la main avec un son de bastringue. C'est le piano qui veut ça. Le batteur arrive et s'installe pendant que ses camarades jouent. Solo gracieux, ailé du sax alto. Le batteur installe sa machinerie. Peter Giron, pendant son solo, chantonne " Bye bye blackbird ". Grâce à lui, j'ai reconnu ce standard. D'où le son ailé des saxophones. Logique. 

" The more You drink, the better You think " nous lance Peter Giron. " Plus vous buvez, mieux vous pensez ". C'est juste d'un point de vue économique car, ici, les consommations paient les musiciens. D'un point de vue hygiénique, c'est plus discutable car, contrairement au Jazz, l'alcool doit toujours être consommé avec modération. 

Ils jouent un morceau de  Thelonious Sphere Monk dont le titre m'échappe. Le batteur s'est enfin mis au travail. Ca pète plus. Rick est lancé par la rythmique. Leçon de Swing, d'invention, de vie. L'ombre de  Johnny Griffin plane mais c'est bien Rick Margitza qui joue. A sept musiciens, les soli sont courts afin que chaque musicien puisse s'exprimer. Cela évite les épanchements inutiles. Solo de guitare bien bluesy. Le batteur tourne, impeccable et implacable. La salle est si petite que pour aller aux commodités, il faut déranger les guitaristes. Solo Jazzu du deuxième guitariste, plus grand de taille que le premier. Peter Giron nous raconte une belle histoire avec sa contrebasse, en chantonnant, en dialoguant avec le batteur tout en douceur, le pianiste ponctuant.

" Anthropology " (Charlie Parker), un standard du Be Bop. C'est la soirée révision des Standard pour les jeunes musiciens présents dans la salle et les autres spectateurs, bien sûr. Forcément, ça commence par un solo de sax alto. Ce n'est pas Bird mais il n'y eut qu'un Bird. Des demoiselles s'en vont. Elles préfèrent beeper que bopper. Tant pis pour elles. Cette musique de 1950 marche encore en 2012 sur des garçons nés en 1990. C'est épatant. Je maintiens que lorsque Rick Margitza prend un solo, le niveau monte beaucoup plus hat. Ca swingue, nom de Zeus!  La rythmique le soutient alors qu'il décolle. A la rythmique de prendre la main et de swinguer grave. 

PAUSE

Après la pause, les professeurs devaient encore jouer 3-4 morceaux ensemble avant d'accueillir tour à tour sur scène la jeune garde pour un boeuf sauce piquante. J'avoue que je ne suis pas resté les écouter. Une autre fois peut-être.

Rick Margitza est le dernier saxophoniste recruté par Miles Davis. C'était en 1989. En voici un souvenir ci-dessous. Il improvise sur " Human Nature " de Michael Jackson et Quincy Jones. C'était en Italie, à l'Umbria Jazz Festival de Pérouse. Comme toujours, pour couvrir un champ plus large de possibles, pour faire contraste avec lui, Miles Davis avait choisi un saxophoniste rapide, véloce même. Eccolo qua!



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